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Elections ne Tunisie , les islamistes d'Ennahda sont favoris

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Message  livaste Jeu 20 Oct - 8:04

Tunisie : "des élections primordiales pour la suite du printemps arabe"
Par Fabrice Aubert , le 19 octobre 2011 à 18h03 , mis à jour le 20 octobre 2011 à 08h10
Dossier : Crise en Tunisie

DECRYPTAGE - Neuf mois après avoir renversé Ben Ali, les Tunisiens se rendent aux urnes dimanche pour élire leur Assemblée constituante. Quels sont les enjeux du scrutin, dont les islamistes d'Ennahda sont favoris ? Les réponses de TF1 News avec Pierre Vermeren, maître de conférences à Paris I.


Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb contemporain, est maître de conférences à l'Université de Paris I. Il est notamment l'auteur de Maghreb : les origines de la révolution démocratique (Editions Pluriel).



TF1 News : 12.000 candidats, plus de 1.600 listes et pourtant seulement un peu plus d'un Tunisien sur deux s'est inscrit sur les listes électorales. Pourquoi cette relative désaffection ?
Pierre Vermeren : Il n'y a jamais eu de démocratie en Tunisie. Or, dans n'importe quel pays, la démocratie s'apprend. Son héritage est long à construire. Et, aujourd'hui, la Tunisie part de zéro puisque l'école n'a jamais inculqué de culture civique. Si la révolution était démocratique pour les élites, pour le peuple, il s'agissait surtout d'une révolte contre l'humiliation infligée par le régime de Ben Ali (corruption, chômage, mainmise d'un clan sur l'Etat...).

Les ruraux et les classes populaires urbaines sont donc incrédules sur ce nouveau gouvernement des élites qu'ils ne connaissent pas bien et en lequel ils n'ont pas forcément confiance. En ricochet, ils ne se sentent pas forcément concernés par ces élections puisque leur priorité, c'est toujours de trouver un travail ou de nourrir leur famille dans une situation économique difficile. Impossible de leur reprocher. Et n'oublions pas non plus que la liberté, c'est aussi celle de ne pas s'inscrire. L'une des tâches du prochain gouvernement sera notamment de transmettre une responsabilité civique.

TF1 News : Vous parlez d'une situation économique difficile. Elle n'a pas évolué depuis la chute de l'ancien régime ?
P.V. : Non. Et d'ailleurs, elle ne s'améliorera pas fondamentalement non plus dans les mois à venir. Le chômage, notamment des diplômés, ne sera pas résorbé du jour au lendemain. Il faut qu'un cercle vertueux de créations d'entreprises s'installe. Il passera par l'arrivée massive de capitaux européens ou du G20.

TF1 News : Ennahda, le parti islamiste, est favori. Pourquoi ?
P.V. : C'est une force politique ancienne qui existe depuis plus de 30 ans. Ben Ali avait fait croire, entre autres, qu'il avait éradiqué l'islamisme en mettant en avant le mythe d'une croissance forte. Or même si ses cadres avaient en effet été éliminés -un fait qui bénéficie, à juste titre, à Ennahda-, l'islamisme politique en lui-même n'avait jamais disparu. Aujourd'hui, Ennahda, principale puissance militante, touche presque un quart de la population tunisienne grâce à ses réseaux et à son côté communautaire.

Comme les Tunisiens veulent plus de justice et moins de corruption, le cadre religieux semble rassurant. Et il implique un gouvernement islamiste, perçu comme plus moral. La situation économique joue évidemment aussi en faveur d'Ennahda. Comme presque partout, la croissance faible favorise ceux qui ne sont pas liés aux élites urbaines traditionnelles, qui dirigent à Tunis depuis janvier. Même s'il était impossible de faire des miracles en neuf mois, les plus pauvres peuvent le reprocher au gouvernement transitoire. Quoi qu'il en soit, la victoire annoncée d'Ennahda est le prix à payer pour sortir définitivement de l'ancien système.

