Pressés de rentrer chez eux, des députés européens mettent la pagaille à Strasbourg

C’est un événement qui ne risque pas d’arranger l’image des députés européens. Quelques centaines d'entre eux, pressés de rentrer chez eux, ont perturbé bruyamment ce jeudi un débat sur la pêche qui avait pris du retard au Parlement, situé à Strasbourg.

Relativement peu fournies au début de la session, les rangées de l'hémicycle avait commencé à se remplir à partir de midi de quelque 640 députés venus participer à la séance des votes de la mi-journée. Cette dernière était consacrée à l'accord UE-USA sur le transfert des données bancaires des citoyens européens et au service diplomatique européen et devait se dérouler juste après le débat sur la pêche. Or le versement des indemnités journalières des députés européens est conditionné au registre de présences au moment des votes. Ils sont donc tous venus à ce moment là.

«Il y a des gens qui ont des avions à prendre»

Mais devant le vacarme provoqué par les députés venus voter, le commissaire au Commerce Karel De Gucht a renoncé à prendre la parole, tandis que sa collègue en charge de la Pêche Maria Damanaki a pris l'initiative d'abréger au maximum sa réponse aux députés. «Il y a des gens qui ont des avions à prendre», a même lancé l'eurodéputé conservateur britannique Robert Atkins, demandant «que quelqu'un maîtrise cela!».

«Vous me faites honte, vous ne pensez qu'à une chose, c'est voter et rentrer chez vous!», s'est alors emporté l'auteur du rapport sur lequel portait le débat, le Français Alain Cadec (UMP). «Le comportement des parlementaires dans cet hémicycle est scandaleux, on ne verrait cela se produire dans aucun autre parlement au monde», s'est également indigné l'Irlandais Pat the Cope Gallagher. Le président du Parlement Jerzy Buzek, lui, n'a toutefois rien trouvé à redire à cet incident quand il s'est installé au perchoir avec vingt minutes de retard.