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Hôpitaux-cliniques - 400 accidents par jour

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Message  livaste Ven 9 Jan - 22:08

Publié le 08/01/2009 - Modifié le 09/01/2009 N°1895 Le Point


Les drames médiatisés de la fin de l’année 2008 ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Et le désordre qui règne à l’hôpital n’arrange pas les choses
Philippe Houdart, François Malye et Jérôme Vincent



Des erreurs humaines qui entraînent, chaque jour, une quarantaine de décès

Quatre cents. C’est le nombre moyen-et effarant-d’ « événements indésirables graves » qui se produisent chaque jour dans les hôpitaux et cliniques et pourraient être évités. Conséquence : une quarantaine de décès quotidiens évitables. Des chiffres tirés des conclusions de la seule étude française sur le sujet, Eneis (1), qui démontrent combien les trois accidents qui se sont succédé ces deux dernières semaines ne sont que l’écume des dysfonctionnements de notre système hospitalier, la partie émergée de l’iceberg.

Le 24 décembre 2008, le petit Ilyès, 3 ans, meurt à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, prestigieux centre pédiatrique de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : une infirmière a commis une erreur en lui administrant un mauvais produit. Dix jours plus tard, c’est un nourrisson de 6 mois, Louis-Joseph, victime d’une surdose médicamenteuse à l’hôpital de Bullion (Yvelines), qui est transféré en urgence à l’hôpital Necker-Enfants malades, où il décède. Entre ces deux drames, une autre affaire a défrayé la chronique. A Massy (Essonne), un patient de 56 ans, victime d’une détresse respiratoire, est pris en charge par le Samu le 27 décembre dans la soirée et meurt au petit matin d’une défaillance cardiaque, après six heures passées dans l’ambulance, tout simplement parce que aucun lit de réanimation n’était disponible pour le prendre en charge dans la vingtaine d’hôpitaux d’Ile-de-France sollicités.

Manque de moyens, comme le clament certains syndicats de praticiens ? Sont-ils suffisants, comme le répond la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot ? Dans l’attente des résultats des enquêtes administratives et judiciaires lancées à la suite de ces décès, la seule certitude qui demeure est scientifique. Si nombre de ces erreurs sont évitables, le désordre qui règne actuellement à l’hôpital ne risque pas de les faire baisser.
Pour les auteurs de l’étude Eneis sur les « événements indésirables graves liés aux soins » , « les questions d’organisation sont essentielles ». « Un décès n’arrive jamais à cause d’une erreur d’une seule personne, mais à la suite d’une série de dysfonctionnements », précise le docteur Alain Michel, directeur médical du laboratoire maître d’oeuvre de ce travail.
Causes le plus fréquemment rencontrées : « l’absence de protocoles, l’insuffisance d’informations entre les professionnels et le patient, l’importance de la charge de travail, l’inadaptation de la planification des tâches et les défauts de communication interne ».
Toutes choses qui se produisent plus fréquemment dans les situations de crise, ce qui, personne ne le niera, est le cas aujourd’hui à l’hôpital, univers déjà peu sûr, selon les professionnels du risque. « Les gens y travaillent beaucoup, l’énergie dépensée pour le patient est maximale, mais leur organisation est moyenâgeuse, explique Frank Debouck, secrétaire général d’Air France Consulting, une filiale de conseil et d’ingénierie d’Air France qui accompagne une trentaine d’établissements de soins dans le domaine de l’accident médicamenteux. Les transmissions d’informations d’un professionnel à un autre ne sont pas assurées, sécurisées, optimisées. L’essentiel des erreurs vient de là. »

