Nicolas Sarkozy cerné !
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Nicolas Sarkozy cerné !
Nicolas Sarkozy cerné !
Publié le 26/11/2010 à 18:17 - Modifié le 28/11/2010 à 09:58 Le Point.fr
Officiellement, la majorité est en ordre de bataille derrière son chef, Nicolas Sarkozy.
La réalité est bien différente. Le chef de l'État se retrouve cerné. L'opération remaniement, destinée à lui donner un nouvel élan, a fait "pschitt".
Le président est désormais en butte à de nouvelles forces prêtes à lui contester son pouvoir.
Le maintien de François Fillon a acté l'absence de marge de manoeuvre de l'Élysée. Le ton du Premier ministre lors de son discours de politique générale, même s'il n'a pas soulevé d'enthousiasme sur la forme, a révélé un chef de gouvernement plus sûr de lui.
Sans aller jusqu'à parler d'hyper-premier ministre, force est de constater qu'il ne se laissera plus marcher sur les pieds comme du temps où il n'était qu'un simple "collaborateur".
Il apparaît même comme un recours possible en cas d'empêchement de Nicolas Sarkozy si ses sondages le donnaient durablement battu dans les grandes largeurs par ses adversaires socialistes pour la prochaine présidentielle.
L'entrée en force des UMP issus du RPR - à commencer par la désignation des deux ministres d'État, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie, chiraquiens pur sucre - montre également les concessions que le chef de l'État a dû faire à la mouvance contre laquelle il s'était fait élire en 2007.
La "rupture" n'est plus de rigueur. Ce dernier mot est en revanche devenu le leitmotiv d'un gouvernement, alors que Nicolas Sarkozy ne voulait encore récemment pas en entendre parler. Là aussi, il a dû plier.
Un président sous surveillance
Autre symptôme de son affaiblissement : la désignation de Jean-François Copé à la tête du parti présidentiel. Certes, le député-maire de Meaux jure ses grands dieux qu'il ne rêve que de la réélection du président.
N'empêche qu'il s'est imposé, à l'occasion d'une OPA à laquelle l'hôte de l'Élysée n'a finalement pas pu s'opposer. Jusqu'au bout, il a été proposé à Copé d'entrer au gouvernement plutôt que de s'emparer d'un poste clef dans la République sarkozyste.
Le président a dû se résoudre à la nomination d'un homme qui peut à tout moment peser contre ses choix. Il y aura, là aussi, au minimum un partage du pouvoir. D'autant que le test a été fait grandeur nature de l'influence du nouveau secrétaire général de l'UMP à l'Assemblée nationale : c'est son ami, Christian Jacob, qui a toujours refusé un ministère sous Nicolas Sarkozy, qui a été élu président du groupe, contre un radical soutenu en sous-main, en tout cas au départ, par l'Élysée.
Certes, le chef de l'État peut espérer que François Fillon et Jean-François Copé ne se feront pas de cadeau, l'un et l'autre étant concurrents pour 2017, voire 2012 en cas d'accident. Il sera néanmoins obligé de compter avec eux.
Sans oublier les états d'âme des centristes qui, même divisés, vont vouloir exprimer leur différence lors des votes des prochaines réformes au Parlement et peut-être avoir un représentant lors de la compétition de 2012.
Le président n'est pas seulement cerné par ses éventuels rivaux.
Il l'est aussi par les affaires. À peine Éric Woerth était-il exfiltré du gouvernement qu'une procédure visant à le conduire en Haute Cour de justice était lancée. Et le dépaysement des dossiers Bettencourt à Bordeaux ne présage rien de bon, la juridiction de la ville d'Alain Juppé étant réputée très indépendante.
Ne manquait plus que la bombe Karachi, qui éclate au nez du chef de l'État malgré l'absence de toute preuve de son implication dans les rétro-commissions. Ses réactions ulcérées ont donné le sentiment qu'il se défendait comme un coupable. Dominique de Villepin joue contre ses ennemis balladuriens, d'hier ou d'aujourd'hui.
Et le juge Van Ruymbeke, qui a également un compte à régler avec Nicolas Sarkozy depuis l'affaire Clearstream, enquête avec une opiniâtreté qui ne peut qu'inquiéter le pouvoir.
Ainsi, en moins d'un mois, le président se voit-il cerné de tous côtés. Seule consolation : les socialistes semblent renouer avec leurs vieux démons. Les sondages d'un jour ne seront pas forcément ceux du lendemain.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/sylvie-pierre-brossolette/nicolas-sarkozy-cerne-26-11-2010-1267562_220.php
Publié le 26/11/2010 à 18:17 - Modifié le 28/11/2010 à 09:58 Le Point.fr
Officiellement, la majorité est en ordre de bataille derrière son chef, Nicolas Sarkozy.