"C'est intérêt d'Ennadha d'être modéré"

TF1 News : Face aux craintes qu'engendre Ennahda, Rached Ghannouchi, son leader, affirme que son parti est le pendant tunisien de l'AKP en Turquie (ndlr : l'AKP est la formation au pouvoir à Ankara. Elle se revendique d'un islamisme modér
é).
P.V. : Cette déclaration n'est pas seulement une posture, c'est aussi l'intérêt du parti d'être modéré. Les islamistes savent qu'ils font peur et que pour avoir les crédits internationaux, il faut être modéré. Ils ont aussi vu que le Hamas, bien que vainqueur des élections palestiniennes en 2006, avait ensuite été marginalisé sur la scène diplomatique. Rached Ghannouchi utilise donc l'image de l'AKP puisque la Turquie est le seul pays où l'islamisme politique fonctionne. Elle garde par exemple de bonnes relations avec les Etats-Unis et l'Union européenne.

Mais Rached Ghannouchi ne représente pas forcément le point de vue de tout le parti. Ennadha est aujourd'hui divisé entre les partisans d'un islamisme moderne et les idéologues proches des Frères musulmans. Sur ce point, le résultat des élections sera primordial : si Ennahda obtient la majorité absolue dans l'Assemblée, le risque de surenchère islamique est réel. S'il ne dispose que d'une majorité relative, il devra composer.

TF1 News : Les incidents de fin de campagne ont été attribués aux salafistes (ndlr : islamistes extrémistes). Ont-ils des liens avec l'aile dure d'Ennahda ?
P.V. : Non, les salafistes, minorité très agissante, se situent clairement en dehors d'Ennahda. Leur interdiction de présenter des candidats a d'ailleurs été validée par Ennahda. En revanche, les manifestants qui ont créé les incidents ont probablement reçu le soutien des milices proches de l'ancien régime afin de faire dérailler le processus.

"Les anciens du régime Ben Ali sur des listes d'indépendants"

TF1 News : Peut-on attendre des alliances entre partis laïcs pour faire barrage à Ennahda ?
P.V. : Il faut prendre avec précaution le terme "laïc". Certes, il y a des laïcs parmi ces partis, mais la laïcité reste minoritaire dans le pays. Dans l'ensemble, ce n'est pas l'idée dominante. Il est très probable que la prochaine constitution ne sera d'ailleurs pas laïque.

Le Parti démocrate progressiste (PDP), classé au centre-gauche, d'Ahmed Néjib Chebbi représente essentiellement la bourgeoisie de Tunis et est implantée dans les grandes villes. Ettakatol (forum) de Mustapha Ben Jaafar est quant à lui plus à gauche. Mais c'est peut-être le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki, qui devrait être la 4e force du pays, qui aura un rôle pivot lors des négociations. Attaché aux droits de l'homme, il est aussi proche des islamistes.

TF1 News : Quid des anciens du RCD, le parti de Ben Ali ?
P.V. : Quelques anciens dignitaires de l'ancien régime, comme l'ancien ministre de l'Intérieur Kamel Morjane, ont créé des petites formations qui ont été légalisées. Mais beaucoup d'ex-apparatchiks se présentent probablement sur les listes d'indépendants (ndlr : 800 sur 1600). Les sondages leur prédisent un faible score au niveau national. Mais il est possible qu'ils obtiennent quelques élus localement grâce à leurs réseaux, toujours présents.

"En cas d'échec, une excuse pour les régimes toujours en place"

TF1 News : Le choix d'une proportionnelle intégrale pourrait conduire à une instabilité politique.
P.V. : C'était nécessaire. Plus de 110 partis se présentent : il fallait que tous aient une chance et que l'Assemblée constituante soit une réelle photographie de la vie politique. Et puis l'éclatement sera relatif. Seules une quinzaine de partis auront des députés. Il était difficile de faire autrement après un régime autoritaire, d'autant plus qu'un scrutin majoritaire aurait amplifié la victoire annoncée d'Ennadha.

