Un ancien président d'université en garde à vue

L'ancien président de l'université de Toulon Laroussi Oueslati était en garde à vue lundi dans les locaux de la police judiciaire varoise, indique RMC lundi. Mis en cause dans une affaire de trafic de diplômes, il avait déjà été suspendu de ses fonctions en octobre 2009 puis révoqué de la fonction publique le 21 mai 2010 par le ministère de l'Enseignement supérieur, avec «l'interdiction définitive d'exercer toute fonction dans un établissement public ou privé».

L'affaire remonte au printemps 2009 quand le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour «corruption passive et active et escroquerie» en mars, suite à une plainte déposée par un professeur. L'établissement toulonnais est soupçonné d'être au cœur d'un vaste trafic de diplômes au bénéfice d'étudiants chinois, affaire qu'avait révélée Le Monde au mois d'avril.

Durant quatre ans, des étudiants chinois auraient donné à d'autres étudiants autour de 2 700 euros chacun pour obtenir un diplôme, grâce à une complicité interne. Inscrits à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) un département de l'université- certains parlaient à peine français mais leur taux de réussite avait atteint 100% en 2008 contre 90% pour les étudiants français, selon la presse. Le directeur de l'IAE, Pierre Gensse, avait démenti ces accusations.

Un rapport avait aussi pointé le rôle de Laroussi Oueslati, alors président de l'université de Toulon, dans l'admission et la validation des études de ces étudiants. Sans apporter de preuves sur un trafic présumé, le rapport avait mis en lumière «de graves irrégularités dans l'application des textes réglementaires régissant la procédure d'admission des étudiants étrangers et de validation de leurs études».

Dans cette affaire, deux étudiants chinois avaient été soupçonnés de tentative de corruption. L'un aurait reconnu avoir proposé la somme de 100 000 euros pour l'obtention d'un ou plusieurs diplômes et avait été mis en examen.