Nuit de violence dans la Marne

livaste Dim 15 Juin - 9:26

Nuit de violence dans la Marne

15/06/2008 | Mise à jour : 10:42 | .

Des échauffourées entre jeunes et gendarmes ont éclaté dans la nuit à Vitry-le-François (Marne), faisant neuf blessés légers, après la mort par balles d'un jeune homme, dont le meurtrier présumé a été arrêté.

Une soixantaine de véhicules ont été brûlés, ainsi que des conteneurs à poubelles, au cours des violences, qui ont opposé une cinquantaine de jeunes aux gendarmes et aux pompiers, a déclaré Sylvaine Astic, directrice de cabinet du préfet de la Marne, confirmant une information d'Europe 1. Deux pompiers, deux gendarmes et cinq riverains, "pas forcément impliqués dans les violences", ont été légèrement blessés.

Ces échauffourées ont débuté vers 22H00, après la mort d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, tué d'un coup de feu dans un quartier à l'entrée de Vitry-le-François, selon Mme Astic. Le meurtrier présumé du jeune homme a été interpellé et place en garde à vue "au milieu de la nuit", a-t-elle ajouté.

Les violences ont pris fin en tout début de matinée dimanche.

Tout est prétexte aux émeutes , plus besoin de trouver des prétextes tels que l'interpellation par la police !

Invité Dim 15 Juin - 10:06

Au delà de la simple délinquance, ça dénote surtout d'un climat lourd, et d'une volonté de défiance envers les institutions.

Et je ne suis pas sûre qu'avec le contexte actuel, ce genre de choses ne se cantonnent qu'aux "jeunes". Depuis fin 2005, c'est chaud en France, partout, et forcément, voir des agriculteurs, des étudiants, des pêcheurs, des routiers, des profs, même des pompiers manifester violemment, ça ne va pas calmer le climat social. Même pour de mauvaises raisons, comme c'est le cas ici.

C'est sûr que castagner des keufs qui n'y sont pour rien dans la mort d'un pote, ça ne fait rien avancer du tout. Mais comme tu le dis toi-même, tout est de plus en plus prétexte à la violence, et ce n'est pas avec le foutage de gueule de toute la classe politique que ça va s'arrêter.

livaste Dim 15 Juin - 10:53

je n'ai pas la même analyse que toi , les institutions n'ayant rien à voir la dedans , puisqu'il s'agissait d'un réglement de comptes entre délinquants !
La lecture que j'en fait c'est qu'ils tiennnet ces bandes , des territoires et qu'à la moindre aoccas , ils tiennent à le faire savoir à la population ainsi qu'aux institutions !
Cela correspond bien aux discours que nous etendons de nos mineurs , selon eux , la police et la justice n'ont pas à se méler de leurs affaires , et ça c'est inquiétant !

Invité Dim 15 Juin - 11:02

Oui, donc il s'agit bien d'un message destiné aux institutions.... Very Happy

Même si celles-ci n'ont rien à voir avec les causes des émeutes.

Mais mon propos était de dire qu'il y avait un climat de plus en plus tendu, c'est cyclique
Je me souviens qu'en 1995, la situation sociale était tendue, mais depuis, je n'avais plus eu ce sentiment que les protestations, et les raisons de protester d'ailleurs, s'accumule à un point où la vilence collective devient banale.
Attention, je ne dis nullement que je me sens plus en insécurité, car ce n'est absolument pas le cas.

Mais depuis 3/4 ans, ça dégénère de tous les côtés, avec les exemples que j'ai cités plus tôt.

livaste Dim 15 Juin - 11:35

je crois surtout qu'il y a des moments où la presse révèle les " incidents " et d'autres pas !
j'ai connu des " incidents " gravissimes dans les anné"es 98 - 2000 , dans la ville où je " sévissais " , la presse ne s'en est jamais fait écho , sauf la presse régionale , et encore !

