Lagarde prépare une loi sur les rémunérations des dirigeants
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Lagarde prépare une loi sur les rémunérations des dirigeants
Lagarde prépare une loi sur les rémunérations des dirigeants
Après l'Allemagne, la France envisage d'encadrer les stock-options.
http://www.lefigaro.fr/societes/2009/03/23/04015-20090323ARTFIG00240-lagarde-prepare-une-loi-sur-les-remunerations-des-dirigeants-.php
Après l'Allemagne, la France envisage d'encadrer les stock-options.
Le débat sur les rémunérations des dirigeants avance au rythme des scandales aux États-Unis et en Europe. Et des deux côtés de l'Atlantique, les dirigeants qui doivent affronter des opinions publiques indignées passent à l'action.
Aux États-Unis, le président Obama se prépare à renforcer le contrôle des salaires des dirigeants des établissements financiers. En Allemagne, le gouvernement a adopté il y a une dizaine de jours un projet de loi qui prévoit de prolonger à quatre ans contre deux ans actuellement le délai imposé aux dirigeants avant qu'ils puissent exercer les stock-options qui leur sont attribuées.
En France, l'affaire de la Société générale a décidé le gouvernement à passer à l'action. La ministre de l'Économie Christine Lagarde prépare une loi. Une «concertation» doit être engagée avec les partenaires sociaux, mais faute d'accord, «on passera par la loi», a averti Christine Lagarde. «Nous réfléchissons sur les stock-options et sur les actions gratuites», explique un bon connaisseur du dossier.
Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy a mis en garde à plusieurs reprises les dirigeants de grands groupes et les organisations patronales Afep et Medef qui ont présenté le 6 octobre un code de rémunération des dirigeants des sociétés cotées. Il a affirmé que les dirigeants des entreprises aidées par l'État devaient montrer l'exemple.
Des banquiers difficiles à convaincre
Dans l'automobile, un secteur auquel l'État a accordé 7,8 milliards d'aides, Carlos Ghosn, président de Renault, a renoncé à son bonus pour l'année 2008. Christian Streiff, président de PSA Peugeot Citroën, a lui aussi décidé de ne pas recevoir de bonus.
Mais les banquiers se sont montrés plus difficiles à convaincre. Le 20 janvier, Nicolas Sarkozy a dû les convoquer à l'Élysée pour qu'ils renoncent eux aussi à leur bonus. La semaine dernière, la veille de la journée de manifestations dans tout le pays, Christine Lagarde et Brice Hortefeux, ministre de l'Emploi, ont mis la pression sur l'Afep et le Medef pour que les organisations patronales présentent d'ici au 31 mars des «propositions opérationnelles» sur les bonus des dirigeants. Le 18 février, le président de la République avait souhaité «que les dirigeants mandataires sociaux, dont l'entreprise met en œuvre un plan social d'ampleur ou recourt massivement au chômage partiel, renoncent à la part variable de leurs rémunérations».
Face aux exigences de plus en plus pressantes du gouvernement, la marge de manœuvre de Laurence Parisot, présidente du Medef, est faible. Opposée à toute loi et avocate de l'autorégulation des rémunérations des dirigeants, elle avait une nouvelle fois plaidé sa cause le 11 mars devant la commission des lois du Sénat. Accompagnée de Jean-Martin Folz, président de l'Afep, elle avait rappelé que «les abus ne sont rien à côté de l'écrasante majorité des comportements justes, éthiques et responsables des patrons».
Scandalisée par l'affaire des stock-options de la Société générale, Laurence Parisot a œuvré en coulisse ce week-end pour que les dirigeants de l'établissement financier renoncent à leurs options. Sa tâche a été d'autant plus facile que le président du comité de rémunération de la Société générale s'appelle Jean-Martin Folz.
http://www.lefigaro.fr/societes/2009/03/23/04015-20090323ARTFIG00240-lagarde-prepare-une-loi-sur-les-remunerations-des-dirigeants-.php
Invité- Invité
Lettre ouverte à mes amis de la classe dirigeante
Lettre ouverte à mes amis
de la classe dirigeante
TRIBUNE - Après le tollé provoqué par l'affaire des stock-options de la Société générale, l'essayiste Alain Minc (*) fustige le comportement du patronat français en cette période de crise, lui reprochant son «autisme» et son «inconscience».
http://www.lefigaro.fr/debats/2009/03/23/01005-20090323ARTFIG00239-lettre-ouverte-a-mes-amis-de-la-classe-dirigeante-.php
de la classe dirigeante
TRIBUNE - Après le tollé provoqué par l'affaire des stock-options de la Société générale, l'essayiste Alain Minc (*) fustige le comportement du patronat français en cette période de crise, lui reprochant son «autisme» et son «inconscience».
