Haut-Rhin : un enseignant viré d'un collège privé parce qu'il est gay

Haut-Rhin : un enseignant viré d'un collège privé parce qu'il est gay
05/07/2011 à 19h48 - mis à jour le 06/07/2011 à 14h41 |


Cyril Couderc, 35 ans, enseignant d'un collège privé de Guebwiller, dans le Haut-Rhin a fait les frais de vieilles concpetions gravées malheureusement dans le temps. Il vient en effet d'être viré de l'établissement où il enseignait depuis 10 ans, car il s'est installé avec un autre homme. L'école est une institution hors contrat de confession protestante évangélique

Une thérapie pour se soigner conseillée


"Moi, ce qui m'a choqué, c'est que ça se soit fait aussi rapidement. J'aurais aimé pourvoir en discuter, qu'on prenne le temps ensemble, et là ça s'est fait très vite. Finalement (..) ça va à l'encontre des valeurs de l'établissement puisque c'est même pas me respecter moi, en tant qu'être humain", a confié Cyril aux caméras d'I>Télé

"Ils étaient au courant de mon homosexualité mais le fait que je m’installe avec quelqu’un a été le déclic. Pour eux, cela voulait dire que j’assumais", a-t-il déclaré à Europe 1.

"Après j'avais deux choix : Soit le choix de faire une rupture conventionnelle de contrat (...) soit le choix de partir pour un congé sans solde, et de revenir plus tard, quand ça ira mieux. (...) de revenir plus tard une fois que je serai guéri", a-t-il déclaré à France 3.




Pendant un entretien, on aurait conseillé à Cyril d'aller se faire une thérapie en Espagne pour le guérir de son homosexualité, propos que réfute l'établissement.


L'homosexualité incompatible avec les "valeurs" protestantes de l'établissement


Le président de l'association ROC (qui gère l'école), assume pleinement cette décision : "Nous on veut une cohérence entre un discours et une vie. Notre association a choisi des choses peut-être ringardes, peut-être, mais une éthique qui est la nôtre, et qui est chère aux parents. Voilà."



Après avoir souffert pendant plusieurs mois de dépression, Cyril envisage de porter plainte. Il a intégré l'Éducation nationale et devrait avoir un nouveau poste à la rentrée prochaine.

J'avais lu ça. Il faut qu'il aille jusqu'au bout, ce genre de discriminations est intolérable.

J'avais entendu parler de cette histoire et au risque de choquer, je ne serai pas si tranchée que d'autres: autant ça m'aurait dégoûtée de la part de l'EN, autant, quand on choisit l'enseignement privé, il faut que ça dépasse le simple "je me mets à l'abri des postes difficiles du public".
Effectivement, ça doit être le fruit d'une démarche réfléchie, et on sait bien que les religions ont toujours des siècles de retard concernant l'homosexualité...

Ouais mais ton raisonnement, c'est un coup à supprimer l'enseignement privé en fait: s'ils devaient ne garder que les enseignants croyants ou se conformant aux préceptes religieux, ils seraient dans une belle merde!

Aurélie a écrit:Ouais mais ton raisonnement, c'est un coup à supprimer l'enseignement privé en fait: s'ils devaient ne garder que les enseignants croyants ou se conformant aux préceptes religieux, ils seraient dans une belle merde!

Mouais argument peu accpetable dans le sens où personne n'est obligé de faire état de ses préférences sexuelles notamment...A l'inverse, dans le public, il y a bien des profs croyants. Ils sont légalement contraints de ne pas le faire voir, mais ça n'est pas pour ça que l'école laïque doit virer tous ses enseignants ayant une vie religieuse active en dehors...

Après, tout est question de mesure, et pour un religieux, il y'a une différence notoire entre ne pas aller à la messe tous les dimanches et être en ménage officiel avec qqn du même sexe...

Oui, enfin on peut ne pas adhérer à tous les préceptes de la religion et enseigner dans un établissement privé (tout dépend jusqu'à quel point l'établissement pousse en fait le côté religieux de la chose).

Ce qui est plus problématique c'est d'aller carrément à contresens de ces préceptes.

Autant je ne suis pas ce qu'on peut appeler un pro-religion et on pourrait très difficilement me taxer de prosélytisme religieux, autant le problème tient à mon sens plus à l'arriérisme de cet établissement qu'à l'homosexualité de ce professeur, autant je peux tout à fait comprendre la démarche de l'établissement.