La réalité est bien différente. Le chef de l'État se retrouve cerné. L'opération remaniement, destinée à lui donner un nouvel élan, a fait "pschitt".
Le président est désormais en butte à de nouvelles forces prêtes à lui contester son pouvoir.
Le maintien de François Fillon a acté l'absence de marge de manoeuvre de l'Élysée. Le ton du Premier ministre lors de son discours de politique générale, même s'il n'a pas soulevé d'enthousiasme sur la forme, a révélé un chef de gouvernement plus sûr de lui.
Sans aller jusqu'à parler d'hyper-premier ministre, force est de constater qu'il ne se laissera plus marcher sur les pieds comme du temps où il n'était qu'un simple "collaborateur".
Il apparaît même comme un recours possible en cas d'empêchement de Nicolas Sarkozy si ses sondages le donnaient durablement battu dans les grandes largeurs par ses adversaires socialistes pour la prochaine présidentielle.
L'entrée en force des UMP issus du RPR - à commencer par la désignation des deux ministres d'État, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie, chiraquiens pur sucre - montre également les concessions que le chef de l'État a dû faire à la mouvance contre laquelle il s'était fait élire en 2007.
La "rupture" n'est plus de rigueur. Ce dernier mot est en revanche devenu le leitmotiv d'un gouvernement, alors que Nicolas Sarkozy ne voulait encore récemment pas en entendre parler. Là aussi, il a dû plier.
Un président sous surveillance
Autre symptôme de son affaiblissement : la désignation de Jean-François Copé à la tête du parti présidentiel. Certes, le député-maire de Meaux jure ses grands dieux qu'il ne rêve que de la réélection du président.
N'empêche qu'il s'est imposé, à l'occasion d'une OPA à laquelle l'hôte de l'Élysée n'a finalement pas pu s'opposer. Jusqu'au bout, il a été proposé à Copé d'entrer au gouvernement plutôt que de s'emparer d'un poste clef dans la République sarkozyste.
Le président a dû se résoudre à la nomination d'un homme qui peut à tout moment peser contre ses choix. Il y aura, là aussi, au minimum un partage du pouvoir. D'autant que le test a été fait grandeur nature de l'influence du nouveau secrétaire général de l'UMP à l'Assemblée nationale : c'est son ami, Christian Jacob, qui a toujours refusé un ministère sous Nicolas Sarkozy, qui a été élu président du groupe, contre un radical soutenu en sous-main, en tout cas au départ, par l'Élysée.
Certes, le chef de l'État peut espérer que François Fillon et Jean-François Copé ne se feront pas de cadeau, l'un et l'autre étant concurrents pour 2017, voire 2012 en cas d'accident. Il sera néanmoins obligé de compter avec eux.
Sans oublier les états d'âme des centristes qui, même divisés, vont vouloir exprimer leur différence lors des votes des prochaines réformes au Parlement et peut-être avoir un représentant lors de la compétition de 2012.
Le président n'est pas seulement cerné par ses éventuels rivaux.
Il l'est aussi par les affaires. À peine Éric Woerth était-il exfiltré du gouvernement qu'une procédure visant à le conduire en Haute Cour de justice était lancée. Et le dépaysement des dossiers Bettencourt à Bordeaux ne présage rien de bon, la juridiction de la ville d'Alain Juppé étant réputée très indépendante.
Ne manquait plus que la bombe Karachi, qui éclate au nez du chef de l'État malgré l'absence de toute preuve de son implication dans les rétro-commissions. Ses réactions ulcérées ont donné le sentiment qu'il se défendait comme un coupable. Dominique de Villepin joue contre ses ennemis balladuriens, d'hier ou d'aujourd'hui.
Et le juge Van Ruymbeke, qui a également un compte à régler avec Nicolas Sarkozy depuis l'affaire Clearstream, enquête avec une opiniâtreté qui ne peut qu'inquiéter le pouvoir.
Ainsi, en moins d'un mois, le président se voit-il cerné de tous côtés. Seule consolation : les socialistes semblent renouer avec leurs vieux démons. Les sondages d'un jour ne seront pas forcément ceux du lendemain.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/sylvie-pierre-brossolette/nicolas-sarkozy-cerne-26-11-2010-1267562_220.php
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Nicolas Sarkozy cerné !
Mon Dieu , nous sommes cernés .
Appelez l'infanterie et les blindés.
Appelez l'infanterie et les blindés.
Bassai Dai- Conseiller général
- Nombre de messages : 1126
Age : 53
Date d'inscription : 23/01/2009
Re: Nicolas Sarkozy cerné !
Il a toujours le mot pour rire l'autre !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
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