Béchamel, le Président des boulets (cadeau pour Aurélie)

LYON - Le philosophe était venu à la demande de la famille de la victime...

Evidemment, Bernard-Henri Levy (BHL) n'était pas, le 4 mars 2006, dans la salle enfumée de la brasserie du Commerce d'Oullins pour suivre le match OL-Ajaccio. BHL n'a pas non plus assisté au meurtre de Chaïb Zehaf à la sortie du bar. La famille de la victime, qui défend la thèse d'un crime raciste, a fait citer hier l'écrivain devant la cour d'assises du Rhône, qui juge le meurtrier présumé, Jean-Marie Garcia, pour « expliquer les conséquences et la portée d'un tel crime sur la société française ».

A la barre, comme s'il était à la tribune, l'écrivain a convoqué pêle-mêle le nazi Eichmann, Annah Arendt, la guerre d'Algérie, Louis-Ferdinand Céline, pour répéter : « Le déni du racisme fait partie du concept du racisme. Les grands criminels racistes du XXe siècle ont toujours affirmé qu'ils ne l'étaient pas. Les propos du coupable ne vous seront donc d'aucun secours. » Sur les bancs de la défense, Me Hervé Banbanaste a alors bondi : « Jean-Marie Garcia nie être raciste, les grands criminels aussi, donc Jean-Marie Garcia est un criminel raciste ! Vous rendez-vous compte de l'amalgame que vous faites ? » « Je n'ai jamais dit que M. Garcia était Eichmann », s'est défendu l'écrivain, un ton (enfin) en dessous. Le réquisitoire de l'avocat général est attendu cet après-midi. ■
Sandrine Boucher