TF1 News : La Tunisie a lancé les "révolutions arabes". Elle lance aujourd'hui le temps des "élections arabes". Va-t-elle donner le ton une nouvelle fois ?
P.V. : Oui. C'est le premier round de la deuxième étape. Ces élections sont une expérience capitale, à court, moyen et long terme, pour les Tunisiens, pour les autres pays de la région et même pour la politique arabe de la France. Si tout se passe bien, avec une transition démocratique effectuée sans surenchère religieuse, cela aura un rôle important pour les prochains scrutins, dès le mois prochain en Egypte et au Maroc. A l'inverse, si cela se déroule mal, les régimes autoritaires toujours en place en profiteront pour brandir une nouvelle fois la menace islamiste.

Par Fabrice Aubert le 19 octobre 2011 à 18:03

et bien , tout cela pour mettre des islamistes au pouvoir , c'était vraiment pas la peine de faire une " révolution " .


Dernière édition par livaste le Dim 23 Oct - 21:50, édité 1 fois
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Message  Invité Jeu 20 Oct - 15:01

La révolution, ils l'ont faite eux-mêmes, s'ils décident...

Dans quelques temps, ça sera au tour de la Lybie, j'espère qu'on soulignera bien alors que ça valait la peine de faire une guerre...

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Message  livaste Jeu 20 Oct - 18:22

Ce que je crains c'est la prise de pouvoir par les islamistes qui ne ramèneront certainement pas les libertés ,et encore moins pour les femmes .
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Message  livaste Dim 23 Oct - 21:52

Les Tunisiens célèbrent la démocratie
Mots clés : Élections Tunisiennes, TUNISE, Rached Ghannouchi

Par Thierry Oberlé
Mis à jour le 23/10/2011 à 22:02 | publié le 23/10/2011 à 20:50


Figaro.fr

Les électeurs se sont pressés dimanche dans les bureaux de vote pour élire la future Assemblée constituante.

De notre envoyé spécial à Tunis.

La Tunisie a donné dimanche un exemple de maturité politique. La journée d'élection pour l'Assemblée constituante s'est déroulée sans incident majeur malgré la passion, parfois électrique, qui a entouré le scrutin. Elle a été à l'image d'une campagne durant laquelle la retenue et le sens des responsabilités ont prévalu. Partout, les électeurs ont afflué dans les bureaux de vote pour déposer leur bulletin dans l'urne et tremper leur index dans une encre bleue indélébile.

À Kairouan, à 160 kilomètres de la capitale, la foule se pressait dès le matin dans les centres électoraux sans montrer de signe d'impatience. «Il y a du monde partout», se réjouissait Nsri Hamad, la tête de liste du petit parti Afek Touni. La participation d'électeurs non encore inscrits ralentissait les procédures mais traduisait l'engouement en faveur de ce rendez-vous démocratique sans précédent. À Tunis, des cortèges d'automobilistes remontaient l'avenue Bourguiba en klaxonnant et en agitant des drapeaux sans qu'apparaisse leur choix partisan. «L'affluence dépasse toutes les attentes», s'est félicité le président de la commission électorale indépendante, Kamel Jendoubi. «Le taux de participation pourrait dépasser les 70%», a-t-il ajouté, faisant état toutefois de certaines «irrégularités».

Coalition
Le pays n'avait jamais connu de scrutin libre. Il a vécu durant le règne d'Habib Bourguiba, père de la nation et président à vie, sous le régime du parti plus ou moins unique. Puis sous Ben Ali au rythme des élections truquées.

