Escroquerie au détriment d'EADS: Jean-Louis Gergorin mis en examen

L'un des anciens vice-présidents d'EADS, Jean-Louis Gergorin, a été mis en examen jeudi pour faux et abus de confiance à la suite d'une enquête ouverte en février 2007 à la suite d'une plainte du groupe aéronautique contre l'un de ses employés, Imad Lahoud, l'un des protagonistes de l'affaire Clearstream, a-t-on appris de source judiciaire.

Le groupe EADS a porté plainte contre M. Lahoud soupçonné d'avoir fait prendre en charge à son entreprise 84.000 euros de frais de taxi entre octobre 2004 et mai 2006 alors qu'il bénéficiait d'un véhicule de fonction, utilisant pour régler ces frais le code attribué par l'entreprise de taxi à Jean-Louis Gergorin, son supérieur hiérarchique.

"Le principal mis en cause n'est pour l'instant pas mis en examen pour des raisons de procédure et son présumé complice est mis en examen alors qu'il n'est pas visé par la plainte d'EADS qui ne concerne que des faits à l'égard d'Imad Lahoud", selon l'avocat de M. Gergorin, le bâtonnier Paul-Albert Iweins. "La loyauté de Jean-Louis Gergorin à l'égard d'EADS n'a jamais été mise en cause par personne", a-t-il ajouté.

Imad Lahoud, visé nommément par la plainte ne pouvait être placé en garde à vue, mais a toutefois été entendu par les enquêteurs, a-t-on précisé de source judiciaire.

MM. Lahoud et Gergorin, ainsi que l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris pour leur rôle présumé dans l'affaire Clearstream, manipulation à l'aide de faux listings de la société luxembourgeoise qui, selon les juges était destinée à déstabiliser Nicolas Sarkozy. Le journaliste Denis Robert et un ancien auditeur sont également renvoyés devant le tribunal. AP