Médecins sans frontières va quitter le Niger

Suspendue par les autorités en juillet, l'ONG doit abandonner sa lutte contre la malnutrition dans le sud du pays.
La mort dans l'âme, Médecins sans frontières annoncera aujourd'hui qu'elle abandonne ses actions au Niger. Depuis la décision du gouvernement de lui ordonner de suspendre ses activités, à la mi-juillet, le dialogue n'a pu être rétabli entre l'ONG et les autorités. Les trois derniers mois ont servi à liquider progressivement les activités sur place, dans deux districts du sud du pays, notamment celui de Maradi.

C'est une double incompréhension qui a causé le divorce entre MSF et les autorités de Niamey. Celles-ci reprochent à l'ONG d'avoir présenté la malnutrition des enfants comme plus grave qu'elle n'est dans le pays. MSF répond en constatant un déni de réalité des autorités. L'autre reproche concerne les modes de traitement de la malnutrition : MSF a notamment promu l'usage de pâtes alimentaires nutritionnelles.

« Il n'existe pas de normes internationales dans le traitement de la malnutrition », explique Caroline Livio, à MSF, sûre des résultats de ces méthodes. À la mi-juillet, MSF s'est vu interdire de prendre de nouveaux enfants en charge. Ses dispensaires se sont peu à peu vidés. Et, faute de réponse des autorités aux demandes de rendez-vous de négociation avec les autorités, les procédures de licenciement du personnel local ¯ 350 personnes ¯ ont été enclenchées. Sur 22 expatriés, il en restait, ces derniers jours, 7 sur place, avant la décision, prise cette semaine, de quitter le Niger.

« Dommage, c'est l'un des pays qui nous avait permis de travailler à des programmes sur une échelle inégalée ailleurs », déplore la responsable