L'Europe décide de renouer avec la Russie

Malgré l'opposition de la Lituanie, l'Union européenne a décidé de relancer ses négociations avec la Russie en vue d'un accord de «partenariat stratégique». La levée de la seule punition infligée à Moscou depuis la guerre en Géorgie a été annoncée à l'issue d'un Conseil des 27 ministres des Affaires étrangères et quatre jours avant la tenue à Nice d'un sommet réunissant le président en exercice de l'UE, Nicolas Sarkozy, et son homologue russe, Dmitri Medvedev. «Il faut poursuivre les négociations et le moment est bien choisi pour aller de l'avant», a estimé la commissaire européenne en charge des Relations extérieures, Benita Ferrero Waldner. Une date pourrait être trouvée fin novembre. Ce dialogue avait été suspendu le 1er septembre après l'invasion russe d'une partie de la Géorgie, puis la reconnaissance par le Kremlin de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.

Dix semaines plus tard, la présidence française juge que Moscou est revenue à de meilleures intentions : en dépit de l'instabilité qui persiste dans le Caucase, avec la mort hier de deux policiers géorgiens près de la «frontière» ossète, le cessez-le-feu est respecté, souligne Paris. Les forces du Kremlin se sont retirées de l'essentiel du territoire géorgien. Bien qu'entravés, les observateurs peuvent contrôler l'application des accords de paix. Enfin, Russes et Géorgiens ont tenté de reprendre le dialogue. Ces arguments n'ont pas convaincu la petite Lituanie, qui s'est retrouvée hier isolée dans son opposition après le ralliement de la Pologne. Pour Varsovie, l'UE devait dire clairement que Moscou n'a pas appliqué tous les engagements souscrits dans l'accord de cessez-le-feu du 12 août. «Nous ne sommes pas d'accord pour constater que les forces militaires russes se sont retirées sur les lignes antérieures aux hostilités», insiste Radoslaw Sikorski.


Realpolitik

Le communiqué final reflète ces réticences. La guerre dans le Caucase «a affecté la confiance nécessaire au partenariat», souligne l'UE. Elle répète son refus de toute partition et déclare «soutenir pleinement l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale» de la Géorgie. Mais au-delà de vœux pieux, rares sont ceux qui croient possible de rendre à Tbilissi ses frontières reconnues, au nom de la realpolitik. «La Russie offre l'énergie et les matières premières. L'Europe dispose de la technologie et des moyens d'investir, relève un ministre européen. Les deux ne peuvent que s'entendre.»

À l'approche du sommet de Nice, un dernier élément pourrait avoir rallié les Vingt-Sept. Rompant avec le ressentiment antirusse de l'Administration Bush, le président élu Barack Obama laisse dire qu'il souhaite rencontrer Dmitri Medvedev à la première occasion. Les Européens ne veulent pas être les derniers à monter dans le train…

Octave a écrit:Hannn heureusement qu'on leur a bien fait comprendre que c'était mal le coup de la Géorgie. Allez maintenant qu'ils ont bien compris et qu'ils ont réparé leur vilaine bêtise, on peut recommencer à parler pognon.