Cette jolie fleur est une vraie terreur

Elle arbore de jolies fleurs blanches et ne nécessite presque aucun entretien. La renouée du Japon a longtemps fait fureur dans les jardineries. Importée d’Asie pour ses vertus décoratives, elle est encore vendue à l’heure actuelle dans de nombreux magasins. Pourtant, cette plante fait partie des 100 espèces les plus préoccupantes listées par l’Union internationale pour la conservation de la nature.


Extrêmement invasive, elle a envahi peu à peu les bords de l’Orge. Le Sivoa (Syndicat mixte de la vallée de l’Orge aval) et les mairies concernées viennent d’ailleurs de lancer une campagne d’information à destination des habitants.
De Longpont à Sainte-Geneviève, de Villiers à Saint-Michel, il convient d’ouvrir l’oeil. « Les plantes vivant à proximité des endroits colonisés par la renouée du Japon meurent à petit feu, rappelle les responsables du Sivoa. La biodiversité est menacée par sa prolifération. » Selon le lieu de son implantation, la renouée peut en effet grandir de plusieurs centimètres par jour et s’étendre très rapidement via un efficace réseau de rhizomes. La flore locale est rapidement vampirisée. Les bords de l’Orge vont à terme être colonisés par cette plante importée d’Asie pour ses qualités décoratives.
« On a également pu constater que la renouée agressait la flore, mais aussi la faune locale, note un spécialiste. » Leur écosystème troublé, amphibiens, reptiles, oiseaux ou petit mammifères voient leur existence menacée. D’autres plantes disparaissant sous sa densification, c’est tout l’écosystème qui souffre.
Et pas si facile de se débarrasser de cette renouée, résistante et tenace. « Il ne suffit pas d’arracher la plante, il faut aussi retirer toutes ses racines, avancent les responsables du Sivoa. Car la moindre partie restée sur place permettra à la renouée de Japon de reprendre vie. Il faut donc pratiquement retirer 1 m ³ de terre autour d’elle et ne surtout pas la rejeter dans la nature ou dans les poubelles destinées au compostage. Tout doit partir avec les ordures ménagères à l’incinérateur. »
Le combat contre la fleur a commencé depuis 2004, mais elle tient bon. « Le bilan est mitigé, reconnaît-on au syndicat intercommunal. De nombreux riverains de l’Orge qui se sont aperçus que leur jardin était touché ont donc vraisemblablement rejeté ces plantes sans faire attention.
» Le combat continue.