Affaire Bettencourt ... à peine commencée, la bataille est reportée ?
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Affaire Bettencourt ... à peine commencée, la bataille est reportée ?
Affaire Bettencourt : à peine commencée, la bataille est reportée
01/07/10 - 15H25 - Les Echos - actualisé à 16:30:11
01/07/10 - 15H25 - Les Echos - actualisé à 16:30:11
Le tribunal de Nanterre a renvoyé jeudi sine die le procès de François-Marie Banier, soupçonné d'abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt, estimant nécessaire un supplément d'information sur des enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de la milliardaire. Le début du procès, qui se déroule avec pour toile de fond l'affaire Woerth, a été le théâtre de vifs échanges entre avocats.
10 heures, les hostilités peuvent commencer. La salle d'audience de la 15ème chambre du tribunal correctionnel de Nanterre est pourtant climatisée, silencieuse, mais il y a un étrange contraste avec la chaleur dégagée par la meute de photographes et de caméras, la foule, à l'extérieur de la salle d'audience, on sent aussi une curieuse ambiance dans le tribunal, une tension palpable entre les avocats pour un procès hors du commun. Ce matin, l'audience du procès de François-Marie Banier a débuté comme son prélude dans la presse le laissait penser : un " grand déballage ", selon l'avocat du photographe Hervé Témime. Il règne une ambiance de jeux du cirque, de combat de ténors sur fond de drame familial et de scandale politique. Le tribunal aura du mal à trouver sa place et à faire sa part au droit. Il doit dire à 16 heures s'il accepte le renvoi de l'affaire que toutes les parties aujourd'hui demandent.
Assis bien droit sur son siège, l'artiste mondain, affiche un visage sérieux assorti à son costume et sa cravate sombre. Ni Liliane Bettencourt, ni sa fille ne sont présentes. Olivier Metzner, l'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers , est venu s'asseoir sur le banc à côté de Georges Kiejman, l'avocat de Liliane Bettencourt, mère et fille à couteaux tirés sont pourtant toutes les deux parties civiles au procès. La fille parce que c'est elle qui a lancé la citation directe contre François-Marie Banier pour " abus de faiblesse ", la mère, parce qu'elle a dit avoir le droit de faire ce qu'elle veut de son argent.
" Ne me cherchez pas Maître Metzner, ne me cherchez pas! "
Alors la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, en ouvrant son audience, tente de prévenir tout dérapage et appelle les plaideurs à conserver " sérénité et dignité ". Fait rarissime: deux représentants des barreaux de Nanterre et Paris ont même fait le déplacement, afin d'intervenir au plus vite au cas où les avocats, déjà très virulents ces derniers jours dans les médias, en venaient à " s'écharper ", selon les termes d'un des conseils. La précaution n'était pas de trop :
Alors la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, en ouvrant son audience, tente de prévenir tout dérapage et appelle les plaideurs à conserver " sérénité et dignité ". Fait rarissime: deux représentants des barreaux de Nanterre et Paris ont même fait le déplacement, afin d'intervenir au plus vite au cas où les avocats, déjà très virulents ces derniers jours dans les médias, en venaient à " s'écharper ", selon les termes d'un des conseils. La précaution n'était pas de trop :
Olivier Metzner, prend la parole après son confrère Georges Kiejman : " Maître Kiejman aime beaucoup la presse, puisqu'il ne parle qu'à la presse ". L'ancien ministre de la Justice se lève tremblant de rage " Ne me cherchez pas Maître Metzner, ne me cherchez pas! ", s'indigne le plaideur. Olivier Metzner, sourit, faussement surpris. Georges Kiejman reprend féroce " qu'il ne me cherche pas à titre personnel car mon revers du gauche est connu! ". " Il n'y a pas d'infirmerie ici ", tempère la présidente du tribunal. La scène est surréaliste. Auparavant le conseil de Liliane Bettencourt avait tendu dans un geste d'ironie à Olivier Metzner un chèque de 1 euro signé par Liliane à l'ordre de sa fille. Françoise Bettencourt-Meyers réclame 1 euro symbolique. Olivier Metzner, s'en empare le sourire aux lèvres et le déchiquette minutieusement. Ambiance… Pendant ce temps, François-Marie Banier, imperturbable, dessine sur son carnet de croquis à spirale.
" Un chaos médiatique, politique et judiciaire "
Etrange procès. Où chacun appelle à faire preuve de " dignité " et plaide de l'autre un " procès nauséabond ". C'est Hervé Témime qui avait commencé le jeu des plaidoiries en demandant le renvoi. " Je considère que les méthodes utilisées par une partie civile ont franchi une limite infranchissable et que nous ne sommes pas dans les conditions d'un procès équitable ", a lancé l'avocat. " Les moyens utilisés sont une injure au procès équitable (...) ainsi qu'au tribunal ", a poursuivi le conseil. " Je considère aujourd'hui qu'il est nauséabond et qu'il est impossible ", a-t-il conclu, avant de demander au tribunal de le " renvoyer purement et simplement ".
Etrange procès. Où chacun appelle à faire preuve de " dignité " et plaide de l'autre un " procès nauséabond ". C'est Hervé Témime qui avait commencé le jeu des plaidoiries en demandant le renvoi. " Je considère que les méthodes utilisées par une partie civile ont franchi une limite infranchissable et que nous ne sommes pas dans les conditions d'un procès équitable ", a lancé l'avocat. " Les moyens utilisés sont une injure au procès équitable (...) ainsi qu'au tribunal ", a poursuivi le conseil. " Je considère aujourd'hui qu'il est nauséabond et qu'il est impossible ", a-t-il conclu, avant de demander au tribunal de le " renvoyer purement et simplement ".
