après le feu .....

Avec deux feux sur trois maîtrisés en Corse-du-Sud, les pompiers, dont l'un a été blessé dimanche, concentraient lundi leurs efforts sur un dernier sinistre, qui sévit autour d'Aullène, au nord-est de Sartène. Dans le sud de l'Europe, les incendies avaient perdu de leur vigueur dimanche, où huit personnes sont mortes ces derniers jours, mais la vigilance restait de mise, en particulier en Espagne et en Italie.




J'ai marché sur la Lune. C'est un monde noir et gris, au sol cendreux, minéral et moelleux. Des fumerolles partout. Une forêt de squelettes, de troncs calcinés, sans bras ni têtes. Un lièvre, éclaté par le brasier, gît carbonisé. Plus loin, un perdreau calciné, les ailes déployées. Une odeur chaude et noire s'étend, avec parfois d'intenses relents de sucs distillés. Tout est nu, brut, une constellation de moignons fumants.
Une nouvelle topographie s'impose. Les oiseaux, les cigales, les mille bruits de campagne ont disparu. Tous les secrets partis en fumée. Le feu a tout ravagé. Il a remonté librement la vallée sur huit kilomètres et dévasté 1 350 hectares. Un carnage impensable. Un massacre écologique. Une funeste accumulation de non-sens. Une douzaine de départs de feu en une heure, par 47° au soleil. Une vallée voisine qui brûle, Ajaccio menacée et le vert paradis de l'Ortolo qui tombe en enfer…
L'origine du sinistre est floue : un barbecue ? Une ligne électrique ? Un pyromane ? Le lendemain, dans ce paysage dévasté, deux Canadair tournent au-dessus de ma tête. Comme deux repentis qui veulent bien faire. Certes, un tronc brûle encore. Deux Canadair pour un tronc. Une sombre blague après l'abandon de la veille. En mairie de Sartène, le soir même, le préfet annoncera à la cinquantaine de victimes réunies en urgence - certains ont tout perdu - que 70 % des moyens nationaux furent déployés sur la Corse la veille. Mais tard. Car au plus fort du feu, vers 17-18 heures, seuls six camions de pompiers le suivaient dans la vallée…


Les portables ne passent plus



Jeudi, 15 heures. Je quitte Sartène pour l'Ortolo. Plutôt que la route nationale qui longe la côte, je prends la départementale qui débouche en haut de la vallée. Dans le ciel, des nuages de feu annoncent une catastrophe. Elle a démarré avant 14 heures, côté mer, mais je l'ignore. Au hameau de Mola, je m'arrête. Des nuages rouges s'enroulent derrière la montagne. Les téléphones portables ne passent plus. C'est un peu le bout du monde ici et la porte du «paradis terrestre», comme beaucoup surnomment la vallée. Une des plus belles de Corse. Profonde et généreuse. Tapie aux pieds des montagnes de Cagna. Une éternité végétale calée sous le granit.
À Mola, Paula, 80 ans, est debout sur le rocher qui domine la vallée. Elle sort son chapelet, se désole et rassure. «Jamais je n'ai vu le feu dans l'Ortolo… Ne pleurez pas.» Dans la vallée, les arbres sont multicentenaires. Chênes verts, chênes-lièges, oliviers, des milliers d'hectares extraordinaires. Depuis dix ans, les exploitations agricoles revivent. Des vignes sur des centaines d'hectares. Des millésimes profonds. En bas, le feu avance. Je descends. Des voitures remontent à toute allure. Les nouvelles s'échangent. On évacue partout, le feu a sauté le pont de l'Ortolo et progresse. Les pompiers sont derrière, au pont, la population aussi, la circulation est bloquée. On pressent l'entassement là-bas, l'affolement.