Invité Dim 15 Juin - 11:50

Je pense qu'il ne se trouvera que peu de gens pour contredire ce postulat de l'"effet caméra"...

livaste Dim 15 Juin - 21:24

La situation reste tendue après les violences
dimanche 15 juin 2008, 20h57 | AFP

Carcasses de voitures incendiées dans les rues, gendarmes devant les quartiers: malgré le retour au calme, la situation est restée tendue dimanche à Vitry-Le-François (Marne) après les violences de la nuit ayant suivi le meurtre d'un jeune de 22 ans.

Dans le quartier Rome-Saint-Charles et de la gare, au sud de la ville, où les violences ont eu lieu, les habitants sont encore sous le choc.

«Quand on s'est réveillé ma femme et moi à cause du bruit vers 23H00, on a vu une trentaine de jeunes qui sautaient sur les voitures pour les saccager puis ils les brûlaient», raconte David Millot, un des rares habitants à accepter de témoigner.

Beaucoup refusent de parler: «Ici, c'est l'omerta, on ne parle pas, on a peur depuis hier soir», explique un résident.

Autour des petits immeubles de cinq étages de la cité, les parkings comptent de nombreuses carcasses de voitures calcinées.

En face d'une station essence, les services de la mairie enlèvent un poids-lourd qui n'est plus qu'un amas de ferrailles noircies.

Dans la gare, entièrement saccagée, des planches en bois ont déjà été fixées contre les vitres des guichets n'ont pas résisté aux coups des battes de base-ball.

Dans l'après-midi, une marche silencieuse a été organisée dans le calme jusqu'au lieu du drame, dans le quartier du Hamois, au nord de la ville. En tête, la mère de la victime, en pleurs et portant une photographie de son fils, était suivie par environ 300 personnes, des habitants et des proches.

Des participants ont récité une prière, les paumes tendues vers le ciel. Beaucoup pleuraient, les visages étaient marqués.

«Il laisse sa mère, une petite soeur et un petit frère derrière lui et il allait se marier dans l'année», explique Ayet Yaya, 23 ans, une proche de la famille.

Après la marche, de nombreux jeunes se sont retrouvés en fin d'après-midi dans leur quartier de Rome-Saint-Charles, assis par petits groupes, devant les immeubles, dans une ambiance tendue.

Non loin, une dizaine de fourgons de gendarmes mobiles se sont positionnés pour la nuit.

Le maire PS de la ville, Jean-Pierre Bouquet, présent depuis 02H00 du matin au milieu des voitures qui brûlaient, a lancé un appel au calme. Il a passé sa journée à discuter avec les habitants du quartier pour apaiser les esprits.

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zongo Lun 16 Juin - 0:21

J'ai tendance à penser que les bandes de cité sont plus des tribus que des meutes. Elles agissent comme les société tribales segmentées quand elles se déclarent la guerre après tel ou tel outrage. L'ethnologue anarchiste Pierre Clastres (dont je n'ai toujours pas lu le bouquin "la société contre l'Etat") les a longuement étudiées et il en ressort que non seulement ces sociétés se défient de l'Etat mais que les guerres inter-tribales incessantes qui les occupent sont autant de mécanismes sociaux de conjuration d'une éventuelle création de l'Etat. Je retrouve je même schéma dans ces affrontements de bandes. Ce mécanisme est bien entendu totalement inconscient.

Je rejoins Livaste quand elle dit que ce n'est pas un problème d'institution et que les bandes préfèrent que l'Etat se mêle de ses affaires. S'ils en viennent à taper sur les flics c'est parce que ceux-ci s'interposent, c'est à mon sens la seule raison. Et quelque part je trouve cela assez sain même si hélas il n'est ici question que de violence, soit le degré zéro de tous les rapports humains possibles.

PS : Attention je parle bien des affrontements entre bandes rivales, pas des émeutes du type de 2005 qui ont nettement un côté lutte des classes. C'est très différent.

PPS : Je viens de me relire et quand je dis que je trouve "ça" assez sain, je ne parle pas de taper sur les flics mais de se défier de l'Etat. Je préfère préciser parce que ce n'est pas très clair et qu'il est tard Wink

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