Scènes de guerre entre gangs à Marseille
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Scènes de guerre entre gangs à Marseille
Scènes de guerre entre gangs à Marseille
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Par Jean-Marc Leclerc, Aliette de Broqua
Mis à jour le 09/02/2015 à 22:39
Publié le 09/02/2015 à 19:42
La police a été visée par des tirs de kalachnikov, lundi à la Castellane. La visite sur place de Manuel Valls a été gâchée par ce subit accès de violence.
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Le crime décidément n'a que faire du calendrier gouvernemental. Alors que Marseille accueillait, ce lundi, le premier ministre, Manuel Valls, et son ministre de l'Intérieur notamment, pour féliciter les forces de l'ordre locales de leurs résultats encourageants dans la lutte contre la délinquance, une vague de violence a déferlé sur la cité de la Castellane, dans le nord de la ville. Le patron de la sécurité publique, Pierre-Marie Bourniquel, a même été pris sous le feu des kalachnikovs, alors qu'il se rendait sur place. Du jamais-vu.
Tout a commencé vers 9 h 30, par «des parents inquiets qui voyaient des jeunes encagoulés et armés s'installer un peu partout dans la cité, y compris des snipers sur les toits», raconte Samia Ghali, sénatrice socialiste des quartiers nord. «D'ordinaire, les dealers ne sont pas si matinaux», ironise un témoin.
Un père de famille, qui a vu les voyous armés, a assuré à La Provence avoir foncé prévenir une école toute proche. «Mais une maîtresse était déjà tombée nez à nez avec deux jeunes en armes», s'aperçoit-il. L'inspecteur général Bourniquel est alerté instantanément. Il adopte des mesures d'urgence. Les maîtresses de tous les établissements scolaires environnants sont invitées à garder les enfants à l'intérieur des bâtiments scolaires et à supprimer les récréations.
«Pression permanente»
C'est là que tonnent les premiers coups de feu, «une rafale, en fait. On l'a sentie hyper près, ça venait du pied de la colline», raconte un témoin. Pendant ce temps, les effectifs de police convergent vers le lieu des tirs. Le patron de la police marseillaise se rend sur place avec sa propre voiture. Accompagné d'un commandant de police, il tente de rejoindre un point haut du quartier pour diriger les opérations d'intervention. Souhaitant protéger la population et espérant faire cesser la fusillade, il demande à son chauffeur de mettre la sirène à deux tons, alors qu'il approche. Mais les malfaiteurs, loin d'être impressionnés, tirent dans sa direction. Le commandant qui l'accompagne stoppe le véhicule et doit se coucher au sol. La voiture n'est pas atteinte, mais des impacts de balles ont été relevés à 2 ou 3 mètres, dans un talus. «On s'est fait rafaler d'entrée de jeu», déclare, stupéfait, le patron de la police de Marseille.
Non seulement ce comportement n'est pas habituel chez les malfaiteurs qui ont tendance d'ordinaire à déguerpir à l'arrivée de la police, mais le nombre des belligérants surprend également: «deux groupes de cinq à dix personnes», disait-on chez les policiers, au moment des hostilités.
Les riverains clament leur désarroi. «On a l'habitude mais j'ai peur. Les enfants ont été libérés et sont à la maison», se rassure Mariama, une mère de quatre jeunes enfants. Nadia, une aide-ménagère de 51 ans, renchérit: «C'est devenu chaud! Ça s'est dégradé ces dernières années…» Régis, délégué de parents d'élèves, est remonté: «Ça fait six fois que notre école est attaquée. Ce n'est pas tolérable. Tout le monde a laissé la situation se dégrader.» Josiane, la cinquantaine, qui habite depuis trois ans en face de la Castellane, n'est guère plus rassurée: «J'ai entendu les coups de feu ce matin, dit-elle. Ce n'est pas exceptionnel. Je suis aux premières loges et je vois régulièrement des jeunes faire des rodéos en deux-roues et tirer en l'air, de nuit comme de jour.»
Jean-Claude Delage, marseillais et secrétaire général d'Alliance (première force syndicale de la «grande maison»), tente d'analyser la situation: «La police met une pression permanente dans les cités, et pas seulement dans les quartiers nord, perturbant fortement le trafic, ce qui rend les voyous plus agressifs», affirme-t-il.
Revoir les critères de la légitime défense
Cependant, poursuit-il, «on a franchi une étape, car les dealers surarmés ne se contentent pas de riposter à l'action de police. Ils passent à l'attaque!» Selon lui, il devient urgent de revoir les critères de la légitime défense pour autoriser les policiers à mettre les voyous les plus dangereux, hors d'état de nuire, sans avoir à attendre d'essuyer le premier feu. Une proposition de loi du député UMP des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a été déposée en ce sens, la semaine dernière. Les syndicats de policiers, toutes tendances confondues, attendent que le gouvernement s'empare du sujet.
Pour l'heure, la Castellane a été bouclée. Les CRS se sont déployés dans la cité pour plusieurs jours. Deux hélicoptères ont survolé les lieux, jusque tard dans la soirée. Le camion blindé du GIPN a tourné devant les caméras de télévision. La police a saisi 7 kalachnikovs et une vingtaine de kilos de drogue. Mais après l'événement. Le combat contre les gangs et la drogue sera de longue haleine. Et la population la plus concernée ne se fait pas trop d'illusions.
ET PENDANT CE TEMPS LÀ, WALLS SE FÉLICITE DE LA SÉCURITÉ QU'IL AURAIT RÉTABLIE À MARSEILLE !
CE SERAIT RISIBLE , SI CE N'ÉTAIT PAS DRAMATIQUE , SI CELA NE DÉMONTRAIT PAS QUE LES BANDES ARMÉES ONT PRIS LE POUVOIR , AUJOURD'HUI À MARSEILLE , DEMAIN DANS D'AUTRES VILLES !
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