Toujours pas de Canadair



Devant le feu, on s'agite aussi, mais en rangs clairsemés. Pas de pompiers à l'horizon. Aucun camion rouge sur la départementale sinueuse pour prendre le monstre à contre-pied. Une voiture de gendarmes multiplie les allers-retours et croise toujours les mêmes récalcitrants. Je roule vers chez moi. Une dernière fois ? Impossible d'y croire. Tant de travail, de lutte et d'espoirs. En ressortant, je signale aux gendarmes la borne d'eau agricole près de la plantation et m'enfonce vers la tête du feu. Une immense barrière blanche me fait faire demi-tour. Le vent tourne et pousse l'incendie vers la crête de la montagne. Il va basculer sur Giannuccio, le premier village de la vallée suivante.
Le brasier enfle, rugit chez des voisins, des cousins, des amis. Dans le ciel, toujours pas de Canadair. C'est un réflexe, ici, l'avion jaune. Un porte-bonheur dans le malheur. Mais là, rien. Seul un Dash 3 lance du retardant par moments. La forge démoniaque roule. J'évalue le feu en permanence. Vers 18 heures, j'espère avoir échappé au pire quand une soudaine bascule de vent invite l'enfer chez moi. Le temps s'arrête, trois heures. D'immenses flammes rouges de trente mètres de haut dans la fumée blanche, visibles du promontoire où mes yeux n'y croient pas. Ici, la terre, c'est la chair.
Cette terre, c'était mes tripes. La partie verte de mon âme. Mille rêves, mille projets évanouis en fumée. Maudite expression. Kipling pour se consoler devant les torchères - «Si tu peux voir détruire en un jour l'ouvrage de ta vie et sans un mot, te mettre à rebâtir…» Pourquoi, comment le feu, gavé, repu de son festin, s'arrête-t-il ? Ce soir, il s'allonge, s'étend et s'installe pour la nuit. J'y entre avec lui.

Les deux incendiaires Ghjuvan Battista Bourdiec, 21 ans et Guillaume Emmanuelli, 24 ans, ont été condamnés à des peines de prison ce lundi par le tribunal correctionnel de Bastia. Le premier a écopé de quatre années de prison dont deux ferme; le deuxième, son complice, de trois ans dont huit mois ferme. Ils étaient jugés en comparution immédiate. Ils ont été interpellés, sur renseignement d'un témoin, après avoir provoqué, au retour d'une soirée très arrosée, cinq départs de feu dans le Nebbiu le 24 juillet.Ils ont été maintenus en détention.

très nul il n'ont rien pris pour ce q uil on fait l'an dernier le 08/08/08 pour 6metre carre 12 mois ferme 6mois avec sursie 2ans de mise a epreuve allors que l'on me dise pas que les 2 pyromanes c'est pas cher payer

Ce qui nous fait à peu prés, avec les remises de peine: moins d'un an ferme pour le premier et moins de quatre mois pour le second. !

J'espère qu'ils vont se faire remmettre les idées en place lors de leur TROP court passage en détention...

Ahhh oui !!! Bin je ne suis pas étonné que des ordures de ce type mettent le feu partout sur notre terre, ils savent très bien qu%u2019ils ne risquent absolument rien avec cette justice qui leur donne de quoi recommencer. C%u2019est-à-dire rien, ils ne prennent rien par rapport aux désastres qu%u2019ils font. Moi je dis pauvre justice, je n%u2019y crois pas et n%u2019y croirais jamais%u2026

quelle honte .c'est quoi cette justice!!! il ne faut pas s'etonner après que tout brule! l'alcool a bon dos !! u tropu stropia

pour une fois que la justice tiens deux de ces salopards qui s'évertuent à vouloir détruire notre terre par le feu et alors qu'elle promet des sanctions exemplaires, voilà que tout à coup , elle fait preuve d 'une indulgence incompréhensible! j'espère que le parquet fera appel et leur infligera la peine qu'ils méritent si l'on veut faire un exemple, sinon , comme d'habitude, nous serons les dindons de la farce !!!!

détruire plus de 6000ha de foret,nos deux encendiaires n'ont rien eu,c'est quoi 8mois a deux ans de prison?comment voulez vous donner une deuxieme vie a une foret qui a été completement détruite;on détruit un arbre dans 5seconde,un arbre d'un siecle;donc il faut attendre encore entre50ans et plus pour que la foret reprenne vie par contre avec ces peines qui encouragent encore les incendiaires,je pense qu'a 10ans il n'y aura pus de foret dans l'ile?.C'est malheureux le pognion vaut plus que notre flore et faune.Y a t'il pas des associations en corse qui protègent l'environnement?ET ces beaux chataigniers qui se retrouvent en plein foret,ceux des anciens corses ,ils les ont planté avec amour .Qui les protègent?Les jeunes ne suivent plus le chemin des vieux,ils se renderont compte une fois l'ile sera complètement brulée,une terre noire sans vies?je soutiens mes amis corses contre les pyromanes:doc snoussi président de l'association pour la protection de l'environnement.Détruire la nature,détruire notre vie!