Nicolas Sarkozy s'attaque aux paradis fiscaux et à la suprématie du dollar

Le Point.fr - Publié le 13/12/2010 à 15:00

Le président français, lors d'un discours à l'occasion des cinquante ans de l'OCDE, a réaffirmé les priorités de sa présidence du G20.

Par Source AFP

" Si des pays ont triché, M. le secrétaire général, il faudra les dénoncer. " Nicolas Sarkozy, s'adressant au secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) lors d'un discours pour les 50 ans de l'organisation, a menacé de dénoncer les mauvais élèves parmi les pays récemment sortis de la liste noire des paradis fiscaux.

"Quand on est sorti de la liste noire, on peut y revenir. On en est sorti parce qu'on a pris des engagements, on peut y revenir parce qu'on n'a pas respecté ces engagements", a-t-il poursuivi.

Constitué sous la houlette de l'OCDE, le Forum mondial pour la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales, qui regroupe 94 pays, doit publier en 2011 ses premières évaluations sur la mise en oeuvre des règles fixées par le G20 à Londres, en avril 2009, sur la lutte contre l'évasion fiscale et le secret bancaire. "Ces premières évaluations constitueront une étape importante pour contrôler les engagements du G20", a estimé M. Sarkozy.

À l'issue du G20 de Londres, l'OCDE avait alors publié des listes de 42 paradis fiscaux, dont des places financières importantes comme Monaco, Luxembourg, la Suisse ou Singapour.

La plupart de ces États ont, depuis, signé des accords bilatéraux de coopération fiscale.

Le président français a indiqué que quelque 500 de ces conventions fiscales avaient été ratifiées depuis le sommet de Londres.

Nicolas Sarkozy avait affirmé en septembre 2009 que l'ère des paradis fiscaux et du secret bancaire était "terminée", s'attirant les critiques des ONG, qui lui ont reproché d'avoir "vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué".

La France veut faire de la lutte contre les paradis fiscaux "un sujet primordial" de sa présidence du G20, a affirmé jeudi François d'Aubert, délégué général à la lutte contre les territoires et juridictions non coopératifs.

Réformer le système monétaire international

Le président français a par ailleurs plaidé, de nouveau, pour la réforme du système monétaire international inscrite au menu de sa présidence du G20, en proposant de "renforcer la stabilité financière" et en estimant que le dollar devait y conserver un rôle "éminent mais pas exclusif".

"Depuis 1971, nous vivons dans ce que j'appellerai un non-système monétaire international" où "de nouvelles monnaies ont émergé, les flux de capitaux se sont démultipliés (et) les réserves se sont accumulées dans certains pays", le rendant "de plus en plus instable", a déploré Nicolas Sarkozy lors d'un discours à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'OCDE.

"Je souhaite que nous travaillions sur la mise en place de filets de sécurité financiers qui renforceront la stabilité financière (...) je souhaite que nous engagions une réflexion sur les mouvements de capitaux", a-t-il ajouté, précisant que la France ferait des "propositions" en la matière.

"Nous vivons dans l'illusion que la libération des mouvements de capitaux est par définition favorable au développement. Comme toute thèse, elle mérite d'être démontrée (et) elle ne l'est pas", a jugé le chef de l'État. Pour parer aux "risques de crise financière systémique" suscités par ces mouvements, "il nous faut des règles du jeu internationales et des institutions pour les faire respecter", a-t-il poursuivi.

Rôle "éminent mais pas exclusif" du dollar

Comme il l'a déjà souligné à plusieurs reprises, le chef de l'État a également souhaité que s'engage une "réflexion sur la pertinence d'un modèle basé sur l'accumulation de réserves en dollars". "Je pose la question : ce système ne rend-il pas une partie du monde dépendante de la politique monétaire américaine ? Ne faut-il pas réfléchir au rôle du DTS (droit de tirage spécial) et à l'internationalisation d'autres monnaies ?", a-t-il demandé. "Je ne veux en aucune manière porter atteinte au rôle du dollar qui, de toute façon, sera un rôle éminent, mais éminent ne veut pas dire exclusif", a assuré Nicolas Sarkozy.

"Le dollar, nous souhaitons, comme le gouvernement américain, qu'il demeure une monnaie forte. Je dis simplement que notre organisation monétaire ne peut durablement continuer à refléter le monde d'hier, dans lequel ni l'Inde, ni la Chine, ni le Brésil n'étaient devenus les puissances économiques qu'elles sont aujourd'hui", a-t-il insisté, promettant là encore des propositions françaises.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs défendu les autres priorités de la présidence française du G20, la nécessité de "fixer un cadre et des règles qui découragent la spéculation" sur les marchés des matières premières ou la "moralisation du capitalisme (...) attente incontournable de l'opinion publique mondiale".

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Heu ... je n'ai pas souvenir avoir entendu Monsieur Le Pen dénoncer l'existence des paradis fiscaux ! Quand aux autres ( Bayrou / Aubry ) ... ils ont évoqué ce problème ... sans plus !

Livaste a raison, même si je suis plus souvent en opposition avec elle , seul Sarkozy a eu le courage d'engager une lutte timide contre ces paradis fiscaux !