PSA pourrait fermer deux sites en France

Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën prévoierait de fermer son site d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) «courant 2014» et celui de Sevelnord (Nord) en 2013, menaçant 6.200 emplois, selon un document interne du groupe présenté à la presse jeudi par la CGT. Dans ce document, il est clairement indiqué que «ce planning est cohérent avec les orientations du comité de direction groupe de janvier 2010 situant la fenêtre d'annonce possible dans le calendrier électoral français, au second semestre 2012».

Le syndicat confirme les informations révélées plus tôt par le site d'information Mediapart. L'usine d'Aulnay-sous-Bois est non seulement la cinquième du groupe avec 3500 salariés mais en plus elle est historique, elle a été construite en 1972. Toutefois le site ne cesse de réduire le nombre de ses salariés. En 2004, l'usine qui produit aujourd'hui la nouvelle C3 comptait encore 6500 salariés.

Document préparatoire
De son côté, le groupe indique qu'il n'y «a pas d'actualité sur Aulnay-sous-Bois». Dans un communiqué, le groupe indique que «l'usine produit la nouvelle Citroën C3, lancée en octobre 2009, et qui est le véhicule le plus vendu de la gamme Citroën avec près de 310.000 ventes en 2010. Le document diffusé ce jour par la CGT est un document préparatoire datant d'il y a près d'un an sur la compétitivité industrielle à long terme du groupe en Europe. Il ne constitue en aucun cas un relevé de décisions. Anticiper sur ces sujets dans le contexte de crise qui était celui de l'industrie automobile à l'été 2010 était, et reste, du devoir de la direction générale».

Et de poursuivre : «La compétitivité des sites industriels français est au coeur des réflexions de PSA Peugeot Citroën, qui prend une part active au débat public sur ces questions. En interne, c'est un sujet qui fait l'objet d'échanges réguliers avec les partenaires sociaux de l'entreprise. Au cours du dernier CCE du 26 mai, l'ensemble de ces sujets a été abordé et la CGT n'a posé aucune question. Dans le cadre de ces échanges, la direction convoque un comité central d'entreprise exceptionnel dans les prochains jours pour une mise au point sur le sujet.

Sacrifier Aulnay
PSA Peugeot Citroën rappelle qu'il produit en France près de deux fois plus de véhicules qu'il n'en vend et 85% de ses moteurs.

Par ailleurs, d'autres suppressions d'emploi seraient prévues sur d'autres sites en France et en Europe. La CGT a ajouté que «plusieurs centaines d'emplois étaient menacés sur le site de Madrid» également.

Bruno Lemerle, représentant de la CGT au CCE central et au comité de groupe européen, a reproché à la direction de leur avoir «menti depuis des années». «On va demander des comptes», a-t-il prévenu. De son côté, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical à Aulnay, a dénoncé un «plan scandaleux, révoltant». «On va sacrifier Aulnay pour surexploiter les usines de Poissy (Yvelines) et Mulhouse, et développer le low cost», a-t-il dit. Selon la note de stratégie présentée par la CGT, la Turquie, le Maroc et les pays d'Europe centrale et orientale sont cités parmi les pays susceptibles d'accueillir de nouveaux sites.

Lieutenant Hardcock a écrit:Vous croyez peut être qu'ils licencient par plaisir .

Jean-Claude a écrit:

Bien sur que non ! Ils licencient pour réaliser plus de profits pour les actionnaires ... tu n'avais pas encore pigé le système ?

franline2 a écrit:apparement PSA dément les accusations de vouloir délocaliser.

Jean-Claude a écrit:

Qu'est-ce qui te fait dire cela ? Tu as des nouvelles !

PSA Peugeot Citröen est «redevable vis-à-vis de la nation », qui l'a aidée, et François Fillon compte le rappeler samedi, lors des 24 heures du Mans, à son PDG Philippe Varin. Le Premier ministre, en marge d'un déplacement à Guérande (Loire-Atlantique), s'est par ailleurs dit «rassuré» par les «engagements» sur l'avenir des sites d'Aulnay-sous-Bois et Sevelnord.

Dans la matinée, Eric Besson avait tenu le même discours au lendemain de la divulgation par la CGT d'un projet de fermetures de deux sites en France

Jeudi après-midi, le ministre de l'Industrie Eric Besson avait reçu en urgence le PDG de PSA pour évoquer la rumeur de fermeture de deux sites menaçant 6 200 emplois. «Rassuré» par le dirigeant du groupe, qui l'a assuré que ce scénario n'était pas à l'ordre du jour, Eric Besson a affirmé ce vendredi sur RTL que ce projet de délocalisation était de toute façon «inacceptable» pour l'Etat, qui a «prêté 6 milliards d'euros à Renault et Peugeot au plus fort de la crise économique».

«Entre un scénario et une décision, il y a un monde»

Le document évoquant la fermeture des deux usines divulgué par la CGT, est bel et bien un scénario de travail qui n'est plus d'actualité, Eric Besson s'en est assuré. «Philippe Varin m'a montré point par point pourquoi ce scénario n'a pas été suivi de faits». Et le ministre de lister les derniers investissements et succès du groupe automobile, assurant que le plan de charges des deux sites concernés est plein pour les années à venir. «Entre un scénario et une décision, il y a un monde», a insité Eric Besson, à qui Phillipe Varin a promis qu'une délocalisation n'était «pas dans son état d'esprit.»

Sur BFMTV, vendredi matin, Harlem Désir, secrétaire national du PS et ancien conseiller municipal à Aulnay-sous-Bois, a demandé la signature d'une convention engageant Peugeot-Citroën à ne pas fermer ces sites. «Cette convention aurait même du être contrepartie de l'aide de l'Etat» pendant la crise, a-t-il estimé.

Bernard Devert, secrétaire de la Fédération de la métallurgie CGT, a déclaré vendredi sur Europe 1 n'être «absolument pas» convaincu par les propos de la direction, affirmant que son syndicat avait fait «sortir le loup du bois». Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, a elle estimé vendredi que la direction de PSA «ment(ait)» et se conduisait «comme n'importe quel malfaiteur».