D’où des catastrophes comme celles dont ont été victimes les deux enfants récemment décédés. L’étude Eneis estime d’ailleurs que « les produits de santé [dont les médicaments] sont la deuxième cause d’accident lors de l’hospitalisation (26,7 %) » . Et il suffit de reprendre l’éphéméride des « bavures » médicales en France pour le confirmer. En septembre 2004, par exemple, c’était un autre fleuron de l’AP-HP qui était touché par un drame identique. Ce jour-là, à l’hôpital Necker-Enfants malades, une interne en fin de cursus administre, en intraveineuse et non par voie orale, de la Cordarone à un nourrisson de 6 mois, hospitalisé pour des vomissements et un rythme cardiaque trop rapide. Le surdosage est mortel, l’enfant décède. A la clinique Val d’Ouest d’Ecully (Rhône), le même mois, c’est un garçon de 12 ans, Malo, opéré d’une appendicite, qui reçoit dix fois la dose normale de morphine et meurt. « Dans le cas du petit Ilyès, reprend Frank Debouck, l’infirmière ne doit pas servir de lampiste, car on voit bien que, même s’il y a eu une erreur humaine, le médicament n’aurait jamais dû être là... »

Le retard français.

Mais le secteur où se produisent la majorité de ces événements (48,9 %), c’est la chirurgie, où, en toute logique, la prise de risque est la plus importante. « Les actes invasifs, et en particulier les interventions chirurgicales, sont à l’origine du plus grand nombre d’événements indésirables graves identifiés pendant l’hospitalisation », décrit Eneis. Première cause, « les erreurs de réalisation », suivies des opérations trop tardives, puis des mauvaises indications opératoires. Enfin, « les infections liées aux soins concernent 24,1 % des cas ». Dans ce domaine, il aura fallu attendre une décennie après les premières affaires pour savoir que 4 200 patients décèdent chaque année d’infections nosocomiales.

« Globalement, et c’est triste, le système sanitaire français n’a avancé que grâce aux crises, explique Alain-Michel Ceretti, qui vient d’être nommé conseiller santé du médiateur de la République. On a sécurisé le sang après l’affaire du sang contaminé, on s’est occupé des infections après le scandale de la Clinique du sport et on va enfin mettre les moyens en radiothérapie parce qu’il y eu Epinal » [le plus important accident de radiothérapie jamais survenu au niveau international, avec 5 500 patients surirradiés lors de leur traitement et déjà cinq décès avérés, NDLR].

Raison de ce retard français dans la gestion du risque hospitalier ? Comme l’a souligné l’Académie de médecine, « l’attention portée à l’ampleur des événements indésirables remonte, aux Etats-Unis, à plus de trois décennies ». Et les sages d’ajouter : « En France, on est resté longtemps dans une grande incertitude à l’égard de l’importance quantitative des événements indésirables. [...] Cette ignorance traduisait en fait une réticence du corps médical à reconnaître la possibilité de défaillances. Le médecin, profondément imprégné du devoir d’un exercice sans faille, vivait dans un refoulement de la notion d’erreur. »

Un circuit ubuesque.

Comment améliorer les choses ? D’abord, et avant tout, il y a « la connaissance des événements, pour pouvoir les expliquer, ce qui pose la question de leur signalement ». Celui-ci, depuis un décret de 2006, est obligatoire. Mais l’organisation du circuit de déclaration est ubuesque. « C’est le bordel total, résume avec son franc-parler habituel Alain-Michel Ceretti. On a divisé les accidents en deux catégories, explique-t-il. Ce qu’on appelle d’abord le "presque accident", c’est-à-dire qui ne produit pas d’effet délétère au patient : c’est l’avion qui décroche, fait une chute de 3 000 mètres, mais ne se crashe pas. Ensuite, l’événement grave ; là, l’avion est au tapis. Jusque-là, c’est rationnel. Ce qui l’est moins, c’est que les presque accidents sont déclarés à la Haute Autorité de santé (HAS) et les événements graves à l’Institut national de veille sanitaire. C’est totalement loufoque. Tout ce qu’on peut espérer à la suite des accidents récents, c’est que cela donne un coup de booster au système du signalement, qui, jusque-là, fonctionnait au ralenti. »

