Grande pagaille dans les aéroports parisiens

Semaine difficile en perspective dans les aéroports parisiens. Les premières perturbations du trafic ont commencé à se faire sentir tôt lundi matin : à Orly Sud, six vols étaient annulés comme le vol de 9h15 à destination de Prague ou celui de midi pour Ouarzazate. Plusieurs retards étaient également affichés. Au comptoir de la compagnie EasyJet, les hôtesses annonçaient l'annulation de trois vols pour Genève, Athènes et Rome. Du côté des retours, huit annulations étaient affichées. A Orly Ouest, la compagnie Air France n'affichait pas les vols annulés et n'annonçait aucun retard. Dimanche, la compagnie avait déclaré annuler un vol moyen courrier sur deux et recommandait à sa clientèle de se renseigner sur son site internet. Seul un vol de la compagnie TAP Portugal vers Porto était affiché comme annulé à Orly Ouest. A Roissy, aucun vol n'était annulé mais plusieurs retards étaient constatés

Jusqu'à vendredi, un vol sur deux sera assuré à d'Orly et d'autres retards pourront avoir lieu à Roissy-Charles de Gaulle, en raison d'un appel à la grève de la CGT aux contrôleurs aériens. Les vols intérieurs et les vols des aéroports régionaux pourront être fortement perturbés mais aussi les vols intraeuropéens. La CGT, syndicat majoritaire, a déposé un préavis du 11 au 15 février à Orly, du 11 au 13 février au centre de contrôle aérien d'Athis-Mons et du 12 au 13 février à celui de Roissy. Elle annonçait lundi matin jusqu'à deux tiers de grévistes pour cette première journée.

Les raisons de la grogne

La Direction générale de l'aviation civile, qui a mis en place un service minimum, demande aux passagers de se renseigner pour chaque vol auprès de leur compagnie aérienne. Air France fera le point dans la matinée pour les vols de l'après-midi. Elle invite ses clients à se renseigner sur son site ou sur le serveur vocal (3654). Parmi les autres compagnies, Corsair n'a pas annulé de vol mais prévoit des "perturbations horaires", c'est-à-dire des retards. Ses clients peuvent se renseigner sur son site internet ou au 0820 042 042.

La CGT conteste les modalités de la réorganisation du contrôle aérien en région parisienne. La CGT, comme les autres syndicats du contrôle aérien, a approuvé le principe du regroupement des trois centres de contrôle aérien de la région parisienne (Orly, Roissy, Athis-Mons) à Athis-Mons à l'horizon 2015-2017, pour une gestion des vols plus efficace. Mais le syndicat proteste contre la première phase de ce regroupement, qui prévoit d'envoyer une partie des contrôleurs aériens d'Orly à Roissy dès 2011.

Il s'agit d'une "expérimentation avec une quarantaine de contrôleurs volontaires" sur les 110 que compte Orly, "pour qu'ils prennent l'habitude de travailler ensemble", assure le directeur général de l'aviation civile, Patrick Gandil, qui juge ce mouvement de grève "disproportionné et extrêmement choquant". Mais "ce phasage n'est pas justifié techniquement, c'est une perte de temps et une surcharge de travail à Roissy", estime de son côté Jean-Paul Armangau. La CGT demande "le retrait pur et simple de ce projet". La CFDT a également déposé jeudi matin un préavis de grève, qu'elle a levé dans la soirée.