Bon pour le moral
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Bon pour le moral
Alors dans la catégorie boute-en-train-c'est-les-vacances-rions-un-peu, je demande M. Artus.
Directeur des études économiques de la banque Natixis, Patrick Artus enseigne l'économie à l'Ecole polytechnique et à l'université Paris-I. Il a publié avec Marie-Paule Virard Globalisation, le pire est à venir (La Découverte, 2008, 168 pages, 12,50 euros).
En quoi le choc pétrolier actuel diffère-t-il de ceux de 1974 et de 1979 ?
A la fin des années 1970, les pays producteurs de pétrole épargnaient la moitié de leurs revenus. Aujourd'hui, ils ne le font plus qu'à hauteur de 30 % et dépensent les 70 % restants soit en investissant, soit en consommant, ce qui nous permet d'exporter davantage vers ces pays.
De ce fait, la croissance mondiale a à peine ralenti, de l'ordre de 2 ou 3 dixièmes de produit intérieur brut (PIB), alors que les deux premiers chocs pétroliers avaient été suivis d'un net ralentissement de l'économie et de la demande mondiale d'énergie, ainsi que d'une forte baisse des prix de l'or noir... Rien de tel ne se produit actuellement : la demande mondiale d'énergie n'a pas ralenti, le prix du pétrole ne baisse pas, et je ne crois pas à un nouveau contre-choc pétrolier.
Qui paie le choc actuel ?
La hausse du prix du pétrole a fabriqué de la perte de pouvoir d'achat. En un an, le salaire réel a baissé d'environ 1 % aux Etats-Unis et dans la zone euro. Le coût résiduel du choc pétrolier, une fois soustrait ce qui nous revient en exports, est supporté par les salariés et par les Etats, via les déficits publics.
Les entreprises, hors financières, se portent, elles, très bien avec des profits en hausse de 7 % à 10 %. C'est très différent de ce qui s'était produit dans les années 1970, où l'indexation des salaires sur les prix avait au contraire immunisé les salariés tandis que les entreprises et les Etats avaient dû supporter les chocs pétroliers.
Est-ce supportable pour les salariés ?
Il peut paraître injuste et choquant que les aléas de la finance ou de la conjoncture ne soient pas supportés par les profits. Les syndicats sont mécontents, les gouvernements aussi lorsqu'ils constatent que l'on est en train de sacrifier les salariés sur l'autel de la croissance potentielle. Mais, en raisonnant froidement, c'est un meilleur arrangement que celui des années 1980, marqué par la poussée du chômage. En maintenant les profits, on se prémunit contre le risque d'une longue période de stagflation.
La crise va probablement être plus violente mais aussi plus courte que celle des années 1970. Les investissements des entreprises de la zone euro ont augmenté de 5 % sur un an alors qu'il y a trente à quarante ans, ils avaient chuté de 15 %.
Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a raison : indexer les salaires sur les prix ne serait pas une bonne idée. On risquerait d'en payer, pendant des années, les conséquences en termes d'emploi. La non-indexation évitera en outre à la BCE d'être de nouveau tentée d'augmenter ses taux : si les salaires continuent de ne pas bouger, elle n'a aucune raison de réagir.
A quoi attribuez-vous le ralentissement de la croissance européenne ?
Le freinage est dû, essentiellement, au retournement de l'immobilier résidentiel. Dans l'ensemble de la zone euro, les permis de construire ont baissé de 40 % depuis le début de 2007, contre 60 % aux Etats-Unis. La crise immobilière de la zone euro, Allemagne exceptée, est aussi grave que celle des Etats-Unis. Les salariés européens sont agressés de toutes parts, par la hausse du prix du pétrole, par les taux d'intérêt, par les délocalisations, etc.
A quand la sortie de crise ?
Il faut purger la crise immobilière. Il y a 105 000 logements invendus chez les promoteurs en France, 1 million en Espagne, 4 millions aux Etats-Unis. Quand on perd 40 % d'activité dans une industrie qui emploie 6 % de la population active, c'est un gros choc. L'année 2009 sera plus mauvaise que 2008. En 2010, cela devrait aller un peu mieux. Au-delà de l'immobilier, nous sommes en train de vivre la fin de l'économie d'endettement des ménages.
Que peut le gouvernement ?
Rien, sinon conduire une politique économique de moyen terme intelligente en insistant sur le soutien à l'innovation et les économies d'énergie. Jusqu'à présent, 1 % de notre croissance provenait de l'endettement des ménages. Nous allons perdre ce point de PIB et tant que nos exportations n'iront pas mieux, il n'y a aucune chance que l'économie française retrouve un chemin de croissance soutenu. A partir de maintenant et pour les deux ans qui viennent, la croissance annuelle de la France devrait tourner autour de 1 %. Dans ce contexte, faire des déficits publics, c'est mettre la main dans un trou sans fond.
Octave- Maire
- Nombre de messages : 975
Age : 101
Date d'inscription : 12/06/2008
Re: Bon pour le moral
Est-ce supportable pour les salariés ?
je reprends ce passage , on sent tout de suite le grand humaniste , pour lui l'économie doit être au service des capitaux , ungrand liberal !
Quant aux salariés , qui va nous casser les pieds avec leur perte d epouvoir d'achat ?? On va les mater !
Il peut paraître injuste et choquant que les aléas de la finance ou de la conjoncture ne soient pas supportés par les profits. Les syndicats sont mécontents, les gouvernements aussi lorsqu'ils constatent que l'on est en train de sacrifier les salariés sur l'autel de la croissance potentielle. Mais, en raisonnant froidement, c'est un meilleur arrangement que celui des années 1980, marqué par la poussée du chômage. En maintenant les profits, on se prémunit contre le risque d'une longue période de stagflation.
La crise va probablement être plus violente mais aussi plus courte que celle des années 1970. Les investissements des entreprises de la zone euro ont augmenté de 5 % sur un an alors qu'il y a trente à quarante ans, ils avaient chuté de 15 %.
Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a raison : indexer les salaires sur les prix ne serait pas une bonne idée. On risquerait d'en payer, pendant des années, les conséquences en termes d'emploi. La non-indexation évitera en outre à la BCE d'être de nouveau tentée d'augmenter ses taux : si les salaires continuent de ne pas bouger, elle n'a aucune raison de réagir.
je reprends ce passage , on sent tout de suite le grand humaniste , pour lui l'économie doit être au service des capitaux , ungrand liberal !
Quant aux salariés , qui va nous casser les pieds avec leur perte d epouvoir d'achat ?? On va les mater !
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