Pourquoi les profs sont-ils de gauche ?

Au bout d'une bonne vingtaine d'années d'enseignement dans une palette assez large d'établissements et de publics, du collège de ZEP à la bonne prépa en passant par l'université parisienne, une question me tarabuste à chaque essai de réforme et contre-réforme de notre bienheureux système d'éducation : est-il possible de bouger la grosse machine éducation nationale sans lancer sur le pavé les bataillons de collègues, jeunes et moins jeunes, intimement persuadés que le gouvernement en place, de préférence à droite, souhaite sinon leur perte, du moins celle de leurs élèves, par tous les moyens possibles et imaginables, suppressions de postes, attaques sournoises des décharges syndicales, tentatives ratées d'évaluations biaisées et choix de programmes ineptes ou typiquement réactionnaires ? Ou, si l'on préfère, peut-on envisager une réforme autre que celle du shadock moyen, injecter toujours plus de crédits et prier pour que la terre tourne mieux ?


L'expérience pourrait nous rendre pessimistes ; bon an mal an, faible représentativité ou pas, SNES et SGEN (sans même parler des petits nouveaux radicaux) nous emmènent sur le terrain béni de l'hypercritique, argumentée avec une bonne conscience sans égale (qui ne voudrait lutter aujourd'hui contre la destruction programmée de l'université et l'abandon des EC au patronat corrompu de l'ère des subprimes ?) ; et nous semblons nous retrouver tous, de bon gré ou mauvais gré, dans des prédicats cataclysmiques qui éclairent notre parcours enseignant depuis la nuit des temps.

En fait nous ne quittons guère la sphère du religieux, tout laïcs que nous soyons. Nous votons majoritairement à gauche (pour les 3/4 d'entre nous ?) parce que nous pensons que la morale et le souci de l'égalité s'y inscrivent par nature; et parce que nous restons fidèles à des idéaux républicains ferrystes lus parfois un peu vite; nous oublions qu'un René Haby a cassé le premier, pour le meilleur et pour le pire, les deux filières ségrégatives du secondaire, que le lycée américain n'est pas moins démocratique que le nôtre, que l'entreprise n'est pas forcément un gros mot mais aussi un outil d'intégration civique et une chance à offrir à chaque jeune d'aujourd'hui. Nous oublions parfois qu'un Président est élu au suffrage universel, qu'il doit être respecté (que des pans entiers de son discours puissent prêter à débat est une toute autre histoire) et que nous gagnons à faire apprendre à nos élèves les vertus d'une certaine obéissance -aux principe

Je ne suis pas certain que ce soit vrai.Par contre,les syndicats de profs sont très bien organisés,à la botte des partis d'opposition et donnent cette illusion chaque fois que Solferino leur demande de mettre le désordre,comme cette caméra cachée qui avait surpris Jack Lang discutant avec un syndicaliste pour dire que le moment était venu pour lancer une botte petite grève dans l'EN.L'autre facteur est que les IUFM sont politisés et pour réussir une carrière de prof, mieux vaut être de gauche.

Étonnant, cet esprit "réactionnaire" (il faut bien le dire), incapable de comprendre la réalité des revendications à l'école ou à l'université. Depuis quand s'opposer à des réformes non concertées et imposées d'en haut, cela est "être de Gauche" ? Quelle réductionnisme sidérant, quand on y pense. Je me demande comment réagira "Simosa" quand il sera ainsi étiqueté le jour où il aura quelque chose à redire. On ne sait pas si "les 3/4" des enseignants sont de Gauche. Des chiffres avant d'affirmer !

Les profs sont de gauche parce qu'ils sont payés comme des prolétaires. Ça n'a rien d'étonnant.

Je doute fort que l'auteur de cette chronique soit réellement prof, pour oser affirmer que les 3/4 d'entre eux soient de gauche (à moins de considérer que Bayrou est de gauche?). En tout cas, bonjour l'alignement de clichés complètement creux... ça permet en tout cas pour les aigris en tout genre de se lâcher sur leur Minute de Haine anti-profs quotidienne.

Je souscris à 200%... Merci pour votre papier ! Enfin un discours un peu décapant parce que juste honnête ! et si davantage de personnels de l'EN osaient affirmer ce genre de convictions, alors un réel changement de l'Ecole serait possible !

Parce que leur univers professionnel est des plus réduit. J'ai été prof (de gauche) durant 20 ans : Ambiance toxique des établissements scolaires et vacances qui permettent de tenir. J'ai quitté il y a 3 ans cet univers soviétisant pour la création d'entreprise. résultats : 70 h de travail par semaine, 3 nouvelles sociétés créées en 2008 et la conviction qu'on ne devrait jamais faire plus de 10 ans comme prof. Que mes anciens collègues s'interrogent sur la nature et de la gauche contemporaine

Béni ouiouisme que tout cela. On est de gauche ou d'ultra gauche parce que nous espérons encore et encore foutre en l'air ce capitalisme pourri. Cela passe un jour ou l'autre par une révolution. Alors le respect d'un Sarkozy, très peu pour nous.

D'abord ne pas être manichéen : gauche gentille et généreuse et droite agressive et pingre, ce n'est pas à des eneignants qu'on va apprendre que ces contrastes ne représentent rien (une gauche aussi odieuse dans l'empire soviétique qu'une droite en Argentine en Espagne et ailleurs). Le drame de l'enseignant est d'avoir été immergé tout petit dans le système scolaire puis d'y être resté avec un CDI à vie sans jamais s'être confronté à des réalités bien plus rudes. Malgré lui théoricien décalé..

C'est assez bien vu ...Je m'étonne toujours que beaucoup de professeurs qui sont censés savoir lire un texte l'analyser..pratiquent systématiquement le procès d'intention, voire l'imputation fantasmatique. J'ai interrogé, il y a un mois, l'institutrice de ma fille pour savoir pourquoi elle faisait (encore) grève: elle m'a répondu qu'on voulait démanteler (ciel! rien que ça!)l'éducation nationale, mais elle fut bien en peine d'étayer par des exemples précis, ce qu'elle avançait..Etonnant!

L'auteur de cet article a tout simplement oublié de répondre à la question qu'il posait « pourquoi les profs sont-ils de gauche ? ». Cet article truffé de stéréotypes, est écrit par un (ou une) prof qui n'a même pas le courage d'écrire sous son vrai nom, n'a aucun intérêt

Ou, si l'on préfère, peut-on envisager une réforme autre que celle du shadock moyen, injecter toujours plus de crédits et prier pour que la terre tourne mieux ?