Lundi noir pour les bourses occidentales

Le marché parisien abandonne 4,67% à l'ouverture. Les investisseurs intègrent la baisse de Wall Street vendredi, et les nouvelles alertes dans le système financier.

La séance à la Bourse de Paris débute ce lundi avec un plongeon du CAC 40. Vers 9h40, l'indice des principales capitalisations parisienne se repliait de 4,64% à 3891,04 points. Après une clôture dans le vert (+2,76%) vendredi soir, le marché parisien intègre la tendance négative dictée à la fermeture de Wall Street. Les investisseurs restent par ailleurs inquiets de la situation des banques.

Les déboires de Hypo Real Estate prouvent que la crise financière américaine s'est bien installée en Europe. L'Allemagne tente de sauver la quatrième banque du pays de la faillite et a dû garantir de manière illimitée les comptes bancaires des particuliers, afin d'éviter la panique et une ruée dans les guichets cette semaine.

Les 29 banques privées qui devaient soutenir Hypo Real Estate se sont finalement désistées. Un plan de sauvetage de 35 milliards d'euros était prévu au départ. Mais face à la découverte des réels besoin en liquidités de la banque (trois fois supérieur aux 35 milliards initialement prévus), elles ont fait part de leur refus. Le gouvernement a obtenu du secteur bancaire et des assurances une ligne de crédit supplémentaire de 15 milliards d'euros pour Hypo Real Estate et travailler d'arrache pied pour empêcher la faillite de la banque.

Les opérateurs restent donc inquiets malgré l'adoption du plan Paulson par le congrès américain vendredi. Cette nouvelle a été anticipée par les marchés vendredi, et des voix s'élèvent désormais pour indiquer l'insuffisance de ce plan pour mettre un terme à la crise.


Les valeurs bancaires restent au centre de l'attention

L'ensemble des valeurs du CAC 40 s'affichent dans le rouge à l'ouverture. Le plus forte baisse est enregistrée par Dexia, qui abandonne 12,25%. Pierre Richard, président démissionnaire du conseil d'administration de Dexia a indiqué que ce ne sont pas les difficultés de sa filiale américaine FSA qui ont précipité la crise de la banque et obligé les pouvoirs publics français et belge à recapitaliser Dexia. Par ailleurs, la banque a indiqué qu'une défaillance de la banque allemande Hypo Real Estate n'aurait qu'un «impact très limité sur sa solvabilité».

L'ensemble du secteur bancaire est fui par les investisseurs. Société générale cède 6,79%, Crédit agricole perd 6,69% et, parmi les valeurs moyennes, Natixis recule de 8,21%. Même BNP Paribas, désormais première banque de dépôt en Europe, lâche 3,91%. Le groupe reprend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros. En échange, l'Etat belge prend 11,7% du capital de BNP Paribas, et devient ainsi son premier actionnaire.

Les secteurs de la construction, de l'énergie et des materiaux de base est également en difficulté. ArcelorMittal s'affiche en baisse de 6,88%. La même tendance touche Vallourec (-6,56%), Saint-Gobain (-5,68%) et Bouygues (-5,42%).

Total recule de 4,63%. Le prix du pétrole baisse de plus de 3 dollars, à 90,63 dollars le baril.

LVMH cède 4%. Sephora, filiale du groupe de luxe, a acquis 45% de la chaîne de parfumerie russe «Ile de Beauté». Elle peut par la suite en devenir majoritaire.

Parmi les valeurs qui limitent la casse, Essilor International limite sa baisse à -1,57%. STMicroelectronics (-2,26%) et Sanofi-Aventis (-2,44%).

La Bourse de Paris a ouvert sur une très lourde chute, le CAC 40 plongeant de 4,67% à 3.890,10 points, affolé comme les places asiatiques par les nouveaux développements de la crise financière en Europe. A9h08, l'indice vedette cédait 201,80 points à 3.


La bourse en direct 878,95 points et perdait tout le bénéfice de sa forte hausse de vendredi (+2,96%).

