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Enquête dans le milieu très fermé de la viticulture française

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Enquête dans le milieu très fermé de la viticulture française Empty Enquête dans le milieu très fermé de la viticulture française

Message  Invité Jeu 25 Juin - 21:32

Les transactions dans les vignobles français restent rares. Les étrangers ont du mal à pénétrer ce milieu fermé. A l'occasion du salon Vinexpo, L'Expansion.com mène l'enquête.




Château Richelieu, propriété de 14 hectares de vignes à Fronsac, et ex-demeure du cardinal célèbre du même nom, appartient depuis lundi à un chinois, la holding Hong Kong A and A. C'est la deuxième prise de participation d'un groupe chinois dans un vignoble bordelais. Autant dire une exception dans le milieu très fermé de la viticulture française.

Car en France lorsqu'on est propriétaire d'un vignoble, on fait tout pour le rester. En attestent les chiffres de la Safer selon lesquels seuls 16 600 hectares de vignes sont vendus chaque année pour une superficie totale de 850 000 hectares, soit moins de 2% de la surface française plantée de ceps.

Entre Reims et Chalon en Champagne, aucun pied de vigne n'est à vendre cette année. En Bourgogne, où le prix de la terre est pourtant très élevée (110 000 euros l'hectare en moyenne) seule 1% de la terre viticole est mise en vente chaque année. « Le marché bourguignon se caractérise par l'existence de très petites parcelles, explique Jean-Claude André spécialiste de la viticulture chez Baker Tilly France.



Petites affaires entre voisins

En général, les petites affaires restent alors dans la famille ou sont rachetées par le voisinage pour répondre à des aspirations d'extension... Il est donc très difficile pour les investisseurs extérieurs de venir sur ce marché. « C'est le cas à Chablis où chaque année lorsque le moindre hectare est mis sur le marché, 2 ou 3 prétendants locaux sont sur le coup avant même que l'offre n'ait eu le temps de filtrer à l'extérieur », raconte Daniel Bonnabeau, associé, responsable du département agroalimentaire et vitivinicole chez Ernst & Young.

Ce constat, bien qu'affaibli par la crise, est aussi valable pour les terres les plus prisées comme en Champagne où malgré les prix élevés (830 000 euros l'hectare en moyenne), les poids lourds du secteur se battent le moindre pied de vigne. Certaines régions sont plus ouvertes. C'est par exemple le cas de la Provence ou du Languedoc. Avec ses 350 000 hectares de vignobles, ce dernier a de quoi contenter tout le monde, investisseurs extérieurs et propriétaires locaux. D'autant que les prix y sont bien plus abordables. L'hectare de vigne s'y négocie aux alentours de 11 000 euros seulement.

Pour percer dans ce milieu très fermé plusieurs conditions sont les bienvenues. La première, avoir de l'argent. « Pour commencer à acheter dans le vignoble, avoir une petite propriété avec vignes et cave, il faut compter au minimum 1 million et demi d'euros », explique Michel Veyrier, co-fondateur du réseau Vinea Transactions. La transaction moyenne dans le secteur se ferait plutôt entre 2 et 5 millions d'euros. Car au prix de la terre, il faut ajouter, le prix de l'étiquette, du fonds de commerce, de la clientèle et du bâti... parfois inappréciables.
Deux mondes qui se connaissent peu

Un ticket d'entrée très cher qui explique que de nombreux dirigeants, stars ou encore sportifs aient acheté dans le vignoble. Ensuite, « on n'investit pas dans le vin comme on investit ailleurs, affirme Daniel Bonnabeau. Il faut la passion en plus ». Conséquence, lorsqu'il s'agit de choisir à qui l'on vend, il arrive encore que les critères irrationnels l'emporte sur le montant de l'enveloppe... « Dans le domaine de la viticulture, le savoir-faire, l'affectif ainsi que les garanties données notamment en terme de distribution font souvent partie de la négociation », explique Daniel Bonnabeau. Car sans réseau de distribution déterminé à l'avance, l'acheteur aura tout le mal du monde à écouler sa marchandise et à faire vivre son domaine. Un réseau pas toujours évident à se constituer si l'on est étranger et effrayé par les particularités de ce secteur atypique et très morcelé. « Finalement la viticulture regroupe deux mondes qui se croisent assez peu : la viticulture traditionnelle qui rassemble les entrepreneurs individuels et les coopératives, et les investisseurs qui ont généralement beaucoup plus de difficultés à s'insérer dans un collectif. », explique Daniel Bonnabeau.

Alors est-ce mission impossible d'investir dans le vignoble français? Pas si sûr. Certes, l'activité y est plutôt assez rentable, bien que cela soit très évolutif selon les vignobles. Pour un Cahors, on peut compter sur 3000 euros de revenus à l'hectare alors que l'hectare de vin de Pays de Gascogne rapporte 5700 euros...Ceci explique en partie les difficultés pour les propriétaires de se séparer de leurs précieux vignobles. Mais de là à penser que Mondovino, le film de Jonathan Nossiter qui relate les difficultés d'un investisseur américain à s'emparer de parcelles viticoles d'une vielle famille bourguignonne, soit encore d'actualité, c'est peut-être aller un peu loin.

Selon Michel Veyrier, « 40% de nos transactions, réalisées essentiellement sur les propriétés viticoles (et non pas les parcelles comme le calcul de la Safer) se font au profit d'étrangers. Parmi eux 80% de ces acheteurs sont Européens avec une majorité d'Européens du Nord», explique l'expert en transactions. Jusqu'à il y a peu, l'exemple fréquent était le couple d'Anglais qui vendait sa maison londonienne pour 2 ou 3 millions d'euros et qui venait acheter un vignoble en France. Aujourd'hui, les profils évoluent, les Américains et les Russes notamment sont de plus en plus présents sur le marché. A mesure que le vin français continue à asseoir son autorité, les investisseurs affluent. En Asie, la demande pour le fameux breuvage a augmenté de 60%. Au nombre de deux actuellement, les investisseurs chinois pourraient prendre du poids dans les années à venir...

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/enquete-dans-le-milieu-tres-ferme-de-la-viticulture-francaise_184020.html#xtor=AL-189

si ce milieu pouvait rester fermer encore pour longtemps .....

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