Les pirates du compte Sarkozy condamnés dans une autre affaire

L'affaire est comme un prélude à celle qu'ils auront à défendre dans quelques mois devant les juges. Le couple de Sénégalais mis en examen pour le piratage du compte bancaire de Nicolas Sarkozy a été jugé jeudi, dans un dossier similaire, devant le tribunal correctionnel de Versailles.

Convoqués pour «escroquerie, contrefaçon, falsification de chèques et recel», ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour avoir, en février 2007, présenté un titre de séjour falsifié et utilisé plusieurs chèques volés dans diverses boutiques de Flins-Sur-Seine (78).

Le 12 février, dans une galerie commerciale, c'est une vendeuse, interloquée par la qualité des documents qu'elle trouvait «douteux», qui avait mis fin à leur scénario en appelant les forces de l'ordre. Ama et sa compagne Fatou avaient été interpellés sur place.

Devant les juges de Versailles, le couple a exprimé ses regrets. «Nous avions des problèmes financiers liés à la naissance de notre enfant», s'est défendu maladroitement Ama, 31 ans, dans le box des détenus. Fatou, 31 ans dans deux jours, n'a même pas réussi à s'expliquer. Tête baissée à la barre du tribunal, elle n'a fait qu'acquiescer à la lecture des faits.

«Nous ne savions pas qu'il s'agissait du compte de Sarkozy»

Cette condamnation à une peine de prison avec sursis ne signifie pas pour autant que leurs démêlés avec la justice sont terminés. Concernant le compte bancaire piraté de Nicolas Sarkozy, ainsi que ceux d'une cinquantaine d'autres victimes, ils seront en effet de nouveau jugés une fois que l'enquête sera close. Avec deux autres personnes, ils sont soupçonnés d'avoir sollicité l'ouverture de lignes téléphoniques frauduleuses à partir des coordonnées bancaires appartenant à ces victimes.

Interrogée à l'issue de l'audience qui se tenait à Versailles, Fatou n'a pas voulu répondre aux sollicitations de la presse. « Mais nous ne savions pas qu'il s'agissait du compte de Sarkozy, insiste-t-elle seulement, la voix tremblante. Si mon ami avait su qu'il s'agissait de son compte bancaire, il n'aurait pas fait ça. Il a joué avec des numéros sans se rendre compte de ce qu'il faisait».