L'adoption par le Congrès américain du plan de sauvetage des banques n'a nullement rassuré Wall Street, pas plus que les Bourses asiatiques, les investisseurs préférant attendre de voir les effets de ces mesures sur les établissements en difficulté.

La Bourse de Londres a elle aussi ouvert en forte baisse, l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 86,31 points, soit 1,73% par rapport à la clôture de vendredi, à 4.893,94 points.

L'indice Dax de la Bourse de Francfort n'est pas au mieux de sa forme et a ouvert lundi en baisse de 3,29% à 5.606,07 points, Hypo Real Estate lâchant plus de 50%.

Places financières malmenées en Asie aussi

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 4,25% ce lundi en clôture, atteignant son plus bas niveau en plus de quatre ans et demi, en raison de craintes grandissantes pour la santé économique des Etats-Unis et de l'Europe, et de la dépréciation du dollar face au yen.

L'indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a perdu 465,05 points (-4,25%) à 10.

473,09 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 12 février 2004.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part fondu de 48,92 points à 999,05 points. C'est la première fois depuis décembre 2003 que cet indice termine une séance en dessous de la barre des 1.000 points.

Malgré l'adoption par la Chambre des représentants du plan de sauvetage des banques aux Etats-Unis, les investisseurs japonais sont pessimistes quant à la santé de l'économie américaine et s'inquiètent de la remontée du yen face au dollar sur le marché des changes, selon les opérateurs.

Les titres des grandes banques japonaises ont été fortement malmenés.

La Bourse de Paris déroche de près de 8% à 3.756 points vers 16 heures 35, avec l'ensemble de ses valeurs dans le rouge, alors que les places américaines s'enfoncent. Le Dow Jones est ainsi passé sous la barre des 10.000 points tandis que le Nasdaq chute de plus de 5%
Les valeurs bancaires sont au centre de la tourmente. Dexia abandonne 21%.
Que ce soit en Asie, en Europe ou aux Etats-Unis, les investisseurs se montrent nerveux. L'annonce du sauvetage de Fortis, via le rachat par BNP Paribas de l'essentiel de ses activités, a accru les inquiétudes des marchés sur la santé du secteur bancaire européen.
Pour nombre d'investisseurs, un nouveau palier a été franchi dans la crise, après le sauvetage par l'Allemagne du spécialiste du crédit immobilier Hypo Real Estate, ce week-end. Une ligne de crédit de 15 milliards d'euros obtenue auprès d'établissements bancaires est venue s'ajouter aux 35 milliards d'euros déjà débloqués la semaine dernière. Dexia, dont le titre chute de 22%, réunit ce soir son conseil d'administration afin d'examiner la situation des marchés financiers.
En outre, selon Le Monde, les deux groupes mutualistes Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, ont planché ce week-end sur un mariage. Le projet devrait être examiné lors d'un comité stratégique. L'indice DJ Stoxx du secteur bancaire en Europe chute de 7,6%. Outre-Atlantique, les financières sont également victimes de la défiance des opérateurs, alors que Wachovia est au centre d'une bataille entre Citigroup et Wells Fargo qui se disputent la banque en difficulté. L'adoption, vendredi soir, par la Chambre des représentants du plan Paulson, destiné à enrayer la crise financière aux Etats-Unis, n'a pas suffi à rassurer les opérateurs. Ceux-ci doutent que ce plan puisse avoir un effet bénéfique immédiat dans la mesure où les interrogations sur sa mise en ?uvre demeurent. L'ensemble des indices mondiaux décrochent, l'indice Dow Jones passant sous la barre symbolique des 10.000 points (-3,78%, à 9.934 points) et le Cac 40 dévissant de 7,94%, à 3.756 points, vers 16 heures 35, dans un volume d'affaires étoffé de 4,5 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie perd 6,5% à 4.656 points et, à Francfort, le Dax cède 6,3% à 5.431 points. A New York, le Nasdaq fiche_bourse NASDAQ, Paris 5,11% à 1.847 points.