Nul ne peut me soupçonner d'être votre ennemi : c'est plutôt le reproche inverse que je subis à longueur de colonnes dans les journaux. Mais je suis aujourd'hui inquiet pour vous car je ne comprends ni vos réactions, ni vos raisonnements, ni - pardonnez-moi le mot - votre autisme. La France n'est pas l'Allemagne : elle a toujours eu des difficultés à établir sur des bases claires un contrat social entre patrons, salariés et pouvoirs publics. De là le poids des symboles. Les syndicats essaient de canaliser tant bien que mal le mécontentement et donc de préserver l'ordre social. Les pouvoirs publics s'efforcent de tenir l'équilibre entre les dépenses nécessaires pour aider les plus malheureux et l'obligation de ne pas déstabiliser, au-delà du raisonnable, les règles de bonne gestion. Les petits patrons se battent pour leur carnet de commandes, courent derrière leurs lignes de trésorerie et sont en fait, face à la crise, du même côté que leurs salariés. Et pendant ce temps, vous qui avez les yeux fixés au-delà du Rhin pour y chercher l'exemple de la modération salariale, vous n'avez pas remarqué le code de conduite en temps de crise signé par le patronat et le gouvernement de Berlin !
Au lieu de s'engager dans cette voie, quelle image avez-vous donnée la semaine dernière ? Vous empochez la décision du gouvernement de ne pas toucher au bouclier fiscal dont vous êtes parmi d'autres les bénéficiaires mais vous ne comprenez pas l'obligation, en contrepartie, de modérer la distribution des revenus primaires pour les dirigeants les plus favorisés. Brice Hortefeux et Christine Lagarde adressent au Medef une lettre nuancée demandant, de la part des dirigeants qui recourent à un chômage partiel important ou à des licenciements massifs non de baisser leurs rémunérations, mais de renoncer à leur part variable.
Que leur répond la présidente du Medef ? Qu'elle n'a ni le pouvoir - c'est exact - ni le désir - c'est une provocation - de le faire. Passons sur les stock-options distribuées au plus bas des cours de Bourse par une banque qui doit, comme toutes ses collègues, sa survie à l'intervention publique. Que penser de la manière dont la première entreprise française perçoit ses relations avec la société environnante, au-delà de ses maladresses de communication, en se contentant, comme seul geste de bonne volonté, de verser une prime à la cuve dont on oublie qu'elle est une simple avance sur l'impôt sur les sociétés et dont l'effort contributif se limite au coût correspondant de la trésorerie, qui plus est, avant impôts ?
Mesurez-vous que le pays a les nerfs à fleur de peau, que les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous sommes tous à leurs yeux les fautifs ? Comprenez-vous qu'aux aguets de l'opinion, comme l'exige leur métier, les parlementaires n'ont qu'une envie : prendre des dispositions sur les rémunérations qui seraient à terme aussi destructrices pour l'efficacité économique que la loi de 1947 sur les loyers a pu l'être, pendant des décennies, sur l'immobilier ? Ignorez-vous que la quête de boucs émissaires est une constante de notre histoire et que 1789 se joue en 1788 ? Sentez-vous le grondement populiste, la rancœur des aigris mais aussi le sentiment d'iniquité qui parcourt, comme une lame de fond, le pays ? Acceptez-vous de méditer ce mot de la comtesse de Boigne, une habituée des révolutions : «Les peuples ont l'instinct de leur approche ; ils éprouvent un malaise général. Mais les personnes haut placées n'aperçoivent le danger que lorsqu'il est devenu irrésistible» ?
Un léger «retard à l'allumage» est pardonnable ; un excès d'inconscience, non, surtout quand il s'assimile à une pulsion suicidaire.
Amis, de grâce, reprenez vos esprits !
http://www.lefigaro.fr/debats/2009/03/23/01005-20090323ARTFIG00239-lettre-ouverte-a-mes-amis-de-la-classe-dirigeante-.php
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