Bas-Rhin - Un salaire de 700 euros en Inde... ou la porte

Récemment, des salariés de Bosal, fabricant de pots d'échappement en liquidation à Annezin, dans le Pas-de-Calais, s'étaient vus proposer des offres de reclassement sous la forme de contrats à durée déterminée en... Hongrie. A la colère des élus CGT jugeant ces propositions "indécentes". Chez Lemaitre Sécurité, un fabricant de chaussures de sécurité alsacien, le cas est très similaire : les salariés ont refusé en bloc une proposition de reclassement en Inde pour un salaire de 700 euros mensuels. Selon Charles Heckel, président de cette société familiale située à La Walck et à Pfaffenhoffen, un plan de sauvegarde de l'emploi prévoyant de supprimer 42 emplois sur 117 a été adopté en juin sous l'effet de la crise économique sur un marché en forte régression. Ce PSE comprenait également quatre propositions de reclassement en Inde, à Kanpur, siège du groupe Rahman, actionnaire à 50% du Groupe Lemaitre Sécurité.

L'offre reçue par une salariée précisait que les volontaires au reclassement dépendraient du droit local indien et pourraient commencer à travailler en Inde à compter du dernier trimestre 2009. Un salarié avec le statut d'ouvrier serait payé 700 euros net par mois "pour un horaire de travail à temps plein".

"C'est loin d'être indécent"

Comme justification, Charles Heckel souligne : "La loi nous contraint à proposer des reclassements en interne et en intragroupe". La proposition de reclassement est "faible", reconnaît-il, "mais c'est loin d'être indécent par rapport à ce que touche un ouvrier indien". Selon lui, en effet, "700 euros en Inde, c'est à peu près 10 fois ce qui gagne un Indien" sur un poste équivalent.

Néanmoins, aucun des salariés de Lemaitre n'a accepté cette offre qui était valable jusqu'au 1er juillet. Dans un communiqué, la CFTC a dénoncé des conditions de travail "moyenâgeuses" et regretté que, "plutôt que de tirer les salariés des pays émergeants vers le haut, des salariés français soient envoyés dans ces pays pour un salaire de misère et des conditions de travail du droit local indien".

La société Lemaitre Sécurité, qui a enregistré une baisse de 30% de son activité au premier trimestre, se débat depuis des années contre les contrefaçons asiatiques de ses chaussures de haute technologie. Elle a notamment interpellé en 2006 la Cour Européenne dans le cadre de la procédure anti-dumping engagée par l'Union européenne à l'encontre des importations chinoises. Son premier choc avec la contrefaçon avait entraîné la fermeture en 2001 d'Austrasia, une filiale à Metz qui employait une quarantaine de personnes.

Le grand responsable, c'est celui qui a décidé de vendre ses parts à une entreprise indienne, c'est tout.Et, les hommes d'affaires indiens n'en ont rien à faire de l'emploi, en France Certains diront que c'est une vision économique "théorique", mais, que je sache, 700 euros , ce n'est pas très loin de beaucoup de salaires, en France, si , en Inde, il n'y a pas d'IR ni de TVA ( à vérifier, toutefois). En d'autres termes, le coût de la main d'oeuvre européenne, avancé par ces patrons pour délocaliser, n'est qu'un pretexte.

Mais pourquoi des employeurs s'embetent encore a essayer d'aider leurs employes. Fermeture en france, rachat du nom par une entite Indienne, revente des moyens de prod et hop, la paix. C'est triste, mais pourquoi les ouvriers ne retrouveraient ils pas un travail par eux memes? Ou lala quelle honte a moi, en france, tout doit tomber du ciel et le patron est toujours le mechant. ma boite en france avait des soucis, j'ai trouve un travail en Europe centrale par moi meme plutot que de me plaindre.

J'espere qu'on leur paye le billet d'avion en economie :-) Il y a rien d'illegal dans ce projet ..... moi je suis partant

@ bruno: vous avez tout a fait raison. Tout le monde ne souhaite pas vivre en Inde. C'est pour cela que l'offre de reclassement doit etre comprise comme telle - c'est a dire une offre, que le destinaitaire est libre d'accepter, ou de refuser. Comme le droit francais l'impose - grace a Martine Aubry d'ailleurs. Par ailleurs, sachez que l'Inde est une grande nation a tous points de vue, pas seulement une destination humanitaire pour soulager la conscience des bobos. Ne soyez pas insultants, donc.

Bientôt la France sera devenue un pays tellement pauvre que les français accepteront de travailler pour moins cher que les indiens, les hongrois ou les chinois; Alors, les entreprises reviendront sur notre sol et c'est aux indiens que l'on proposera de venir travailler en France pour 3 roupies de l'heure... Nous sommes en train de revenir à l'esclavage petit à petit et, tant que le capitalisme dirigera le monde, cela ne changera pas. Il serait peut-être temps de se réveiller, de relever la tête et d'essayer de voir plus loin que le bout de nos pieds. Et n'oublions pas que le travail produit toujours autant de bénéfices mais que ceux à qui profitent de ces bénéfices ne sont pas ceux qui les produisent...

Mais vous tous qui défendez ce salaire en Inde comme étant un super salaire, tout le monde n'a pas envie de quitter son pays natal pour aller travailler à 5000km de là dans un endroit ou il n'a ni attaches ni proches ni famille ni rien qui l'y attire... C'est même pas une question de salaire, moi ce qui m'énerve, c'est cette façon de penser que les gens sont des pions que l'ont peut déplacer comme on veut et qu'ils n'ont qu'à la boucler ou aller se faire voir s'ils ne sont pas d'accord! A croire qu'il n'est plus possible de toucher un salaire décent aujourd'hui dans un pays comme la France!

La société Lemaitre Sécurité, qui a enregistré une baisse de 30% de son activité au premier trimestre, se débat depuis des années contre les contrefaçons asiatiques de ses chaussures de haute technologie. Elle a notamment interpellé en 2006 la Cour Européenne dans le cadre de la procédure anti-dumping engagée par l'Union européenne à l'encontre des importations chinoises. Son premier choc avec la contrefaçon avait entraîné la fermeture en 2001 d'Austrasia, une filiale à Metz qui employait une quarantaine de personnes.