La France garde son triple AAA (pour le moment...)
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Jeanclaude
plume
Bertolt_Brecht
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La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Standard & Poor's: la France a une politique budgétaire bien conçue
L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's considère que la France a une "politique budgétaire bien conçue" qui justifie sa note "AAA" avec perspective "stable", a indiqué lundi un de ses dirigeants.
Le président du comité de notation des Etats de S&P, John Chambers, a affirmé lors d'une conférence téléphonique que la réforme des retraites en 2010 était "une mesure intelligente" et le retrait de la politique de relance budgétaire "un exemple de politique budgétaire bien conçue".
"Même si cela ne se voit pas" dans le budget dans l'immédiat, l'allongement de deux ans de la durée du travail a "notablement amélioré" les perspectives à long terme de la dette publique, a estimé M. Chambers.
S&P a de nouveau justifié lors de cette conférence téléphonique sa décision de sortir les Etats-Unis du cercle des emprunteurs les plus fiables, expliquant que le pays n'avait pas un processus de décision aussi efficace que les autres dans sa tentative de réduire son déficit budgétaire.
"La zone euro a ses problèmes aussi", a cependant relevé M. Chambers.
La France est parfois citée parmi les pays les plus menacés de perdre son "AAA", la meilleure note possible pour un émetteur de dette, à l'instar de ce qui est arrivé aux Etats-Unis vendredi.
AFP
Ça équivaut à un "Bien mais peut mieux faire" non ?
Bertolt_Brecht- Président du Conseil Général
- Nombre de messages : 2813
Age : 114
Date d'inscription : 29/06/2009
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Bertolt_Brecht a écrit:
Ça équivaut à un "Bien mais peut mieux faire" non ?
Pas tout à fait ... c'est mieux que ça ! En clair on peut investir en toute confiance .... la preuve par écrit :
En baisse, Wall Street entraîne l'Europe dans son sillage
le 08 août 2011 à 09h00 , mis à jour le 08 août 2011 à 17h00
Dans le rouge, dès l'ouverture. Wall Street s'est montrée inquiète ce lundi, avec un Dow Jones à -1,66% et le Nasdaq à -3,35 %. Le Dow Jones a ensuite creusé ses pertes, à plus de 3 %. L'annonce de la perte du triple A des Etats-Unis vendredi laissait craindre cette réaction négative des marchés, désormais confirmée. Les investisseurs semblent fiévreux face à un environnement incertain. La semaine dernière déjà, le Dow Jones avait accusé une baisse de 5,75%, son plus important repli hebdomadaire depuis mars 2009.
Les Bourses européennes se sont ancrées dans le rouge elles aussi. Pourtant, à l'ouverture, elles avaient évité l'effondrement. Mais dès la mi-journée, le mouvement s'est inversé, sans que les marchés ne parviennent à se redresser. Les mauvais chiffres américains n'ont fait qu'accentuer les pertes. Le CAC 40 perdait ainsi 4,36 % peu après 16h30. Cette fébrilité s'est également fait ressentir sur les autres marchés européens : le Dax de Francfort chutait lui aussi de plus de 4%, Athènes de plus de 6 %. Les Pays-Bas accusaient une perte de 2,74 %, et le Footsie londonien de 2,74 %.
Dans le même temps, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré lundi que le fonds européen de secours (FESF) devait "rester comme il est", face aux appels à l'augmenter pour faire lutter contre la crise à la dette. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn ont ainsi appelé à "réévaluer" le montant de ce fonds.
En Amérique latine, la bourse de Sao Paulo a elle-aussi ouvert en chute libre, à -4,5 %. Le principal indicateur de la Bourse, l'Ibovespa, a dévissé en réaction aux
craintes des marchés sur une contagion de la crise.
En Asie, des baisses mais pas de panique. Premiers marchés à ouvrir après l'abaissement de la note des Etats-Unis, les bourses asiatiques ont dégringolé ce lundi. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo perdait 2,18%, atteignant son niveau le plus bas en près de cinq mois. Sydney, Séoul et Hong Kong ont terminé également en baisse, respectivement à 2,9%, 3,82% et 2,17.
