Fillon n'exclut pas la "suppression du bouclier fiscal" !

Fillon n'exclut pas la suppression du bouclier fiscal
lundi 04 octobre 2010 - Ouest-France

Premier ministre l'a annoncé hier soir, sur M6. La disparition de cette mesure emblématique pourrait être programmée à partir de 2011.

Le bouclier fiscal en question

La suppression du bouclier fiscal " n'est pas un sujet tabou ", a lâché François Fillon, hier soir, dans le cadre de l'émission Capital, sur M6. Une déclaration qui renforce l'idée que les jours de cette mesure emblématique de la présidence Sarkozy seraient désormais comptés. Le Premier ministre n'envisage cependant pas une suppression rapide. Il la conditionne à " une réforme fiscale d'ensemble ".

Le bouclier fiscal, qui plafonne l'impôt à 50% des revenus déclarés, est critiqué de toute part, y compris à droite. Mais sa suppression couplée à celle de l'impôt sur la fortune (ISF), comme le réclament des élus de la majorité, entraînerait un manque à gagner pour l'Etat de " trois milliards d'euros ", selon le Premier ministre. " Dans notre situation financière, je n'accepterai jamais que l'on supprime une recette de trois milliards d'euros. " François Fillon estime donc qu'" il faut garder le bouclier fiscal " tant " qu'on n'a pas réformé en profondeur notre fiscalité ".

Réflexion sur la fiscalité

Cette réforme pourrait intervenir dès l'année prochaine: " 2011 peut être le bon moment pour engager une grande réflexion sur la fiscalité. " La réflexion sera " amorcée " par le rapport de la Cour des comptes sur la convergence des fiscalités françaises et allemandes, souhaitée par Nicolas Sarkozy. " On peut partir de ce travail pour engager un débat qui permettrait d'avoir une fiscalité plus juste et en même temps plus attractive. "

Retraites: des aménagements possibles

Ceux qui ont manifesté, samedi, contre la réforme des retraites " se trompent ", a estimé François Fillon. Mais il a reconnu que des " aménagements " étaient " possibles " devant le Sénat.

Ils pourraient concerner les femmes nées à partir des années 60 qui ont des durées de travail " maintenant équivalentes aux hommes ", tout en restant moins payées. " On travaille dessus ", a admis le Premier ministre. La majorité réfléchit également " à des dispositifs qui permettraient de venir en aide à celles qui sont les plus touchées par ces inégalités de carrière, comme les mères de familles nombreuses ".

Candidat en 2017 … ?

François Fillon ne briguera pas l'Élysée en 2012: " La question ne se pose pas, il y a un président de la République que j'ai soutenu et que je soutiens, et dont j'ai dit, à plusieurs reprises, que je souhaitais qu'il soit candidat au renouvellement de son mandat. "

Il s'est montré moins définitif pour 2017: " Un responsable public doit être dans l'action, ce qui est le cas du Premier ministre que je suis, jusqu'au terme du mandat que le président de la République lui a fixé. Puis on verra les choses après. Franchement, d'ici 2017, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts et bien malin est celui qui pourra savoir quelle sera la situation politique de notre pays. "

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