L'épidémie de choléra a fait plus de 500 morts à Haïti

L'épidémie de choléra qui frappe Haïti a fait plus de 500 morts, selon le site internet du ministère haïtien de la Santé. Un précédent bilan rendu public le 3 novembre avait fait état de 442 morts et de 6.742 personnes hospitalisées.

Le nouveau bilan, établi jusqu'au 4 novembre, publié sur le site internet du ministère haïtien de la Santé publique et de la Population, dénombre 501 morts et 7.359 hospitalisations. L'épidémie de choléra, qui frappe Haïti depuis le 20 octobre, a fait chaque jour 32 décès et 404 hospitalisations, selon les statistiques officielles.

Une épidémie qui se propage tout comme la rumeur selon laquelle la maladie aurait été introduite sur l'île par des casques bleus... La colère gronde en Haïti, ravagée actuellement par le choléra qui, depuis son apparition en octobre, a déjà fait plus de 900 morts.



Lundi, des émeutes ont éclaté dans deux villes du pays entre manifestants et des soldats de l'ONU. Bilan : deux morts et plusieurs blessés. Les Nations Unies ont reconnu avoir tiré, en légitime défense, sur un des hommes décédés. Selon la police et des témoins, les manifestants ont incendié un commissariat de police à Port-Haïtien, deuxième ville de l'île caraïbe située dans le Nord, après s'être heurté à des casques bleus de la Minustah. Le directeur de la police local a indiqué que la foule avait mis le feu au commissariat de police de Pont-Neuf. "Vous pouvez imaginer combien c'est difficile ici alors qu'on ne dispose pas du soutien habituel des forces de l'Onu parce qu'elles sont elles-mêmes en grande difficulté", a-t-il confié. A Hinche, dans le centre, des casques bleus népalais accusés par une partie de la population d'avoir propagé le choléra, ont par ailleurs été la cible de jets de pierre lors d'une manifestation.

Des violences à caractère politique pour l'ONU


Selon l'ONU, l'épidémie de choléra qui est apparu en octobre dans le centre à la suite de pluies diluviennes, "pourrait durer des années". Des milliers d'Haïtien, rescapés du tremblement de terre du 12 janvier vivent dans des conditions très précaires. Outre les 917 personnes décédées, plus de 14.000 personnes ont dû être hospitalisées.

Les 12.000 casques bleus déployés en Haïti sont chargés d'assurer notamment la sécurité des élections présidentielle et législatives du 28 novembre. Un scrutin crucial pour le pays. Les Nations unies et le gouvernement haïtien ont jusqu'ici insisté pour que ces consultations aient lieu comme prévu malgré l'épidémie de choléra. Lundi soir, l'ONU a dénoncé des violences à caractère politique avant les élections. "La MINUSTAH appelle la population à rester vigilante et à ne pas se laisser manipuler par des ennemis de la stabilité et de la démocratie dans le pays", dit notamment son communiqué.