Les premières réactions des partenaires asiatiques après ces clôtures se voulaient rassurantes. Le ministre des Finances Yoshihiko Noda a estimé que la confiance des marchés dans le dollar et bons du Trésor n'avaient pas diminué, laissant entendre que Tokyo n'entendait pas se départir de ses investissements colossaux en dette américaine. A Séoul, les autorités ont assuré que les pays du G20 étaient prêts à agir pour assurer la stabilité et la liquidité des marchés financiers.
L'intervention de la BCE. Comme annoncé la veille, la BCE a activé ce lundi matin son programme de rachat de dette publique de pays de la zone euro en difficulté. Ses efforts se sont notamment concentrés sur les titres espagnols et italiens. Cette intervention n'a pas suffi à rassurer les marchés, fébriles face à la baisse américaine.
La pression accrue sur l'Italie et l'Espagne. En Europe, la pression demeure néanmoins forte sur l'Espagne et l'Italie. La Banque centrale européenne (BCE) et le couple franco-allemand les pressent de redresser au plus vite leurs comptes publics. La BCE, tout comme François Baroin ce lundi matin (voir vidéo ci-contre), saluent toutefois les mesures d'austérité récemment prises par les deux pays. Conséquence positive : les taux d'intérêt des bons du Trésor italiens et espagnols à dix ans ont reculé très fortement. A 14h30, ils s'établissaient à 5,351% et 5,259% respectivement, alors qu'ils s'étaient récemment envolés au dessus de 6%.
L'or au plus haut, le pétrole en baisse. Conséquences de la dégradation de la note américaine et de la crise de la dette en zone euro, l'or a battu un nouveau record lundi tandis que les cours d'autres matières premières, du pétrole aux céréales, ont baissé. Les investisseurs se détournant des actifs les plus risqués comme les actions, l'or a touché un nouveau plus haut historique au-dessus de 1.715 dollars l'once, son onzième record en 19 séances. Il a ainsi gagné plus de 20% depuis le début de l'année. Il pourrait même atteindre le seuil des 2000 dollars avant fin 2011 si l'économie mondiale n'accélérait pas, selon les analystes.
A l'inverse, le baril de pétrole a perdu plus de 3 dollars en début de matinée et l'étain plus de 8%, le cuivre a touché un plus bas depuis le 27 juin. Enfin du côté des matières premières agricoles, le blé tendre et le maïs ont cédé environ 1%. "A notre avis, le plus gros risque dans l'immédiat pour les cours des matières premières n'est pas la dégradation (de la note américaine) mais la poursuite de la montée de l'incertitude en ce qui concerne l'économie mondiale et le risque politique", résume Walter de Wet, analyste chez Standard Bank.
http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/bourses-l-asie-chute-baisses-attendues-en-europe-6623416.htmlEn baisse, Wall Street entraîne l'Europe dans son sillage
le 08 août 2011 à 09h00 , mis à jour le 08 août 2011 à 17h00
Dans le rouge, dès l'ouverture. Wall Street s'est montrée inquiète ce lundi, avec un Dow Jones à -1,66% et le Nasdaq à -3,35 %. Le Dow Jones a ensuite creusé ses pertes, à plus de 3 %. L'annonce de la perte du triple A des Etats-Unis vendredi laissait craindre cette réaction négative des marchés, désormais confirmée. Les investisseurs semblent fiévreux face à un environnement incertain. La semaine dernière déjà, le Dow Jones avait accusé une baisse de 5,75%, son plus important repli hebdomadaire depuis mars 2009.
Les Bourses européennes se sont ancrées dans le rouge elles aussi. Pourtant, à l'ouverture, elles avaient évité l'effondrement. Mais dès la mi-journée, le mouvement s'est inversé, sans que les marchés ne parviennent à se redresser. Les mauvais chiffres américains n'ont fait qu'accentuer les pertes. Le CAC 40 perdait ainsi 4,36 % peu après 16h30. Cette fébrilité s'est également fait ressentir sur les autres marchés européens : le Dax de Francfort chutait lui aussi de plus de 4%, Athènes de plus de 6 %. Les Pays-Bas accusaient une perte de 2,74 %, et le Footsie londonien de 2,74 %.
