Dix soldats français tués en Afghanistan

Publié le 19/08/2008 à 10:57 - Modifié le 19/08/2008 à 11:00 Le Point.fr


Par Chloé Durand-Parenti

Des soldats français en Afghanistan sont engagés depuis lundi dans un "incident majeur" avec des insurgés, dans la province de Kaboul.

Des soldats français de la force de l'Otan en Afghanistan sont engagés depuis lundi dans un "incident majeur" avec des insurgés, dans la province de Kaboul, a indiqué la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) dans un communiqué.
Selon nos informations, il y aurait 10 morts et 10 blessés graves.
Un premier bilan que le ministère de la Défense, interrogé par lepoint.fr, refuse de confirmer et même de commenter. "L'incident a débuté lundi en fin d'après-midi et se poursuit mardi", a précisé la force de l'Otan. Cette opération implique des soldats français et se déroule dans le district de Saroubi, à quelque 50 km de la capitale afghane, selon une source militaire occidentale s'exprimant sous couvert d'anonymat.

3.000 militaires français actuellement engagés en Afghanistan

Lundi soir, une source de l'état-major français des armées à Paris a rapporté qu'une opération était "en cours" et avait "débuté dans la journée, impliquant des soldats français en Afghanistan". Un porte-parole des talibans a affirmé pour sa part que les insurgés avaient infligé "de lourdes pertes" aux forces de l'Otan dans le district de Saroubi. "Nous avons tendu une embuscade aux troupes de l'Otan dans le district de Saroubi, à l'aide de mines et de roquettes. Nous avons détruit cinq véhicules (...) L'Otan a riposté par des frappes aériennes aux cours desquelles cinq talibans et 15 civils ont été tués", a déclaré Zabihullah Mujahed.

Environ 3.000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan, au sein de l'Isaf, principalement à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale. Depuis 2002, treize militaires français y ont été tués dans des accidents, opérations ou attentats. Le dernier en date a péri le 21 septembre 2007, dans un attentat suicide à la voiture piégée à Kaboul. Le 6 novembre 2004, neuf soldats français ont péri dans un raid loyaliste à Bouaké, en Côte d'Ivoire.

Hier, Morin et toue la clique des officiels nous bourraient le mou avec leur "embuscade bien préparée" et le fait que les soldats étaient morts au début de ladite embuscade. Seulement voilà, un militaire, ça parle pas souvent, mais parfois ça parle quand même...

Le chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, a décrit, lors d'une conférence de presse à Paris, ce qu'il a décrit comme "une embuscade bien montée". "Arrivé à proximité d'un col, le chef de section a fait débarquer l'élément de tête de sa section pour aller reconnaître le site à pied." C'est à ce moment-là que "le feu nourri" des assaillants a surpris la patrouille. "Le chef de section a été blessé à l'épaule tout de suite, ce qui a contribué à la désorganisation", a ajouté le général Georgelin, pour lequel l'attaque a correspondu à "un schéma d'embuscade classique". Puis s'est engagée "une série de combats qui ont duré jusque tard le soir, sur un terrain extrêmement favorable à l'ennemi", selon le général, tandis que "les appuis aériens étaient apportés par la coalition".

[b]Ce récit officiel paraît toutefois fort incomplet en comparaison des témoignages de soldats français blessés dans l'embuscade et rencontrés par Le Monde mercredi matin à Kaboul.
Et on continue à envoyer des gamins de 20 ans se faire tuer sans trop savoir pourquoi dans des conditions pareilles. Formidable.

Le nombre de victimes s'expliquerait notamment, selon ces soldats, par la lenteur de la réaction du commandement et de sérieux problèmes de coordination. L'unité de reconnaissance chargée d'approcher le col à pied est restée sous le feu ennemi "pendant près de quatre heures sans renfort". "Nous n'avions plus de munitions pour nous défendre avec d'autres armes que nos Famas", raconte un blessé.

Les frappes aériennes de l'OTAN censées permettre aux soldats assaillis de sortir du guet-apens ont par ailleurs, selon les blessés, raté leur cible et touché des soldats français, de même que des tirs venant des soldats afghans positionnés en aval[/b]. Les communications radio ont par ailleurs été coupées avec les unités du Régiment du marche du Tchad, créant une grande frustration parmi les soldats coincés au col.

"Lorsque nous sommes arrivés à cinquante mètres de la ligne de crête, raconte un soldat, les tirs ont commencé. Ils n'ont pas cessé pendant six heures. Parmi les attaquants, il y avait des tireurs d'élite, ils étaient plus nombreux que nous et nous attendaient. On les entendait recharger leurs armes."

Les survivants à l'attaque s'interrogent également sur l'absence de mise en veille, comme c'est le cas pour ce type de mission à risque, d'une force d'action rapide. "Il faut près de trois heures pour arriver au col, suffisamment de temps pour que les talibans soient prévenus par des complices de notre arrivée."

Contrairement à la version officielle, les victimes ne sont pas toutes mortes lors des premiers tirs ennemis mais, selon les soldats interrogés, au fil des affrontements.

j'ai entendu qu'il y avait enquête , ce qui tend à prouver qu'effectivement , c'était le grand foutoir !

