Fiscalité : Sarkozy cherche à rassurer sa majorité

«Moi, je suis un président chanceux. Je suis le seul des présidents de la Ve République qui a une majorité aussi calme et aussi unie.» Nicolas Sarkozy, qui recevait jeudi les sénateurs UMP à déjeuner à l'Élysée, a réaffirmé l'importance qu'il attachait à la cohésion de sa majorité. Évoquant les turbulences du passé dont il a été témoin, il a rappelé les relations parfois difficiles entre «Giscard et Chirac, Chirac et Balladur, Chirac et moi…». Avant de laisser les sénateurs UMP conclure eux-mêmes qu'il était, contrairement à Giscard et Chirac, désormais sans rival à droite.

Plus enjôleur que jamais, le chef de l'État a marqué sa satisfaction d'avoir élargi à droite sa majorité et de parvenir ainsi à faire coexister Philippe de Villiers avec les ex-socialistes Éric Besson ou Jean-Marie Bockel. «J'ai d'abord accueilli des gens de gauche, aujourd'hui j'accueille les chasseurs et Villiers», s'est-il réjoui. Faisant allusion aux prochaines échéances électorales, il a lancé : «On ne gagnera pas si on est divisés . Quand on est divisés et qu'on n'a pas de projet, on est mort !»

Après le propos liminaire de Nicolas Sarkozy, les questions des sénateurs UMP ont fusé dans une ambiance cordiale et plus détendue qu'avec les députés UMP mardi. Interrogé sur le dossier du Grand Paris, le président a jugé «absurde de voir que le métro ne fonctionne pas la nuit dans la capitale de la France». Et le chef de l'État de lancer : «Je veux un métro qui fonctionne jour et nuit !»

De nombreux sénateurs s'inquiètent de devoir adopter, dès l'automne, la fin de la taxe professionnelle, principale ressource des collectivités locales, avant de connaître le contenu précis de la réforme territoriale. «Nous ne serons pas des freins inutiles, mais avant de voter, on veut tout comprendre», a résumé le président du groupe UMP du Sénat, Gérard Longuet.

Sarkozy a confirmé que le principe de la fin de la taxe professionnelle serait débattu dès l'examen du budget 2010 le mois prochain. Il a réaffirmé que cette réforme n'aurait pas d'impact sur les finances des collectivités locales, car le manque à gagner serait compensé intégralement. «On laissera le temps aux collectivités de se mettre en marche», a insisté le président. «Je sais que ça dérange peut-être certains d'entre vous, mais je suis en mouvement. J'ai été élu pour changer la France», a-t-il rappelé à des sénateurs moins enthousiastes que lui sur la réforme territoriale.

L'hôte de l'Élysée a confirmé que les futurs conseillers territoriaux, issus du rapprochement des conseillers généraux et des conseillers régionaux, seront élus pour 80 % d'entre eux au scrutin majoritaire à un tour et pour 20 % d'entre eux à la proportionnelle. Une solution inspirée du mode de scrutin en vigueur en Allemagne pour les élections législatives.

Interrogé sur le cumul des mandats qui touche au premier chef les sénateurs, représentants des collectivités locales , Sarkozy a affirmé qu'il n'était pas inquiet de voir le PS faire du mandat unique un de ses chevaux de bataille. «Nous, on diminue le nombre d'élus», a-t-il lancé dans une allusion au futur conseiller territorial.

«Nous ne serons pas des freins inutiles, mais avant de voter, on veut tout comprendre», a résumé le président du groupe UMP du Sénat, Gérard Longuet.

«Nous ne serons pas des freins inutiles, mais avant de voter, on veut tout comprendre», a résumé le président du groupe UMP du Sénat, Gérard Longuet.

franline a écrit:

«Nous ne serons pas des freins inutiles, mais avant de voter, on veut tout comprendre», a résumé le président du groupe UMP du Sénat, Gérard Longuet.

nous aussi , on aimerait voter à chaque décision prise par le gouvernement et les comprendre.... on pourrait réorienter le budget autrement en diminuant drastiquement les budgets ministériels , et transférer ce "manque à gagner" vers les collectivités locales .... que tous les ministres s'appliquent à eux-même ce qu'ils votent ....donc qu'ils paient un max la taxe Carbone vu qu'ils ne font aucun effort comportemental (avec leurs propres deniers et pas avec ceux du con-tribuable)..... mais , nous avons élus des députés qui sont sensés nous représenter .... et des sénateurs sont là pour aussi nous représenter ; ils devraient lire plus souvent le net et ils ne voteraient pas la moitié des propositions d'imposition par une nouvelle taxe que nous balancent les Borloo and co.