Dans le même temps, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré lundi que le fonds européen de secours (FESF) devait "rester comme il est", face aux appels à l'augmenter pour faire lutter contre la crise à la dette. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn ont ainsi appelé à "réévaluer" le montant de ce fonds.
En Amérique latine, la bourse de Sao Paulo a elle-aussi ouvert en chute libre, à -4,5 %. Le principal indicateur de la Bourse, l'Ibovespa, a dévissé en réaction aux
craintes des marchés sur une contagion de la crise.
En Asie, des baisses mais pas de panique. Premiers marchés à ouvrir après l'abaissement de la note des Etats-Unis, les bourses asiatiques ont dégringolé ce lundi. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo perdait 2,18%, atteignant son niveau le plus bas en près de cinq mois. Sydney, Séoul et Hong Kong ont terminé également en baisse, respectivement à 2,9%, 3,82% et 2,17.
Les premières réactions des partenaires asiatiques après ces clôtures se voulaient rassurantes. Le ministre des Finances Yoshihiko Noda a estimé que la confiance des marchés dans le dollar et bons du Trésor n'avaient pas diminué, laissant entendre que Tokyo n'entendait pas se départir de ses investissements colossaux en dette américaine. A Séoul, les autorités ont assuré que les pays du G20 étaient prêts à agir pour assurer la stabilité et la liquidité des marchés financiers.
L'intervention de la BCE. Comme annoncé la veille, la BCE a activé ce lundi matin son programme de rachat de dette publique de pays de la zone euro en difficulté. Ses efforts se sont notamment concentrés sur les titres espagnols et italiens. Cette intervention n'a pas suffi à rassurer les marchés, fébriles face à la baisse américaine.
La pression accrue sur l'Italie et l'Espagne. En Europe, la pression demeure néanmoins forte sur l'Espagne et l'Italie. La Banque centrale européenne (BCE) et le couple franco-allemand les pressent de redresser au plus vite leurs comptes publics. La BCE, tout comme François Baroin ce lundi matin (voir vidéo ci-contre), saluent toutefois les mesures d'austérité récemment prises par les deux pays. Conséquence positive : les taux d'intérêt des bons du Trésor italiens et espagnols à dix ans ont reculé très fortement. A 14h30, ils s'établissaient à 5,351% et 5,259% respectivement, alors qu'ils s'étaient récemment envolés au dessus de 6%.
L'or au plus haut, le pétrole en baisse. Conséquences de la dégradation de la note américaine et de la crise de la dette en zone euro, l'or a battu un nouveau record lundi tandis que les cours d'autres matières premières, du pétrole aux céréales, ont baissé. Les investisseurs se détournant des actifs les plus risqués comme les actions, l'or a touché un nouveau plus haut historique au-dessus de 1.715 dollars l'once, son onzième record en 19 séances. Il a ainsi gagné plus de 20% depuis le début de l'année. Il pourrait même atteindre le seuil des 2000 dollars avant fin 2011 si l'économie mondiale n'accélérait pas, selon les analystes.
A l'inverse, le baril de pétrole a perdu plus de 3 dollars en début de matinée et l'étain plus de 8%, le cuivre a touché un plus bas depuis le 27 juin. Enfin du côté des matières premières agricoles, le blé tendre et le maïs ont cédé environ 1%. "A notre avis, le plus gros risque dans l'immédiat pour les cours des matières premières n'est pas la dégradation (de la note américaine) mais la poursuite de la montée de l'incertitude en ce qui concerne l'économie mondiale et le risque politique", résume Walter de Wet, analyste chez Standard Bank.
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Ce qui est drôle, c'est qu'en France, on pointe du doigt l'Italie et l'Espagne notamment.
Mais chez nos confrères européens, c'est bien la situation de la France qui inquiète...
Un article d'El Pais dont je traduis le titre
http://www.elpais.com/articulo/economia/miedo/vuelve/Bolsas/dudas/Francia/elpepueco/20110810elpepueco_1/Tes
" la peur saisit de nouveau les Bourses à cause des doutes sur la France"
Mais chez nos confrères européens, c'est bien la situation de la France qui inquiète...
