«Total va donner 50 millions d’euros pour les jeunes»
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«Total va donner 50 millions d’euros pour les jeunes»
«Total va donner 50 millions d’euros pour les jeunes»
Christophe de Margerie, directeur général du groupe pétrolier, va verser de l’argent au fonds d’expérimentation pour les jeunes. Interview du patron de Total et de Martin Hirsch.
Propos recueillis par Séverine Cazes | 27.04.2009, 07h00
Christophe de Margerie, directeur général du groupe pétrolier, va verser de l’argent au fonds d’expérimentation pour les jeunes. Interview du patron de Total et de Martin Hirsch.
Propos recueillis par Séverine Cazes | 27.04.2009, 07h00
Le ParisienEn février-mars, l’entreprise Total a défrayé la chronique en annonçant coup sur coup un bénéfice record de 14 milliards d’euros (pour l’année 2008) et la suppression de 555 emplois en France. Son directeur général Christophe de Margerie révèle aujourd’hui dans notre journal que Total contribuera à hauteur de 50 millions d’euros au fonds d’expérimentation pour les jeunes lancé par Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Jeunesse du gouvernement.
Total a décidé de s’engager pour favoriser l’insertion des jeunes. Est-ce une manière de redorer votre blason auprès des Français ?
Christophe de Margerie. Total n’a pas besoin de s’acheter une bonne conduite. C’est sans doute l’une des plus belles entreprises françaises qui n’a pas à rougir de ses résultats exceptionnellement positifs l’an dernier. Bien sûr, Total réalise l’essentiel de son activité et de ses résultats à l’international, mais c’est une entreprise française. Il est essentiel pour nous d’être bien ancrés dans la société civile. Lancer un fonds à destination des jeunes qui sera doté de 50 millions d’euros sur cinq ans c’est, à un moment où les Français sont pessimistes, une façon de leur redonner de l’espoir. J’avais rencontré Martin Hirsch il y a un an. Je lui avais déjà dit que nous serions prêts à l’aider s’il nous faisait des propositions intéressantes.
Comment avez-vous fait pour convaincre Total de desserrer les cordons de sa bourse ?
Martin Hirsch. Je confirme. Il y a un an, Total nous a déjà proposé son aide. Quand je demande de l’argent au ministre du Budget ou aux entreprises, je m’engage à ce que cela ait un impact. Qu’il s’agisse d’argent privé ou public, l’objectif est identique : il faut changer le quotidien des jeunes. J’ai proposé à Total une approche pragmatique, exactement comme lorsque les entreprises développent un nouveau produit dans leur département « innovation et recherche ». La logique de l’Etat est en train de changer. Dorénavant, pour qu’une politique publique soit lancée à grande échelle, il faut que celle-ci soit expérimentée, testée et évaluée. C’est ce que nous allons faire avec le fonds d’expérimentation pour les jeunes. Un changement d’échelle s’amorce. Par le passé, il m’est arrivé de dépenser beaucoup d’énergie pour décrocher 50 000 € . Cela vaut la peine d’en consacrer un peu plus pour mille fois plus.
50 millions, cela ne représente que 0,35 % des bénéfices de Total en 2008. Danone a décidé de consacrer désormais 1 % de ses bénéfices à une fondation sociale. Est-ce que vous ne jouez pas petit bras ?
Christophe de Margerie. Je connais les engagements sociétaux de longue date de Franck Riboud (PDG de Danone), mais nos deux projets n’ont rien à voir. La Fondation Danone agira partout dans le monde, tandis que ce fonds destiné aux jeunes sera concentré uniquement sur la France. Je ne vais pas dresser la liste exhaustive de toutes les actions de Total à travers le monde, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement ou du mécénat culturel, mais nous sommes bien au-delà de cette simple comparaison arithmétique.
A quoi va servir cet argent ?
Christophe de Margerie. Nous irons dans trois directions en faveur des jeunes. Premièrement, nous allons favoriser l’accès de 10 000 jeunes apprentis au permis de conduire. Trop souvent, la mobilité est un frein à l’embauche. En faisant cela, nous espérons revaloriser certains métiers manuels, comme ceux du bâtiment, qui demandent beaucoup de mobilité. Il ne faut pas que les jeunes se détournent de ces métiers. Ensuite, nous avons identifié deux associations l’Association pour favoriser une école efficace (APFEE) et l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) qui font un travail extrêmement sérieux et efficace pour scolariser les jeunes et favoriser leur insertion professionnelle. Via le dispositif Coups de pouce CLE de l’APFEE, on va accompagner 60 000 élèves en difficulté d’ici à 2012. Avec l’association de Maria Nowak, l’Adie, on soutiendra le projet CréaJeunes qui tend la main aux jeunes créateurs d’entreprise. J’espère qu’à travers ce partenariat de grande ampleur entre le public et le privé, Total montrera la voie à d’autres entreprises.
Avez-vous réussi à séduire d’autres grands patrons ?
Martin Hirsch. Le fonds d’expérimentation pour les jeunes est une petite entreprise qui prospère. Il a été alimenté au départ grâce à un reliquat budgétaire de 10 millions d’euros. Avec la création du haut-commissariat à la Jeunesse, le chef de l’Etat s’est engagé à consacrer 150 millions d’euros pour définir enfin une véritable politique cohérente à destination de la jeunesse. Mon ambition est que ce fonds atteigne un jour 300 millions d’euros, et que pour chaque euro public, on trouve également un euro privé. Total vient de s’engager à hauteur de 50 millions. La branche professionnelle de la métallurgie (UIMM) dispose d’une certaine réserve d’argent (environ 580 millions d’euros d’une « caisse noire » révélée lors de l’affaire Denis Gautier-Sauvagnac). L’engagement est d’ores et déjà pris de contribuer à nos programmes. D’autres entreprises suivront. Mais l’idée n’est pas de leur demander de payer ce que l’Etat ne veut plus prendre en charge. Pour être plus efficaces, nous voulons mettre en commun ce que l’Etat sait faire le mieux et ce que les entreprises savent faire. Il n’est pas question que les fonctionnaires travaillent en vase clos. Dans les jours qui viennent, d’autres entreprises prendront des engagements cohérents avec le plan d’emploi des jeunes. Je compte sur un effet de saine émulation.
Imaginons que vos enfants soient, en pleine crise économique, à la recherche d’un premier emploi. Quel conseil leur donneriez-vous ?
Christophe de Margerie. Compte tenu de leur âge, mes enfants et petits-enfants sont soit au-delà de l’insertion professionnelle soit à l’école primaire. Mais je leur dirais : « Sachez ce que vous avez envie de faire. N’écoutez pas les uns et les autres. Lancez-vous et vous trouverez votre place. » Parmi les jeunes, certains feront de longues études, d’autres auront un cursus court mais l’essentiel est de faire preuve d’audace et de réalisme. Et si, contrairement à ce qui se aux Etats-Unis, les jeunes Français continuent à s’intéresser aux métiers de techniciens et d’ingénieurs, notamment dans le domaine de l’énergie, j’en serai ravi.
Re: «Total va donner 50 millions d’euros pour les jeunes»
j'aime bien ce genre d'initiatives ! je trouve normal que le privé se sente concerné !
Invité- Invité
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