L'Assemblée élue va devoir concocter la Constitution de la deuxième République mais aussi désigner un président et un gouvernement intérimaire dans l'attente d'élections législatives et présidentielle. Les résultats, qui doivent être annoncés lundi, pourraient avoir des répercussions internationales. Le score des islamo-conservateurs d'Ennahda va être disséqué et commenté dans une région qui est entrée dans une période de mutation et de recomposition politique, de l'Atlantique à la mer Rouge. Interdit sous Ben Ali, Ennahda devrait arriver en tête. Le parti de Rached Ghannouchi n'aura vraisemblablement pas de majorité, ce qui va le contraindre à chercher des partenaires de coalition. Mais il pourrait être contrecarré par un front de partis dits «modernistes», soucieux de barrer la route à une intrusion de la religion dans les sphères d'une société sécularisée. La nouvelle Assemblée pourrait également manquer d'homogénéité en raison d'un paysage politique morcelé: les électeurs ont eu à départager plus de 11.000 candidats répartis sur 1517 listes.

Il reste à attendre les résultats , on verra alors si la Tunisie aura quelques chances d'accéder à la démocratie .
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Message  livaste Dim 23 Oct - 21:55

quelques réactions ...


La démocratie en Tunisie... Les journalistes ont un sens de l'humour bien particulier. Voila un pays qui s'est débarrassé d'un dictateur, dont les citoyens fuient le pays à tour de bras depuis, et qui porten au pouvoir les barbus qui vont gouverner avec la charia...
Si c'est ça la démocratie, j'ai dû louper un épisode sanguinolant


Le titre est bien optimiste. Attendons de voir le score des islamistes pour savoir si les tunisiens ont choisi la démocratie ou l'obscurantisme.



une démocratie qui sera de courte durée j'en ai bien peur


les femmes ont intérêt à faire gaffe à l'avenir ; l'obscurantisme les guette ...


Fantastique .Depuis qu´ils se sont débarassés de ben Ali , ils mettent tous les bouts !! Vous avez dit bizarre ?



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Message  Jeanclaude Lun 24 Oct - 17:08

livaste a écrit:Ce que je crains c'est la prise de pouvoir par les islamistes qui ne ramèneront certainement pas les libertés ,et encore moins pour les femmes .

Tu avais raison !

Tunisie/élections : Ennahda en tête
AFP Mis à jour le 24/10/2011 à 18:12 | publié le 24/10/2011 à 18:06

Les islamistes en tête, suivis de deux partis de gauche: le visage de la future assemblée constituante tunisienne s'esquisse, au fur et à mesure des résultats annoncés par les partis, au lendemain d'un scrutin historique neuf mois après la révolution.

Les résultats définitifs et officiels ne devaient pas être annoncés avant demain par la Commission électorale (Isie) mais les premières tendances et déclarations confirmaient l'avancée d'Ennada, attendue. La surprise est venue en revanche de la défaite du Parti démocrate progressiste (PDP, centre gauche), formation historique tunisienne qui s'est posée pendant toute la campagne comme principale force alternative à Ennahda.

Au lendemain d'un scrutin historique marqué par une forte mobilisation des Tunisiens, les islamistes ont été les premiers à annoncer leurs propres estimations: "environ 40% des voix", a déclaré à l'AFP Samir Dilou, membre du bureau politique du mouvement. Soit au moins 60 sièges sur les 217 que comptera la future assemblée constituante, a précisé un autre dirigeant du mouvement.

Le PDP laminé

Derrière Ennahda, deux partis de gauche se disputent la deuxième place. Ettakatol, emmené par le médecin et ancien opposant Mustapha Ben Jaffar, "arrivera en deuxième ou troisième position", avec "autour de 15% des suffrages", selon des dirigeants du parti.

L'autre parti de gauche en lice pour la deuxième place, le Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki, a réalisé une percée surprise, obtenant entre 15 et 16% des voix, selon des estimations.

