Le président soudanais el-Béchir poursuivi pour génocide
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Le président soudanais el-Béchir poursuivi pour génocide
GENOCIDE
lundi 14 juillet 2008, 15h11 | leparisien.fr
(AFP/PATRICK KOVARIK.)ZOOM
affaire à suivre ,ce serait une première pour un chef d'état en exercice .
lundi 14 juillet 2008, 15h11 | leparisien.fr
(AFP/PATRICK KOVARIK.)ZOOM
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a demandé lundi aux juges de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour «génocide» au Darfour (Soudan), une accusation immédiatement rejetée par Khartoum.
«J'ai soumis aux juges une demande de mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre», a-t-il déclaré à la presse, après avoir présenté ses éléments de preuve aux juges.
Il table sur une décision d'ici «deux à trois mois», le temps pour les juges «d'analyser les preuves».
Selon les statuts de la Cour, il peuvent accepter la demande, la rejeter ou demander plus d'éléments au procureur.
Le Soudan a immédiatment rejeté ces accusations et a menacé d'une «réaction» si l'affaire était portée devant les Nations unies. «Maintenant nous sommes contre la CPI», a résumé un porte-parole.
Il s'agit de la première demande d'arrestation d'un chef d'Etat en exercice devant la CPI, le seul tribunal permanent compétent pour juger les auteurs de crimes de guerre, contre l'humanité et de génocide.
C'est aussi la première fois que le crime de génocide est porté devant ses juges. Selon M. Moreno-Ocampo, le génocide «a été décidé par el-Béchir lui-même» en ordonnant à ses hommes de «ne pas faire de blessés ou de ramener des prisonniers».
Parmi les chefs d'accusation pour lesquels il demande l'inculpation se trouve le meurtre, le viol, l'extermination et les déplacement forcés notamment.
Selon le procureur, el-Béchir «a mobilisé l'ensemble de l'appareil d'Etat», y compris les forces armées et de renseignement pour «intentionnellement» placer les 2,5 millions de déplacés du conflit dans «des conditions d'existence qui ne pouvaient qu'entraîner leur destruction physique».
Il décompte 118.000 personnes mortes des suites de cette politique, alors que 35.000 civils ont été tués dans des affrontements.
Alors que la Maison blanche appelait les parties au calme, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a indiqué lundi après-midi qu'il attendait du Soudan qu'il «continue à pleinement coopérer» pour assurer la sécurité du personnel de l'ONU stationné dans le pays.
La Ligue arabe a convoqué samedi une réunion d'urgence au niveau ministériel à la demande de Khartoum, et l'Union africaine a répété ses inquiétudes pour le processus de paix engagé au Darfour.
Les ONG de défense des droits de l'Homme saluaient au contraire le travail du procureur comme un «pas significatif» vers «la fin de l'impunité» au Darfour pouvant «contribuer à stabiliser la région».
Les armes du crime «sélectionnées par el-Béchir, les plus efficaces, sont le viol, la faim et la peur», les victimes, le plus souvent des femmes et jeunes filles réfugiées dans les camps étant empêchées de trouver de la nouriture et violées lorsqu'elles tentent de sortir des camps pour trouver à manger, a accusé M. Moreno-Ocampo.
Violées, les femmes sont rejetées, leurs enfants abandonnés ou même tués.
«Les attaques sont concentrées sur les civils, femmes et jeunes filles, pas sur les rebelles» défiant le régime de Khartoum l'arme au poing, a martelé le procureur.
Pour ceux qui échappent aux viols et aux bombes, «pas de balles, le désert fera le reste», a-t-il ajouté en citant une victime.
Dimanche, alors qu'un millier de Soudanais avaient manifesté à Khartoum, le gouvernement avait assuré qu'il garantirait la sécurité des organisations internationales au Soudan, mais répétait à l'envi que la CPI allait «détruire le processus de paix» au Darfour.
Mardi, sept soldats de la force mixte ONU-Union africaine (Minuad) chargée du maintien de la paix au Darfour avaient été tués dans une attaque qui selon des sources diplomatiques n'émanait pas des rebelles.
La CPI, chargé en mars 2005 par le Conseil de sécurité d'enquêter au Darfour, a déjà émis des mandats d'arrêt contre les Soudanais Ahmed Haroun, actuel ministre soudanais aux Affaires humanitaires, et Ali Kosheib, un chef de la milice pro-gouvernementale janjawid.
