Les aéroports parisiens fermés jusqu'à lundi.

INFOGRAPHIE - Vingt-six aéroports sont fermés en France, et «plusieurs jours de difficultés» sont encore à prévoir, selon le secrétaire d'Etat aux Transports. Samedi, 16.000 vols ont été annulés en Europe.

La fermeture des aéroports parisiens et du nord de la France est prolongée de près de 48 heures. Samedi midi, «au vu des prévisions météorologiques disponibles», François Fillon a annoncé que les aéroports situés «au nord d'un axe nantes-Lyon» ne rouvriraient pas avant lundi, 8 heures, indique un communiqué de Matignon. Le premier ministre avait convoqué dans la matinée plusieurs membres de son gouvernement pour faire face aux conséquences du nuage de cendres causé par l'éruption volcanique en Islande.

Au-delà des frontières françaises, ce nuage de cendres continue de provoquer d'importantes perturbations dans les airs en Europe. Sur la seule journée de samedi, quelque 16.000 vols ont du être annulés par les compagnies aériennes. «Six mille vols devraient être assurés samedi contre 22.000 en temps normal», a annoncé l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, Eurocontrol. «Aucun décollage ni atterrissage n'est possible pour des appareils civils dans la plupart des pays du nord et du centre de l'Europe», souligne Eurocontrol.

D'après l'Organisation européenne, «le nuage de cendres volcaniques devrait continuer à perturber la situation au cours des prochaines 24 heures». Ce qui ne signifie pas que les ennuis cesseront. «Quand les avions pourront de nouveau décoller, il y aura tous les passagers qu'il faudra acheminer [...] et il y aura aussi le problème des avions et des équipages, il faut organiser les rotations et les mouvements d'équipages», a averti samedi matin le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, sur Europe 1. «Tout cela va entraîner une période de retard et de difficultés dans les jours qui suivront», a-t-il ajouté.

Voici la situation enregistrée samedi 13 heures :

FRANCE : Matignon a annoncé que les trois aéroports parisiens de Roissy, Orly et du Bourget resteraient fermés jusqu'à lundi, 8 heures. Sont également concernés les aéroports situés «au nord d'un axe Nantes-Lyon».

Un peu plus tôt dans la journée, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait annoncé que vingt-six aéroports devaient rester fermés jusqu'à 20 heures samedi, «par mesure de sécurité», à Cherbourg, Lille, Brest, Lannion, Deauville, Morlaix, Caen, Strasbourg, Vatry, Metz, Beauvais, Orly, Roissy Charles de Gaulle, Le Bourget, Lorient, Quimper, Vannes, Rennes, Bâle-Mulhouse, Châteauroux, Nantes, la Rochelle, Limoges, Lyon, Clermont-Ferrand et Chambéry. Par ailleurs, «les aéroports de Grenoble et de Bordeaux devaient être fermés au trafic aérien à partir de 16 heures», avait indiqué la DGAC dans un communiqué.

La DGAC recommande aux passagers aériens de contacter leur compagnie aérienne. Pour plus d'informations, les clients d'Air France peuvent consulter les informations mises à jour en temps réel sur www.airfrance.fr, rubrique «infos vols destination», par téléphone au 3654, ou par SMS en envoyant leur numéro de vol au 6 3654 (exemple : AF2062).

L'interdiction de voler s'applique également aux hélicoptères, rappellent les services de l'héliport d'Issy-Les-Moulineaux. «La DGAC n'a pas fait la différence entre les différents aéronefs et a cloué au sol les hélicoptères», rapporte Samuel Bucciacchio, président-fondateur de Goodwill, courtier dans l'aviation d'affaires.

Ces perturbations du trafic aérien interviennent au moment où certains trains SNCF ne peuvent pas circuler normalement du fait d'un mouvement de grève qui dure depuis plus d'une semaine. Toutes ces difficultés de transports se produisent en plein chassé-croisé de vacances de Pâques.

Du coup Eurostar a été submergé par des demandes de réservations supplémentaires. Trois trains supplémentaires mis en place vendredi matin ont fait immédiatement le plein. Jeudi, le groupe avait reçu 10.000 demandes de réservations supplémentaires, un afflux sans précédent pour une journée où il transporte d'ordinaire 26.000 à 28.000 voyageurs.

Selon nos informations, un ATR 42 spécialement équipé pour ce type de prélèvement a décollé lundi de la base militaire de Toulouse-Francazal. Il a réalisé un premier vol de reconnaissance vers Montpellier pour délimiter la position du nuage et tester ses équipements. De nouveaux vols sont prévus mardi, vraisemblablement plus au nord, à bord de cet avion «instrumenté», c'est-à-dire équipé de sondes «aérosols» permettant de mesurer précisément la teneur de l'air en particules de cendre ainsi que leur taille, aux différents niveaux de vol empruntés par les avions de ligne. L'ATR 42 devrait être secondé par un Falcon 20 dès mardi ou mercredi, le deuxième appareil du groupe Safire. «Il est assez étonnant que ces prélèvements n'aient pas eu lieu dès vendredi», remarque un pilote.

Vols de reconnaissance
Contactés par Le Figaro, les membres de l'équipe Safire expliquent être à pied d'œuvre depuis vendredi pour identifier les instruments de prélèvement, en équiper leurs appareils et préparer leur mission. «Nous ne sommes pas une force d'intervention rapide, explique l'un des scientifiques. D'habitude, nous avons six mois pour mettre sur pied une telle mission.»

Ce sont des appareils d'Air France, pilotés par des commandants de bord instructeurs de la compagnie, qui ont effectué les premiers vols de reconnaissance dès dimanche.

Un premier vol de reconnaissance visuelle en Airbus A 320 entre Toulouse et Paris n'a révélé aucune anomalie. Les vols suivants ont été effectués à bord de Boeing 777, au départ de Marseille et de Toulouse vers Roissy-Charles-de-Gaulle. À leur arrivée, les appareils ont été passés au peigne fin : moteurs, fuselage, pare-brise, sondes Pitot, tous les équipements susceptibles d'être endommagés par les cendres ont été inspectés. «Sur tous ces vols, à l'arrivée, il n'y a encore aucun rapport d'anomalie constatée, a annoncé lundi Pierre-Henri Gourgeon, le patron d'Air France. L'espace aérien au-dessus de ces routes est tout à fait utilisable.» Sept nouveaux vols ont eu lieu lundi pour confirmer ces premiers résultats.

La procédure aurait du être la suivante: fermeture des espaces aériens mais immédiatement programmation de vols dans le nuage avec des appareils spéciaux de mesure. Puis, analyse des résultats, décision. En fait, on a perdu 4 ou 5 jours. Mais, pour un fonctionnaire, cela ne compte absolument pas. Cela étant, je suis bien heureux (si je puis dire) que les départs de Paris aient été arrêtés car tous ces hauts fonctionnaires ont été touchés ! Peut-être, comprendront-ils plus tard la bêtise du principe de précaution (c'est à dire le principe de lâcheté et de peur) qui a remplacé le principe de prudence et d'évaluation des risques réels inhérents à toute activité humaine.

Le scandale est qu'on ait attendu 5 jours pour faire ces prélèvements qui vont montrer qu'il n'y a AUCUN danger. Il suffit, pour s'en douter, de faire une analyse toute simple de "l'étalement" du nuage depuis l'Islande pour s'en rendre compte. Même un benêt peut comprendre et analyser cela, mais visiblement pas les "élites" qui nous "dirigent" (droit dans le mur).