Automobile - Retour de la DS : un simple coup marketing ?

La marque est mythique donc l'affaire fait forcement grand bruit. Mais la résurrection annoncée de la Citroën DS qui fait beaucoup parler ce mardi n'est-elle qu'un simple coup de pub ? C'est l'avis de Pascal Boulanger, spécialiste auto de TF1 et LCI : "On peut penser à un coup marketing car Citroën a simplement décidé d'associer un nouveau label "DS", qui fait référence à cette marque mythique, pour désigner toutes ses voitures premium, rien de plus!". N'y a-t-il donc pas de DS, en l'occurrence une nouvelle voiture dans la lignée d'un prestigieux ancêtre, derrière le label DS ? Eh bien, non... "Un concept de gros monospace associé au nouveau label et commercialisé fin 2010 sera bien dévoilé jeudi prochain. Il est très beau, dans la continuité du C4, mais il n'a rien d'une DS ! ", poursuit Pascal Boulanger, un peu surpris de l'emballement médiatique de ce mardi.

Cela fera des déçus : il n'y aura donc pas d'air de famille à attendre de cette nouvelle gamme "DS" et son ancêtre du même nom, commercialisée pendant une bonne vingtaine d'années, avant l'arrêt de sa production en 1975. La voiture mythique de la marque aux chevrons, bourrée d'innovations et au design étonnamment épuré dû aux pinceaux de Flaminio Bertoni, avait provoqué une ruée à sa sortie avant de devenir, sous le général de Gaulle, la voiture officielle de la présidence de la République. Elle deviendra une référence. Si la mode "revival" touche à son tour Citroën, après les renaissances de quelques modèles mythiques comme la Coccinelle de Wolkswagen, ou comme l'Austin Mini, le constructeur s'en servira surtout comme d'une marque. Il s'agit bien en réalité de lancer sous ce label toute une ligne de véhicules dont le premier modèle devrait être commercialisé en 2010.

Une vaste offensive marketing

Cette renaissance de la DS s'inscrit dans une stratégie plus large de repositionnement de la marque Citroën vers le haut de gamme, affirment Les Echos. Le plan marketing, de grande ampleur, doit être présenté aux concessionnaires mercredi et à la presse jeudi. Citroën devrait dévoiler à cette occasion un logo légèrement modifié, et un plan pour améliorer la relation client dans les concessions.

Cette annonce, si elle se confirme, interviendra dans un climat morose pour l'automobile. Les chiffres de janvier, publiés lundi, ont confirmé la persistance de la crise du secteur, qui pousse les constructeurs à demander des aides et à envisager des fusions. Ce marasme alimente les rumeurs de concentrations : lundi, La Tribune a rapporté que l'allemand BMW avait rencontré, le 21 janvier, des conseillers du gouvernement français pour étudier une alliance avec PSA Peugeot Citroën. BMW a confirmé la tenue de cette réunion, mais a précisé qu'elle ne portait pas sur "des coopérations industrielles". Le groupe français, lui, n'a pas commenté cette information. Par ailleurs, PSA s'apprêterait à céder au groupe Veolia sa filiale de maintenance Sense qui emploie 1050 salariés sur ses sites de Sochaux, Mulhouse et Vesoul dans l'Est de la France, ont indiqué lundi des sources syndicales.

Avec agences