S'il y a eu bavure, cela expliquerait alors les hommages particulièrement appuyés de nos alliés.

Arf , j'ai l'impression qu'ici les soldats meurent pour rien , dans une guerre perdue d 'avance . C'est triste .

Avant de savoir si elle est perdue, j'aimerais déjà savoir pourquoi on la fait.

Je ne suis pas sûre qu'elle soit perdue d'avance. En même temps, un soldat est un soldat. C'est son métier. Il sait lorsqu'il s'engage qu'il prend des risques sur sa vie.

Après bien sûr, si on essaie de trouver une "raison" à une guerre, on peut chercher . Aucune ne mérite la vie d'un homme, et faire la guerre est justement la preuve d'un échec de négociations.

Autant je trouve normal qu'on demande la vérité pour les familles, autant les polémiques (genre celles du PS) sur l'âge et l'entrainement des soldats sont puantes. Pendant l'Algérie c'était 10 paras par jour, la guerre ça tue, et les soldats ne partent pas à 50 ans au front.

Je pense aussi comme toi que les familles méritent la vérité.

Ce qui m'énerve c'est cette vision niaise de la guerre propre, sans mort...

Les guerres sont aussi un prétexte pour l'opposition d'avoir à redire au gouvernement en place.

oui , s'il y a eu des erreurs ou des manquements , la vérité doit être établie , ne serait ce que pour ne pas reproduire ces erreurs .
Cependant , il me semble stupide , comme le précise Pastaga , de reprocher l'âge des soldats , effectivement , de tous temps , ce sont les jeunes hommes qui sont partis à la guerre , pas le 5 eme âge .
Et il faut rappeler que contrairement à ce qui se passait en Algérie , si ces hommes sont toujours des jeunes , au moins ils avaient choisi le métier des armes , en Algérie , ce sont des appelés qui se faisaient tuer .

Pastaga a écrit:Ce qui m'énerve c'est cette vision niaise de la guerre propre, sans mort...

c'est la guerre selon les scénaristes , quand les ùmorts se rélèvent , ou la guerre selon les jeux vidéos , quand tu es mort , tu recommences la partie !

Et il faut rappeler que contrairement à ce qui se passait en Algérie , si ces hommes sont toujours des jeunes , au moins ils avaient choisi le métier des armes , en Algérie , ce sont des appelés qui se faisaient tuer .

Tout à fait. Et ce sont des paras, ils sont entrainés à en chier.

D'accord avec vous deux.

Egalement

Il semblerait à la lecture des journaux ce matin, que l'enquête évolue. Ma fille et son ami étant venus à la maison cette semaine, les discussions sur l'Armée française sont revenues sur le tapis bien sûr. Il semble qu'il y ait beaucoup de choses à y revoir ! En équipements déjà :
. les gilets pare-balle sont parait-il un défi aux lois de la pesanteur
. Les fameux rangers sont un véritable drame pour effectuer des longues marches. Les américains ont semble-t-il abandonné ces équipements archaïques qui blessent les pieds des soldats et les diminuent donc, et ont opté pour des chaussures légères et donc plus adaptées
. Certains Chefs restés trop longtemps en caserne, et alourdis par la paperasse administrative semblent inaptes et pleutres sur le terrain
. Au niveau des moyens d'une façon globale, nous sommes assez pauvres

Cet article est assez intéressant tout de même :

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Propos recueillis par Isabelle Lasserre


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«Ceux qui critiquent l'engagement français ne proposent aucune alternative. Que voulez-vous faire d'autre ? Redonner le pays aux talibans, qui le replongeront dans le Moyen Âge ?»
«Ceux qui critiquent l'engagement français ne proposent aucune alternative. Que voulez-vous faire d'autre ? Redonner le pays aux talibans, qui le replongeront dans le Moyen Âge ?»
Le ministre français de la Défense explique au «Figaro» le contexte du drame de lundi et la détermination de la France à rester sur le terrain.

LE FIGARO. - On a l'impression que la France découvre seulement maintenant que ses soldats sont engagés dans une guerre en Afghanistan. Le mois dernier, les Américains ont perdu neuf hommes d'un coup sur le même terrain et cela n'a pas provoqué le même choc. Pourquoi ?

Hervé MORIN. - Mes premières pensées vont à nos soldats disparus et dans ces instants si difficiles, je songe à leurs familles. Je dois rappeler que nous sommes en Afghanistan depuis 2001. Nous venons de perdre dix de nos hommes dans une région que nous connaissions pour en avoir eu la responsabilité il y a 16 mois. Depuis longtemps, nos hommes sont exposés aux bombes artisanales, aux mines, à des tirs sporadiques, à des accrochages. Mais jamais encore à une embuscade relevant d'une opération militaire d'une telle ampleur. Les forces françaises avaient jusque là déploré peu de morts, en tout cas nettement moins que les Américains et les Britanniques. Beaucoup de Français découvrent aujourd'hui que l'Afghanistan est sans doute le premier théâtre depuis plusieurs décennies dans lequel les armées françaises, qui affrontent des talibans de plus en plus organisés, sont engagées dans des opérations militaires brutales et violentes.