Un article d'El Pais dont je traduis le titre
http://www.elpais.com/articulo/economia/miedo/vuelve/Bolsas/dudas/Francia/elpepueco/20110810elpepueco_1/Tes
" la peur saisit de nouveau les Bourses à cause des doutes sur la France"
Invité- Invité
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
La bonne vieille histoire de la paille et la poutre...
Un article de la SZ là dessus aussi (le titre est compréhensible par tous, et me fait bien rigoler):
http://www.sueddeutsche.de/geld/sarkozy-und-die-schuldenkrise-la-triple-a-cest-moi-1.1129372
Là aussi, on pointe du doigt que la France est le pays le plus "faible" parmi ceux qui ont ce fameux AAA.
Un article de la SZ là dessus aussi (le titre est compréhensible par tous, et me fait bien rigoler):
http://www.sueddeutsche.de/geld/sarkozy-und-die-schuldenkrise-la-triple-a-cest-moi-1.1129372
Là aussi, on pointe du doigt que la France est le pays le plus "faible" parmi ceux qui ont ce fameux AAA.
Invité- Invité
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Que les Européens nous pointent du doigt sur notre déficit n'a rien de surprenant quand on voit les prouesses réalisées depuis quelques années !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Enfin le vrai problème est: qui sont ces agences de notation toutes puissantes capables de noter des pays sur leur dette et de provoquer des cataclysmes??
Réponse: des banquiers. Qui spéculent. Sur les dettes donc... Je ne sais pas pour les autres, moi, ça me fait à moitié froid dans le dos et ça m'indigne horriblement en même temps. Mais les puissants disent "amen"...sans sourciller.
Il est grand temps de changer de ssystème...
Réponse: des banquiers. Qui spéculent. Sur les dettes donc... Je ne sais pas pour les autres, moi, ça me fait à moitié froid dans le dos et ça m'indigne horriblement en même temps. Mais les puissants disent "amen"...sans sourciller.
Il est grand temps de changer de ssystème...
Invité- Invité
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Anna a écrit:Enfin le vrai problème est: qui sont ces agences de notation toutes puissantes capables de noter des pays sur leur dette et de provoquer des cataclysmes??
Réponse: des banquiers. Qui spéculent. Sur les dettes donc... Je ne sais pas pour les autres, moi, ça me fait à moitié froid dans le dos et ça m'indigne horriblement en même temps. Mais les puissants disent "amen"...sans sourciller.
Il est grand temps de changer de ssystème...
Entièrement d'accord.
plume- Admin
- Nombre de messages : 1296
Date d'inscription : 14/01/2008
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Les agences de notations financières :
En 2010 sont répertoriées 150 agences de notations financières dans le monde mais peu ont une vocation mondiale (c'est-à-dire notant banques et sociétés industrielles transnationales ou des pays souverains).
Il y en avait 7 en 1975, il en reste 3 en 2004, « The Big Three » (les 3 grandes) qui réalisent 94 % du chiffre d’affaires de la profession : Moody's et Standard & Poor's détiennent chacune 40% du marché, Fitch Ratings 14% (Duff&Phelps a été absorbé par FitchIBCA devenu Fitch Ratings)
Le rôle des agences de notation dans la réglementation bancaire Bâle 2
ans la règlementation bancaire Bâle 2, la méthode dite « standard » autorise les banques à avoir recours aux notes des agences de rating (cotation) pour déterminer le niveau de fonds propres approprié. Pour que les banques puissent utiliser le rating d'un organisme externe, il faut que celui-ci soit agréé. On parle alors d'une « external credit assessment institution » (ECAI).
Les agences agréées doivent remplir certains critères.
- L’objectivité : elle doit être démontrée empiriquement. Les méthodes de notation doivent être rigoureuses, systématiques et pertinentes.
- L’indépendance : les agences de rating ne doivent pas être des institutions publiques, ni compter des banques dans leur actionnariat. Cela amènerait des conflits d’intérêt nuisible à un jugement indépendant et objectif.
- La transparence : les notes doivent être accessibles à tous. Cela ne veut pas dire pour autant que l’accès est gratuit.
- L’information du public : cette exigence va de pair avec le devoir de transparence.
- Niveau de ressources suffisant : les agences d'évaluation de solvabilité indépendantes (external credit assessment institutions) doivent disposer des ressources financières et humaines pour mener à bien leurs missions. Il leur faut des experts des secteurs dans lesquels elles interviennent pour attribuer une note bien fondée.