Laminé avec entre 8 et 10% des voix selon les estimations non officielles, le Parti démocrate progressiste (PDP) fondé par Ahmed Néjib Chebbi a pris acte de sa défaite.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/10/24/97001-20111024FILWWW00629-tunisieelections-ennahda-en-tete.php

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Message  Jeanclaude Mer 26 Oct - 18:27

Tunisie: «L'élite du parti Ennahda a du mal à contrôler la base populaire, cela peut poser problème»

Créé le 26/10/2011 à 19h02 -- Mis à jour le 26/10/2011 à 19h26

Donnés vainqueurs des élections de dimanche dernier en Tunisie, les islamistes du parti Ennahda inquiètent, aussi bien les Tunisiens laïcs que les Occidentaux. Mathieu Guidère*, professeur d'islamologie à l'université Toulouse II, est spécialiste des mouvements radicaux. Il explique à «20Minutes» qui sont les islamistes d'Ennahda...

A-t-on raison de s’inquiéter de la percée d’Ennahda en Tunisie après les élections de dimanche?
Sur le plan politique, non, car leur projet n’est pas aussi radical que celui de l’Iran de Khomeini ou que celui des Talibans. Cependant, il est justifié de s’inquiéter de ce qu’il va advenir des libertés individuelles en Tunisie, et notamment pour les femmes. Pas forcément du fait des islamistes au gouvernement, mais plutôt à cause des ailes plus radicales du parti.

Comment cela?


L’élite du parti, plus éclairée, a du mal à contrôler la base populaire et les ailes plus radicales. Il peut y avoir des dérapages lorsque le leadership ne peut contrôler une base qui exige plus de rigorisme. Cela s’est déjà produit durant la décennie 80-90. Les plus radicaux d’Ennahda, des salafistes, ont fait régner un climat de peur dans la société tunisienne: ils militaient violemment pour l’application de la loi islamique, et s’en prenaient par exemple aux femmes qui ne portaient pas le voile par exemple.

Ce passé est une des causes de l’inquiétude des Tunisiens qui ont vécu cette période, et qui voient aujourd’hui Ennahda arriver en tête du scrutin de dimanche. Et force est de constater que ce ne sont pas les leaders actuels – âgés et exilés depuis 20 ans – qui pourront contrôler les éléments plus radicaux. Cela risque de poser problème.

S’ils sont si craints, comment se fait-il qu’ils arrivent en tête des élections de dimanche?


Ennahda est, dans le fonctionnement, proche des Frères Musulmans égyptiens. Ils partagent la même vision, à savoir que l’islamisation de la société doit se faire par le bas, en travaillant la société en profondeur pour que la majorité instaure ensuite son point de vue. Le travail social que réalise Ennahda depuis une trentaine d’années est l’illustration pratique de ce fonctionnement. Tout ce que l’Etat ne faisait pas pour la population était pris en charge par l’islam social, par l’entraide islamique.

Ce travail a offert à Ennahda un ancrage historique au sein de la société tunisienne, mais aussi une légitimité et une crédibilité qui se traduisent aujourd’hui dans les urnes.

Est-il possible que la Tunisie instaure la charia sous leur impulsion?

La Constitution tunisienne actuelle reconnaît l’identité musulmane. Elle va être modifiée, et, au vu de la majorité qui se dessine au sein de l’Assemblée, il est possible que l’Islam et la charia soient une des sources de la nouvelle législation. Cependant, je crois qu’il y aura plutôt une ouverture de la législation qu’une fermeture. Sous Ben Ali par exemple, le port du voile était interdit. Il est possible que, désormais, ce soit laissé à l’approbation personnelle de chacune.

Il faut aussi souligner qu’Ennahda n’a pas la majorité absolue, et ne sera donc pas seule à écrire cette nouvelle Constitution. Les islamistes ne pourront pas faire ce qu’ils veulent, mais auront besoin d’une coalition pour gouverner. De plus, la période qui s’ouvre aujourd’hui est une période transitoire, une année test, qui va permettre de juger les islamistes sur leurs actes. Ils entrent dans la réalité politique.


http://www.20minutes.fr/monde/tunisie/813264-tunisie-l-elite-parti-ennahda-mal-controler-base-populaire-cela-peut-poser-probleme

Jeanclaude
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