Le bilan que dresse la HAS dans ce domaine n’est guère encourageant : « Nous n’avons reçu que 7 000 signalements de presque accidents en 2008, mais le système n’est déployé que depuis un an », soupire un de ses membres, qui préfère garder l’anonymat. Mais faut-il tout attendre de ce système de signalement ? Car l’ensemble des études internationales semble prouver que la sous-déclaration des médecins est toujours massive par peur des plaintes ou des sanctions. « Globalement, les performances des systèmes de santé en matière de sécurité du patient ne s’améliorent pas à la vitesse escomptée et les systèmes de signalement restent décevants », notent les auteurs d’une revue de la littérature scientifique sur le sujet (2)
1. « Etude nationale sur les événements indésirables graves liés aux soins, études et résultats », Dress, mai 2005.


2. « Les systèmes de signalement des événements indésirables en médecine, études et résultats », Dress, n° 584, juillet 2007.

Les chiffres clés

Un événement indésirable est une « situation qui s'écarte de procédures ou de résultats escomptés dans une situation habituelle et qui est ou qui serait potentiellement source de dommages ». Il devient grave (EIG) quand il a entraîné « une nature négative pour le patient, un caractère certain de gravité (cause ou prolongation du séjour hospitalier, incapacité, risque vital), et qui a un lien avec les soins de prévention, de diagnostic, de thérapeutique ou de réhabilitation ».

Entre 350 000 et 460 000 EIG se produisent durant l'hospitalisation, chaque année, en France, dont 120 000 à 190 000 pourraient être évités.

64 000 à 85 000 EIG sont attribués de manière certaine à une erreur.

29 000 à 38 000 EIG sont associés à un décès, dont 11 600 à 15 200 auraient pu être évités.

126 000 à 166 000 EIG ont entraîné une menace sur la vie du malade. 50 000 à 66 000 d'entre eux sont évitables
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Message  livaste Mar 13 Jan - 8:57

Hôpital: 10.000 morts accidentelles par an
AFP
13/01/2009 | Mise à jour : 08:50 | Ajouter à ma sélection .
Environ 10.000 personnes meurent chaque année à l'hôpital du fait de l'exercice de la médecine, a indiqué aujourd'hui la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, confirmant un chiffre cité au cours du week-end.

Le chef des urgences à l'hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, qui est également secrétaire national UMP chargé de la santé, avait indiqué au Journal du Dimanche qu'"au moins 10.000 personnes meurent chaque année à l'hôpital du fait de l'exercice de la médecine".

Par ailleurs, "de 300.000 à 500.000 événements indésirables graves se produisent chaque année", avait indiqué M. Juvin.
"Ce sont des extrapolations, mais je pense que ces chiffres doivent être à peu près de bon niveau", a déclaré mardi Mme Bachelot sur Canal+.


Ils sont "issus d'une étude de 2005 qui extrapolent des chiffres à partir d'une étude américaine" et "mériteraient d'être affinés", a-t-elle ajouté.

c'est pas sérieux , cette " extrapolation " à partir dune étude américaine !
Si l'on veut travailler sur ce problème , il serait bon d'avoir notre propre étude , basée sur des faits recensés et non sur une hypothèse américaine .
Et pourquoi une étude américaine d'ailleurs , pourquoi pas une étude allemande , suisse ou autre ?
Si je ne me trompe , le système américain n'est pas reconnu comme le mêtre étalon du système de santé mondial §§!
"Mais ce qu'il faut voir, c'est le nombre des vies sauvées à l'hôpital", à savoir "des centaines de milliers de vies", a-t-elle dit.
"Ces effets indésirables, parfois graves, sont en constante diminution", notamment les accidents liés à l'anesthésie "dont le nombre a été divisé par dix en 30 ans", a aussi souligné la ministre.

Mme Bachelot a en outre indiqué que les premiers éléments des enquêtes sur les accidents qui se sont passés pendant la fin de l'année seront divulgués à partir du 15 janvier.
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