- Crédibilité : la crédibilité est le résultat du respect de tous les critères précédents. C’est le niveau de confiance que font les tiers aux agences de notation.
Ces critères sont difficiles à remplir. Cela peut expliquer la prépondérance des trois agences globales.
Évolution de la structure de marché (business model) des agences de notation
Si les agences de notation existent depuis les années 1920, la structure de marché a considérablement évolué.
Initialement, les personnes souhaitant obtenir la notation d'un investissement (en capital ou dette) payaient pour cette notation. Cependant, dans les années 1970, compte tenu du développement de la photocopie qui menaçait le modèle « investisseur-payeur », de l'accroissement des coûts de notation de produits de plus en plus complexes et des exigences de transparence sur les marchés qui impliquaient une information identique des investisseurs2, Moody’s et Standard & Poors ont commencé à facturer les émetteurs pour l'obtention de leur propre notation
L'indépendance contestée des agences de notation dans le système « émetteur-payeur »
Les relations entre donneur d’ordre et agence de notation sont particulières en ce sens que l’agence est employée par l'acteur de marché qui souhaite être noté, ce qui soulève la question de l'indépendance de l'agence dans le processus de notation.
La confiance du marché dans cette indépendance repose sur l'idée qu'une agence de notation doit préserver sa réputation. En d'autres termes, une agence ne pourrait prendre le risque de sur-noter un de ses clients par peur de perdre sa crédibilité et donc l'ensemble de ses affaires.
Ce mécanisme de réputation connaît cependant d'importantes objections mises en avant par un chercheur américain:
- Les investisseurs institutionnels (banques, assurances) ne recourent pas aux notations parce qu'ils valorisent la réputation des agences mais parce que les réglementations comptables favorisent la détention d'actifs bien notés. Aussi, ce n'est pas la réputation mais plutôt l'« autorisation de noter » qui impose le recours aux agences de notation. De plus, les récents fiascos de ces agences (par exemple: sur-notation d'Enron ou des subprimes) ont sans nul doute atteint leur réputation mais pas leur chiffre d'affaires ce qui tend à démontrer l'insuffisance du mécanisme de la réputation pour assurer l'indépendance.
- La défense habituelle des agences selon laquelle elles n'auraient jamais intérêt à perdre leur réputation pour noter un unique investissement ne fonctionne pas dans le cadre de la crise des subprimes. En effet, si une agence avait refusé de donner une « bonne » note aux produits structurés assis sur des emprunts immobiliers, elle ne se serait pas privée d'une seule notation mais d'une part substantielle de ses revenus (soit 42,32% de son chiffre d'affaires annuel).
- Enfin, lorsqu'un nouveau produit est introduit, le mécanisme de la réputation n'est pas satisfaisant dans la mesure où aucune agence n'a, par définition, de réputation pour la notation de ces produits.
- En dépit des tentatives des régulateurs américain et communautaire pour limiter les effets pervers de cette structure de marché par des régulations ponctuelles (e.g., limitation de la concentration des honoraires d’une agence auprès d’un unique client, prohibition des bonus versés aux salariés des agences en fonction des résultats d’un investissement noté, accroissement des obligations de transparence sur les critères de notation), la confiance dans ces agences n’a pas été rétablie et des modèles de marchés alternatifs sont désormais envisagés.
En 2010 sont répertoriées 150 agences de notations financières dans le monde mais peu ont une vocation mondiale (c'est-à-dire notant banques et sociétés industrielles transnationales ou des pays souverains).
Il y en avait 7 en 1975, il en reste 3 en 2004, « The Big Three » (les 3 grandes) qui réalisent 94 % du chiffre d’affaires de la profession : Moody's et Standard & Poor's détiennent chacune 40% du marché, Fitch Ratings 14% (Duff&Phelps a été absorbé par FitchIBCA devenu Fitch Ratings)
Le rôle des agences de notation dans la réglementation bancaire Bâle 2
ans la règlementation bancaire Bâle 2, la méthode dite « standard » autorise les banques à avoir recours aux notes des agences de rating (cotation) pour déterminer le niveau de fonds propres approprié. Pour que les banques puissent utiliser le rating d'un organisme externe, il faut que celui-ci soit agréé. On parle alors d'une « external credit assessment institution » (ECAI).
