La colère monte contre la mère des octuplés

Le joli conte californien de Nadya Suleman va-t-il virer au fait-divers, voire au scandale? La mère des octuplés nés le 26 janvier, dont les frasques étalées dans les médias choquent de plus en plus l'opinion, pourrait se voir retirer la garde de ses enfants. Une plainte au nom des services sociaux du comté de Los Angeles a même été déposée afin qu'une enquête soit lancée.

Nadya Suleman n'est plus la discrète "Miracle mom" de Californie qui donna aux Etats-Unis leur record d'octuplés le 26 janvier dernier. Au fur et à mesure qu'elle se dévoile, "Octomom", ainsi que l'a surnommée la presse américaine, choque et nourrit la controverse alors que l'échéance de la sortie d'hôpital des huit prématurés approche. Allait-elle enfin accepter une assistance pédiatrique à domicile et 7 jours sur 7 pour prodiguer des soins aux nouveaux-nés et à ses six autres enfants? Cette offre faite par "Angels in Waiting", une association californienne, a été rejetée par la mère le 27 février. "Elle semble plus intéressée par le fait de capitaliser sur ses enfants et d'accueillir une émission de télé-réalité chez elle", a déclaré l'avocate de l'association.

Un comportement jugé incompatible avec l'éthique de l'association, "soucieuse de la santé des petits, et notamment des risques d'infection que de multiples passages de cameramen et autres risqueraient de causer aux nourrissons". En refusant une aide chiffrée à 130 000 dollars par mois, de plus assortie d'une proposition de logement, Nadya Suleman enrichit la polémique sur le coût de sa "maternité compulsive". "Si elle avait accepté, sa prise en charge n'aurait eu aucun impact sur les contribuables. Maintenant ce sont eux qui vont peut-être devoir payer l'addition pour tout cela", avance l'avocate Gloria Allred.

Un million de dollars pour tourner dans un porno...

Mère célibataire de 14 enfants à 33 ans, sans emploi, logée chez ses parents, Nadya Suleman déchaîne la fureur de l'opinion publique au fur et à mesure que sont révélés ses opérations de chirurgie esthétique, ses emprunts impayés et la récente hypothèque dont sa maison de Whittier ferait l'objet. L'hôpital Kaiser Permanente, où la jeune femme a accouché, se fait l'écho régulièrement de l'état de santé des octuplés, tous sortis de couveuse, "qui se développent normalement". Au passage, l'établissement ne se prive pas de rappeler l'effectif considérable -52 personnes au total- qui leur est dévolu au sein de son service néonatal de soins intensifs. A presque 35 semaines de vie, ils pourraient en théorie réintégrer le foyer maternel. A moins que l'hôpital ne décide de suspendre ce retour, le temps pour Nadya Suleman de fournir des preuves de sa capacité à s'en occuper.

"Elle me dit que [jusqu'à] ce qu'elle ait un meilleur niveau de vie, ils ne lui laisseront pas les enfants", rapporte "Dr Phil", le journaliste à qui elle se confiait le 26 février. L'hôpital ne commente pas ces propos, mais rappelle que chaque mère accouchant d'enfants multiples est conseillée sur ce qu'elle doit pouvoir fournir à ses nouveaux-nés de retour chez elle. En fin de semaine dernière, l'avocate Gloria Allred déposait une plainte au nom des services sociaux du comté de Los Angeles, demandant une enquête sur le risque que "les bébés soient mis en danger s'ils étaient confiés à la garde et aux soins de Nadya".

Si son sort a pu un temps émouvoir les Américains, la jeune femme se voit proposer des solutions sordides pour s'en sortir. Deux sociétés de production lui offrent de tourner dans un film pornographique contre 1 million de dollars, une assurance santé ou un an de couches pour bébés. Ces éléments alimentent toujours plus l'"Octomania" médiatique à laquelle cette mère et sa famille se livrent sans pudeur, occupant l'espace télévisuel et internet sans relâche. "Aucune série TV n'a actuellement de meilleure intrigue qu'Octomom", constate la rédactrice en chef de US Weekly, qui lui consacre sa une et huit pages intérieures.