Bertolt_Brecht a écrit:Oui, enfin on peut ne pas adhérer à tous les préceptes de la religion et enseigner dans un établissement privé (tout dépend jusqu'à quel point l'établissement pousse en fait le côté religieux de la chose).

Ce qui est plus problématique c'est d'aller carrément à contresens de ces préceptes.

Autant je ne suis pas ce qu'on peut appeler un pro-religion et on pourrait très difficilement me taxer de prosélytisme religieux, autant le problème tient à mon sens plus à l'arriérisme de cet établissement qu'à l'homosexualité de ce professeur, autant je peux tout à fait comprendre la démarche de l'établissement.

Exactement!
Evidemment que l'homosexualité n'est pas le problème.
Evidemment qu'on peut-être non pratiquant et même non croyant et vouloir et pouvoir enseigner dans le privé.
Mais évidemment, il ne faut pas non plus heurter ouvertement des principes qui sont clairs...

Oui, on s'est croisés je crois

Le problème, c'est qu'il ne l'avait pas affiché, sa préférence, il me semble. Il a été convoqué à un entretien et il n'a pas menti (il aurait dû) je crois. C'est un peu différent du cas de figure de quelqu'un qui aurait ouvertement affiché son homosexualité. De toute façon, cette école est gerbante et il est mieux ailleurs.

L'article retranscrit des propos de l'enseignant lui-même qui dit que l'établissement était au courant. Je suis désolée, mais en général, l'homosexualité ou l'emménagement avec X ou Y, on ne l'apprend pas par le Saint Esprit

Pour le reste, ni BB ni moi ne disons que c'est vraiment bien de virer un homo parce qu'il doit guérir. On dit juste que parfois, avant de s'indigner unilatéralement, il faut réfléchir aussi...Là on est aussi dans le cadre d'un établissement ouvertement religieux, et je le répète, tout le monde, y compris les homos, savent ce qu'il en est de cette question chez les religieux...

Ton argument aurait certainement été recevable dans le cadre d'une ville comme Paris, Marseille ou Bordeaux Aurélie.
Mais dans une ville de province de 12.000 habitants, tout se sait et même sans connaître réellement les gens, tu sais comment les situer et à peu près qui ils sont.
C'est à plus forte raison le cas des notables, des professeurs, des instituteurs, du guichetier de la Poste, etc... bref des personnes qui par leur fonction sont amenées à rencontrer le public.

L'établissement était au courant, et même s'il ne se conduisait pas comme une caricature de tata yoyo (Brigitte et Josiane, si vous nous regardez) il est clair que le fait de s'installer avec un autre homme aurait été rapidement su non plus du seul établissement mais également des parents d'élèves.
La rumeur va vite dans les villes de province, il suffit qu'un parent d'élève te croise pendant tes courses ou bras dessus bras dessous en sortant du restaurant un soir et en moins de deux jours, ça a fait le tour de la ville...

Aussi injuste que cela puisse paraître, il est certainement plus à sa place et sera mieux considéré dans l'éducation nationale que dans cet établissement avec lequel il était à la base en contradiction.

Oui, je suis bien d'accord qu'il est mieux ailleurs, de toute façon, mais le fait qu'il ne l'ait pas affiché et que l'établissement l'ait appris par des rumeurs, et qu'il ait été viré ainsi, ça c'est plus choquant que s'il l'avait affiché très clairement, c'est tout. Ca veut dire que l'établissement s'intéresse à ta vie privée et le prend en compte pour juger si t'es un bon prof, et ça c'est juste . Le choix de bosser dans un établissement privé implique certaines choses, mais là ça va loin quand même...

Mais RIEN dans l'article ne précise la manière dont l'établissement a appris cette homosexualité ou autre...
Et quoi qu'il arrive, il a assumé, heureusement en soi. Mais à partir de là, il faut bien comprendre que l'établissement PROTESTANT puisse trouver qu'il y a un fossé trop énorme entre les préceptes qu'il véhicule (peu importe ce qu'on en pense) et une personne chargée de les véhiculer...

Dans le fond vous avez raison, bien sûr, sur l'incompatibilité entre l'établissement et le prof, mais être viré pour homosexualité c'est choquant, et si on accepte ça, où que ce soit, c'est la porte ouverte à tout...
En plus, il enseignait depuis dix ans dans l'établissement. Ils n'ont rien vu pendant neuf ans?

Ils ont accepté tant que ça restait discret et ne portait pas atteinte à l'image de l'établissement, ou tout du moins à l'image qu'ils veulent donner de leur établissement.