Mais Omar el-Béchir a toujours refusé de les remettre à la CPI.
Depuis 2003, les forces gouvernementales appuyées par les milices arabes janjawid luttent contre des mouvements rebelles du Darfour. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et entraîné le déplacement de 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, 10.000 morts selon Khartoum.
affaire à suivre ,ce serait une première pour un chef d'état en exercice .
Re: Le président soudanais el-Béchir poursuivi pour génocide
La force de paix évacue une partie de son personnel du Darfour
T. O.
15/07/2008 | Mise à jour : 07:20 | .
La mise en cause du président soudanais met dans une situation délicate les Nations unies qui sont engagées, avec l'Union africaine, dans une mission de paix dans la région.
T. O.
15/07/2008 | Mise à jour : 07:20 | .
La mise en cause du président soudanais met dans une situation délicate les Nations unies qui sont engagées, avec l'Union africaine, dans une mission de paix dans la région.
Au lendemain de l'inculpation du président Omar el-Béchir, les chances de voir le conflit du Darfour sortir de sa sanglante ornière se réduisent. Si elle réjouit les défenseurs des droits de l'homme, la mise en cause judiciaire du chef de l'État soudanais prend à contre-pied les Nations unies qui s'activaient, sans grand succès il est vrai, à trouver une issue à cinq ans de guerre entre le pouvoir central et les rébellions du Darfour. La décision de la Cour pénale internationale (CPI) place la communauté internationale devant un dilemme : comment engager des discussions avec un régime dont l'homme fort est accusé de génocide, le crime le plus grave en droit international ?
Exclu de manière mécanique du processus, le général soudanais ne devrait pas rester inerte face à une initiative perçue comme une tentative de délégitimisation. Familier de la manière forte, son régime peut être tenté d'intensifier ses actions militaires sur le terrain.
Risque d'embrasement
Les affrontements risquent de monter d'un cran entre l'armée et les milices djandjaouids, d'un côté, et le JEM, le principal mouvement de la guérilla appuyé par le président tchadien Idriss Deby, de l'autre. Les répercussions sur les civils seraient dramatiques. On peut aussi s'attendre à une relance des troubles de l'autre côté de la frontière, au Tchad, où des groupes d'insurgés bénéficient de l'aide du Soudan. Même s'il ne jette pas de l'huile sur le feu, Khartoum va immanquablement durcir ses positions. Mal engagées, les négociations directes entre le gouvernement et les forces rebelles sont désormais vouées à l'atonie.
Quant à la force mixte ONU-Union africaine (Minuad), déployée dans le Darfour, elle s'attend au pire. Voici une semaine, sept de ses membres ont été tués dans une embuscade tendue par des miliciens. La Minuad a d'ores et déjà annoncé lundi soir qu'elle évacuait son personnel non essentiel sur place, tout en maintenant pour l'heure ses soldats. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé à Khartoum d'assurer la sécurité des employés de l'ONU.
La Minuad dispose, pour maintenir la paix sur un territoire grand comme la France, d'environ 10 000 hommes sur les 26 000 promis. Elle manque cruellement d'équipements tels des hélicoptères. Déjà sur la défensive, elle pourrait se trouver incapable d'opérer, voire sommée de se retirer du pays. L'échec de cette première mission conjointe entre l'ONU et l'Union africaine remettrait en question le principe même de ce type d'opération sur le continent africain.
Les responsables soudanais espèrent trouver une porte de sortie au Conseil de sécurité, grâce au soutien de la Russie et de la Chine, leur principal pourvoyeur d'armes. Ils essayent, avec ces deux pays peu sensibles aux initiatives de la CPI, d'obtenir une intervention du Conseil de sécurité de l'ONU pour un report d'un an de toutes les poursuites. Mais à moins d'une surprise, Khartoum, Moscou et Pékin devraient se heurter à un veto américain.
Re: Le président soudanais el-Béchir poursuivi pour génocide
Ca va devenir impossible pour les humanitaires de travailler, ça va laisser la place aux janjahweeds?
Invité- Invité
Re: Le président soudanais el-Béchir poursuivi pour génocide
Finalement ça sert les institutions internationales, on a laissé des centaines de milliers de gens se faire tranquillement génocider et on va s'organiser une grand'messe judiciaire pour se donner bonne conscience (enfin si ça se fait un jour), ça me paraît rentable.
Octave- Maire
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