Les agences agréées doivent remplir certains critères.
- L’objectivité : elle doit être démontrée empiriquement. Les méthodes de notation doivent être rigoureuses, systématiques et pertinentes.
- L’indépendance : les agences de rating ne doivent pas être des institutions publiques, ni compter des banques dans leur actionnariat. Cela amènerait des conflits d’intérêt nuisible à un jugement indépendant et objectif.
- La transparence : les notes doivent être accessibles à tous. Cela ne veut pas dire pour autant que l’accès est gratuit.
- L’information du public : cette exigence va de pair avec le devoir de transparence.
- Niveau de ressources suffisant : les agences d'évaluation de solvabilité indépendantes (external credit assessment institutions) doivent disposer des ressources financières et humaines pour mener à bien leurs missions. Il leur faut des experts des secteurs dans lesquels elles interviennent pour attribuer une note bien fondée.
- Crédibilité : la crédibilité est le résultat du respect de tous les critères précédents. C’est le niveau de confiance que font les tiers aux agences de notation.
Ces critères sont difficiles à remplir. Cela peut expliquer la prépondérance des trois agences globales.
Évolution de la structure de marché (business model) des agences de notation
Si les agences de notation existent depuis les années 1920, la structure de marché a considérablement évolué.
Initialement, les personnes souhaitant obtenir la notation d'un investissement (en capital ou dette) payaient pour cette notation. Cependant, dans les années 1970, compte tenu du développement de la photocopie qui menaçait le modèle « investisseur-payeur », de l'accroissement des coûts de notation de produits de plus en plus complexes et des exigences de transparence sur les marchés qui impliquaient une information identique des investisseurs2, Moody’s et Standard & Poors ont commencé à facturer les émetteurs pour l'obtention de leur propre notation
L'indépendance contestée des agences de notation dans le système « émetteur-payeur »
Les relations entre donneur d’ordre et agence de notation sont particulières en ce sens que l’agence est employée par l'acteur de marché qui souhaite être noté, ce qui soulève la question de l'indépendance de l'agence dans le processus de notation.
La confiance du marché dans cette indépendance repose sur l'idée qu'une agence de notation doit préserver sa réputation. En d'autres termes, une agence ne pourrait prendre le risque de sur-noter un de ses clients par peur de perdre sa crédibilité et donc l'ensemble de ses affaires.
Ce mécanisme de réputation connaît cependant d'importantes objections mises en avant par un chercheur américain:
- Les investisseurs institutionnels (banques, assurances) ne recourent pas aux notations parce qu'ils valorisent la réputation des agences mais parce que les réglementations comptables favorisent la détention d'actifs bien notés. Aussi, ce n'est pas la réputation mais plutôt l'« autorisation de noter » qui impose le recours aux agences de notation. De plus, les récents fiascos de ces agences (par exemple: sur-notation d'Enron ou des subprimes) ont sans nul doute atteint leur réputation mais pas leur chiffre d'affaires ce qui tend à démontrer l'insuffisance du mécanisme de la réputation pour assurer l'indépendance.
- La défense habituelle des agences selon laquelle elles n'auraient jamais intérêt à perdre leur réputation pour noter un unique investissement ne fonctionne pas dans le cadre de la crise des subprimes. En effet, si une agence avait refusé de donner une « bonne » note aux produits structurés assis sur des emprunts immobiliers, elle ne se serait pas privée d'une seule notation mais d'une part substantielle de ses revenus (soit 42,32% de son chiffre d'affaires annuel).
- Enfin, lorsqu'un nouveau produit est introduit, le mécanisme de la réputation n'est pas satisfaisant dans la mesure où aucune agence n'a, par définition, de réputation pour la notation de ces produits.
- En dépit des tentatives des régulateurs américain et communautaire pour limiter les effets pervers de cette structure de marché par des régulations ponctuelles (e.g., limitation de la concentration des honoraires d’une agence auprès d’un unique client, prohibition des bonus versés aux salariés des agences en fonction des résultats d’un investissement noté, accroissement des obligations de transparence sur les critères de notation), la confiance dans ces agences n’a pas été rétablie et des modèles de marchés alternatifs sont désormais envisagés.
