Attaque sanglante contre l'ONU en Afghanistan

Afghanistan : plusieurs morts dans une attaque contre l'ONU








Mots clés : Coran, autodafé, pasteur, AFGHANISTAN, Mazar-e-Sharif, KABOUL, ETATS-UNIS
Par lefigaro.fr
01/04/2011 | Mise à jour : 17:31







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De la fumée s'élève d'un bâtiment de l'ONU à Mazar-e-Sharif ,après l'attaque de vendredi.
Crédits photo : Mustafa Najafizada/AP




Au moins sept personnes ont été tuées vendredi après une
manifestation organisée dans le nord du pays. Un rassemblement visant à
protester contre l'autodafé d'un exemplaire du Coran, fin mars aux
États-Unis.





Un pasteur intégriste qui brûle un exemplaire du Coran. La scène se
déroule le 21 mars dernier à Gainesville, une ville du sud de la Floride
(États-Unis). Cet autodafé a engendré vendredi une réponse sanglante en
Afghanistan. Au moins sept employés du siège des Nations unies à Mazar-e-Sharif, une grande ville du nord du pays, ont été tués lors d'une attaque lancée par des manifestants. Selon
un commandant de l'armée afghane, les victimes seraient cinq gardes
travaillant pour l'ONU et deux autres personnes. Une autre personne
aurait été blessée. Un autre bilan fourni à l'Agence France-Presse par le chef de la police pour le nord de l'Afghanistan fait état de 11 victimes, dont huit employés étrangers. Selon l'agence Reuters,
qui fait état de 8 victimes, citant un porte-parole de l'ONU, deux
d'entre elles auraient été décapitées. Un porte-parole de l'ONU a
confirmé les faits indiquant qu'il y a «des morts». Réagissant à
cette attaque, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé le
gouvernement afghan et les forces internationales présentes dans le pays
à prendre des mesures pour protéger le personnel de l'ONU. Tollé dans le monde musulman

L'autodafé
d'un livre du Coran, en mars, avait été l'oeuvre d'un pasteur
intégriste américain, Terry Jones. Il avait d'abord menacé de brûler un
exemplaire du livre en septembre, à l'occasion de la commémoration des
attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis. L'initiative avait
suscité un tollé dans le monde musulman, occasionnant des manifestations
parfois violentes. Le Pape et plusieurs dizaines de chefs d'État
avaient condamné le projet, auquel le pasteur avait fini par renoncer.
Mais le 21 mars, à l'issue d'un «procès» et d'environ huit minutes de
délibération, le Coran a été jugé «coupable» puis «exécuté». Le tout
lors d'une cérémonie ouverte au public, en présence d'une trentaine de
personnes.
Des manifestants brûlent un drapeau américain, vendredi à Herat, dans l'ouest de l'Afghanistan. Crédits photo : OMAR SOBHANI/REUTERS
Vendredi,
un peu plus de 200 manifestants ont par ailleurs défilé vers
l'ambassade américaine située dans la capitale afghane, Kaboul. Ils
protestaient contre cet autodafé mais aussi contre l'installation
évoquée de bases américaines permanentes en Afghanistan. Les
manifestants, qui ont brûlé un drapeau américain, ont défilé aux cris de
«Nous ne voulons pas de l'Amérique sur notre sol !». Après quelques
minutes, les manifestants se sont dispersés sans incident. Le président afghan Hamid Karzaï a confirmé début février des discussions avec Washington
sur l'éventuelle installation de bases américaines permanentes en
Afghanistan après 2014, date à laquelle la coalition internationale, aux
deux tiers américaine, a prévu d'avoir terminé le transfert de la
responsabilité de la sécurité aux forces afghanes. (Avec AFP et AP)