Les restructurations et rapprochements dans les banques européennes, qui renforcent les craintes sur la santé du secteur, et l'absence d'accord de la part des quatre dirigeants européens du G8 sur la mise en place d'un plan coordonné de sauvetage, pèsent sur l'euro, qui passe sous la barre de 1,36 dollar, à 1,3541. Par ailleurs, le baril de pétrole brut léger américain cède 3,5 dollars à 90,36. Sur le plan macro-économique, aucun indicateur majeur ne figure à l'agenda de ce lundi, tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Mais les marchés surveilleront l'Eurogroupe des ministres des Finances qui se tient à Luxembourg. Du côté des valeurs, Dexia chute de 21,19% à 6,728 euros. La banque franco-belge a déclaré dimanche, à l'issue de la réunion de son conseil d'administration, qu'elle était en mesure de faire face à la détérioration des conditions des marchés financiers. Paris, Bruxelles et le Grand-Duché du Luxembourg ont injecté la semaine dernière 6,4 milliard d'euros dans Dexia dans le cadre d'une augmentation de capital réservée. Crédit Agricole recule de 8,73% à 14,045 euros, Société Générale de 10,32% à 61,55 et Natixis de 16,79% à 2,23 euros. BNP Paribas cède 4,26% à 68,30 euros. La banque a repris les activités de Fortis en Belgique et au Luxembourg, ainsi que ses activités bancaires internationales, pour 14,5 milliards d'euros en numéraire et en actions. Les Etats belge et luxembourgeois détiendront plus 10% de BNP Paribas. La banque française indique que l'opération devrait avoir un impact positif sur le bénéfice par action dès la première année. BNP Paribas émettra 132,6 millions d'actions nouvelles au prix de 68 euros pour financer l'acquisition.

Les valeurs liées à la construction sont victimes des craintes des investisseurs sur le ralentissement économique. Lafarge cède ainsi 7,01% à 65,30 euros, alors qu'UBS a abaissé son objectif de cours sur le titre de 127 à 105 euros. L'intermédiaire table par ailleurs sur une baisse de 20% du résultat par action dans le secteur des matériaux de construction entre 2007 et 2009. Saint-Gobain baisse de 11,81% à 31,99 euros, Schneider de 7,55% à 54,115 et Ciments Français de 7,86% à 65,15 euros. De son côté, Bouygues lâche 6,98% à 28,25 euros.

ArcelorMittal abandonne 17,54% à 27,405 euros poursuivant un repli entamé il y a trois semaines. Deutsche Bank a dégradé le titre du sidérurgiste de « achat » à « conserver ». Par ailleurs, les économistes d'UBS ont abaissé leur estimation du prix de l'acier en Europe.

Total lâche 7,71% à 39,35 euros alors que le prix du baril de brut flirte avec les 90 dollars. Capgemini cède 10,54% à 29,74 euros, Alcatel-Lucent 12,17% à 2,345 et STMicroelectronics 7,6% à 6,750 euros. UBS a dégradé le titre de la SSII de « surpondérer » à « neutre » et abaissé ses objectif de cours de 3,50 à 3 euros pour l'équipementier télécoms et de 7,50 à 7 pour le fabricant de semi-conducteurs. Alstom s'inscrit en baisse de 12,51% à 43,30 euros. Le groupe d'ingénierie et de transport a annoncé un accord de partenariat avec le russe Transmashholding (TMH) qui pourrait déboucher sur une prise de participation de 25% du Français dans le capital du constructeur ferroviaire. Alstom et TMH vont créer une coentreprise dans les voitures passagers à deux niveaux qui sera détenue à 51% par TMH et à 49% par Alstom Transport. Enfin, Gemalto cède 10,58% à 23,22 euros, après l'annonce d'une offre publique d'achat sur Wavecom au prix de 7 euros par action, représentant une prime de 70% par rapport au dernier cours coté. Wavecom est également suspendu de cotation.