Les Français ont-ils été particulièrement visés ?
Les Américains l'ont été de la même manière le mois dernier. Les talibans ont frappé les Français lundi car ils patrouillaient dans une vallée qui est un verrou important au niveau stratégique. Ceci étant dit, les talibans savent qu'ils ne peuvent pas gagner cette guerre, ils subissent des pertes et doivent reculer face aux alliés dans certaines vallées qu'ils contrôlaient. Ils utilisent donc des moyens dont ils savent qu'ils déstabilisent les démocraties européennes. Leur but est de faire douter les populations européennes de la justesse de l'engagement international en Afghanistan. En frappant de la sorte ils cherchent à affaiblir les convictions des populations et à provoquer un retrait des forces de certains pays qui lui même, par un effet domino, mènerait à l'effondrement des efforts consentis depuis 2001 à la demande de l'ONU.

Quelles sont les leçons qui vont être tirées de ce drame ?
Le Président de la République a demandé un retour d'expérience. Les insurgés, dont les zones refuges du Pakistan sont le vivier majeur, sont des combattants très performants qui s'adaptent à notre tactique avec intelligence et détermination. Il faut en tirer les conséquences, conserver l'initiative sur le terrain et augmenter notre capacité de reconnaissance et de renseignement. Peut-être faut-il envoyer plus de drônes et renforcer les moyens héliportés. Nous prendrons les décisions qui s'imposent dans ce domaine. En tout cas, on ne peut pas envoyer des hommes en Afghanistan pour les laisser dans des camps, cela ôterait tout sens à notre mission. Nous ne pouvons pas non plus transférer brutalement le pouvoir à l'armée afghane sur l'ensemble du pays : ses progrès sont sensibles mais elle manque encore de l'expérience et de la rigueur opérationnelle nécessaire. Nous faisons en sorte qu'il y ait un maximum de protection pour nos forces. Sachant que le risque zéro n'existe pas. Il est incompatible avec l'exercice militaire.

En France, certains remettent en question l'engagement de la France en Afghanistan...
Il n'y aura pas de changement dans cet engagement. Je vous rappelle que si la France est en Afghanistan depuis 2001, c'est à la suite d'une décision conjointe prise par Jacques Chirac et Lionel Jospin. Vingt cinq pays européens sur les 27 que compte l'Union sont présents en Afghanistan. Ceux qui critiquent l'engagement français ne proposent aucune alternative. Que voulez-vous faire d'autre ? Redonner le pays aux talibans, qui le livreront aux terroristes islamistes pour notre malheur futur ? Tout le monde a conscience que la communauté internationale ne peut pas échouer. L'Afghanistan a pour frontière le Pakistan et l'Iran. C'est une partie de la stabilité du monde et donc de la sécurité du monde qui s'y joue.

Les deux candidats à la présidence américaine estiment que la solution passe par un renforcement des troupes. Est-ce aussi votre opinion ?
Si on ne veut pas rester indéfiniment en Afghanistan et si on veut que le pays prenne son destin en main, nos efforts sont plus que jamais nécessaires. Mais la France, qui a organisé la Conférence de Paris en avril, a toujours dit que la solution n'était pas uniquement militaire. Il faut une action de reconstruction et des efforts dans tous les secteurs. Mais il ne faut pas non plus faire l'impasse sur l'action militaire. On ne peut pas faire du développement dans un pays qui est en guerre. Et quel type d'action civile pouvons nous engager face à des insurgés qui veulent détruire le pays et faire tomber le pouvoir ? Je pense que la solution passe par une meilleure coordination entre le civil et le militaire. Il faudrait aussi davantage de cohérence entre les forces nationales engagées en Afghanistan. Le fait que les pays, par exemple, aient des règles d'engagement différentes limite l'efficacité des actions.

» L'état-major «tirera toutes les leçons» de l'embuscade de lundi

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Petite précision :

Les morts de la guerre d'Algérie pour la plupart n'étaient pas volontaires et de surcroît n'étaient pas payés.

L'armée en Algérie chargée de défendre un département français, était constituée de soldats engagés et d'appelés.

Que vient faire la guerre d'Algérie là-dedans ?

Ca part d'un post de Livaste en page 1

Octave a écrit:Que vient faire la guerre d'Algérie là-dedans ?

Lis tous les post de ce sujet et tu trouveras !

J'ai bien vu mais quel est l'intérêt de ton post (Pirouette) par rapport à la discussion actuelle ? Livaste est intervenue en citant l'Algérie pour parler de l'âge des soldats parce que ça faisait débat, Pastaga pour dire que là-bas aussi c'était une guerre sale comme toutes les guerres parce que ça faisait débat, mais personne n'a jamais parlé d'argent dans le fil ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Que les 10 là sont moins à plaindre parce qu'ils étaient pros et donc payés ? Exprime-toi clairement.

Ce lien pour nous permettre de comprendre un peu mieux pour l'instant :

http://www.armees.com/Deroulement-de-l-embuscade-maudite,29340.html