Concrètement, Hervé Témime déplore que " des documents explosifs aient été communiqués aux médias avant de l'être aux parties adverses ". Mi-juin, " Le Point " et Mediapart ont révélé des enregistrements clandestins de conversations entre Liliane Bettencourt et ses proches, effectués par l'ancien maître d'hôtel de la milliardaire entre mai 2009 et mai 2010. Des enregistrements clandestins qui ont mis le feu et fait bifurquer l'affaire vers la polémique politique.
La justice autorise le publication des enregistrements pirates
Jeudi après-midi, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté les demandes de Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre d'un retrait des sites Médiapart et " Le Point " des enregistrements pirates réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal. La justice a notamment estimé qu'"ordonner le retrait des documents servant de fondement à la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général reviendrait à exercer une censure contraire à l'intérêt public, sauf à ce que soit contesté le sérieux de la reproduction, ce qui n'est pas le cas en l'espèce". " Le patrimoine de Liliane Bettencourt, personnalité publique notoire, ainsi que son éventuel état de fragilité psychologique, sont des éléments sortant de la sphère privée dès lors que leur évocation est justifiée par l'actualité ", ajoute l'ordonnance. " De la même façon, la mise en cause de l'employeur de l'épouse d'un ministre de la République (Eric Woerth, ndlr) ainsi que l'évocation des sources de financement d'un parti politique sont des des informations qui, relevant du débat démocratique, peuvent être légitimement portées à la connaissance du public ", précise l'ordonnance du juge.
" Plus jamais ce procès ne pourra redevenir équitable ", pense Georges Kiejman, avant de stigmatiser une affaire devenue " un chaos médiatique, politique et judiciaire ". Et dénonce un " véritable complot par bande organisée de personnes qui pensaient avoir des droits " pour ce procurer ces enregistrements. Et l'avocat de se demander " vous croyez que le tribunal pourra dire à Liliane Bettencourt, cesser de vous amuser ! ". " Vous ne pouvez pas rendre une décision crédible. Quelque soit votre décision, elle sera lu à travers un filtre politique ", menace Georges Kiejman en s'adressant au tribunal.
Jeudi après-midi, le tribunal de grande instance de Paris a rejeté les demandes de Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre d'un retrait des sites Médiapart et " Le Point " des enregistrements pirates réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal. La justice a notamment estimé qu'"ordonner le retrait des documents servant de fondement à la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général reviendrait à exercer une censure contraire à l'intérêt public, sauf à ce que soit contesté le sérieux de la reproduction, ce qui n'est pas le cas en l'espèce". " Le patrimoine de Liliane Bettencourt, personnalité publique notoire, ainsi que son éventuel état de fragilité psychologique, sont des éléments sortant de la sphère privée dès lors que leur évocation est justifiée par l'actualité ", ajoute l'ordonnance. " De la même façon, la mise en cause de l'employeur de l'épouse d'un ministre de la République (Eric Woerth, ndlr) ainsi que l'évocation des sources de financement d'un parti politique sont des des informations qui, relevant du débat démocratique, peuvent être légitimement portées à la connaissance du public ", précise l'ordonnance du juge.
" Plus jamais ce procès ne pourra redevenir équitable ", pense Georges Kiejman, avant de stigmatiser une affaire devenue " un chaos médiatique, politique et judiciaire ". Et dénonce un " véritable complot par bande organisée de personnes qui pensaient avoir des droits " pour ce procurer ces enregistrements. Et l'avocat de se demander " vous croyez que le tribunal pourra dire à Liliane Bettencourt, cesser de vous amuser ! ". " Vous ne pouvez pas rendre une décision crédible. Quelque soit votre décision, elle sera lu à travers un filtre politique ", menace Georges Kiejman en s'adressant au tribunal.
" On ne souhaite pas que la vérité éclate ", a alors répondu Olivier Metzner.
Figure du Tout-Paris, François-Marie Banier est accusé par Françoise Bettencourt-Meyers d'avoir profité de la fragilité psychologique de sa mère, âgée de 87 ans, pour se faire remettre près de 1 milliard d'euros de dons dans les années 1990 et 2000.
Mais le comble de la colère est atteint par Hervé Témime qui se lève pour conclure l'affrontement. " On a franchi des limites IN DE PASSABLES ". " Vous voulez le grand déballage alors allons-y! ", lance-t-il réclamant la vérité sur les enregistrements mais en dénonçant la méthode. " Qu'aurait dit le remarquable avocat de Dominique de Villepin (Olivier Metzner, NDLR) si on avait mis un micro dans son bureau ", s'indigne avec verve le plaideur. " C'est un honte, c'est la fin du procès! ". Dans cette ambiance on se prend à se demander si l'avocat n'a pas tort.
Finalement, en milieu d'après-midi, le tribunal de Nanterre a renvoyé sine die le procès, estimant nécessaire un supplément d'information sur des enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de la milliardaire.
VALERIE DE SENNEVILLE (au tribunal correctionnel de Nanterre), Les Echos
-20100701]http://www.lesechos.fr/info/france/020641688024.htm?xtor=EPR-1000-[la_une_soir]-20100701
Quelle scandale et quelle mascarade !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Affaire Bettencourt ... à peine commencée, la bataille est reportée ?
Pour lle moment , Jean Claude , ce n'est qu'une sordide affaire familiale de pognon !
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