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
les banquiers ne tirent aucune leçon que des profits
bonjour,
je réagis un peu à cette actualité qui à mon sens ne devrait pas avoir lieu car de mémoire (2008) on a déjà renflouer leur caisse et ils avaient promis de ne pas recommencer(les menteurs) .Voilà ou le profit les mènes au finale l 'état va encore leur sauver la mise mais on dépend de la sacre-saint triple AAA qui devait déjà être dégrader s'il n'y avait pas eu de tractation un bon article d'ailleurs le triple AAA de la france en danger qui résume sommairement la future chute hypothétique de notre triple AAA. Quand les agence de notation font la pluie et le beau temp sur des état moi je trouve que cela ne devrai pas avoir lieu,enfin c 'est mon opinion
je réagis un peu à cette actualité qui à mon sens ne devrait pas avoir lieu car de mémoire (2008) on a déjà renflouer leur caisse et ils avaient promis de ne pas recommencer(les menteurs) .Voilà ou le profit les mènes au finale l 'état va encore leur sauver la mise mais on dépend de la sacre-saint triple AAA qui devait déjà être dégrader s'il n'y avait pas eu de tractation un bon article d'ailleurs le triple AAA de la france en danger qui résume sommairement la future chute hypothétique de notre triple AAA. Quand les agence de notation font la pluie et le beau temp sur des état moi je trouve que cela ne devrai pas avoir lieu,enfin c 'est mon opinion
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
On a renflouer les caisses des banques , en leur consentant des prêts qu'elles ont remboursés , donc au final , l'Etat n'a rien payé pour ce faire , au contraire puisqu'il me revient en mémoire , donc à vérifier , que le taux avoisinait les 8% .
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Ces agences font la pluie et le beau temps. Mais en même temps cela montre la fragilité du système financier actuel. Au delà des dégâts que cela entraîne ( chômage, perte d'activité, baisse de confiance des investisseurs donc baisse de la croissance, baisse de la consommation des ménages qui épargnent) ,il est grand temps d'y mettre bon ordre. Et pour moi les banques malgré ces pseudos intérêts , n'a pas payé la facture globale. La facture engendrée par cette partie des banques qui jouent au casinos ou refilent des emprunts toxiques par pure spéculation.
Pratt- Candidat
- Nombre de messages : 386
Age : 54
Date d'inscription : 26/08/2011
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Je suis d'accord avec toi , mais je me demande comment on peut y mettre bon ordre , aucun pays ne peut rien , seul .
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Il est tout bonnement scandaleux que ces agences de notation continuent à faire la pluie et le beau temps. A peine une possible dégradation évoquée, et voilà la France, et l'Europe avec, qui tremble. Et dans la précipitation, tout va être fait pour conserver le triple A et rassurer les créanciers, et ça n'augure rien de bon pour les français...
Invité- Invité
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Ces boîtes de merde devraient depuis longtemps être sur la paille, elles sont connues pour avoir pendant x temps surnoté des placements pourris (dont les subprimes). C'est quand même, effectivement, incroyable qu'on continue à céder à leurs menaces. Il faut démanteler ces saloperies!
Invité- Invité
Re: La France garde son triple AAA (pour le moment...)
Il est clair que les agences de notations sont en chevilles avec le secteur bancaire pour spéculer sur les états en difficultés.
Georges- Président du Conseil Général
- Nombre de messages : 2950
Age : 76
Date d'inscription : 20/07/2008
le capitalisme
Je suis d'accord avec vous sur les prêts d état à des banques ,oui elle on rembourser .Mais pourquoi ces mêmes situation ce répète... .Quand au agence de notation aucune n'est européen n'es pas anormale?.Elles sont toutes américaine alors qu'ils ne sont pas mieux placé que nous sur le plan du surendettement mais on ne parle pas d'eux pourquoi?Vous me direz que la chine contribue à la stabilité des USA en achetant de la dette a tour de bras mais leur notation n'est pas en danger sans vouloir faire de la paranoïa de complot je trouve sa suspect
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