l'attitude de la Russie inquiète les ex pays du rideau de fer

C'EST LE PREMIER dommage collatéral du conflit géorgien : une nouvelle crise de confiance entre la « Vieille » et la « Nouvelle Europe ». Faute d'avoir convaincu l'UE d'adopter une ligne dure à l'égard de la Russie, Varsovie, qui semblait avoir pris quelque peu ses distances avec l'Administration Bush, mise plus que jamais sur l'Amé­rique pour assurer sa sécurité. La Pologne et les États-Unis ont conclu hier soir, un accord sur l'implantation d'un bouclier antimissile américain sur le territoire polonais.

Engagées il y a quinze mois, les discussions s'enlisaient. Elles butaient sur les exigences de Varsovie qui réclame des batteries antiaériennes de dernière génération. Seulement voilà, comme l'a reconnu le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski : « Nous avons aujourd'hui une situation internationale nouvelle. » Et du même coup, a ajouté le ministre de la Défense, Bogdan Klich, les Américains auraient « beaucoup assoupli leur approche au cours des derniers jours ». Les Polonais aussi sans doute. Selon des informations de la presse polonaise, Washington serait enfin disposé à fournir à la Pologne une batterie de missiles antimissiles Patriot et à lui en vendre cinq autres à un prix réduit. Les officiels polonais n'ont pas confirmé, mais le président Lech Kaczynski et le premier ministre Donald Tusk se sont dits « optimistes ».

De quoi rassurer Varsovie, où l'intervention russe en Géorgie a réveillé de vieux démons. Car, comme le remarque le député libéral Jacek Saryusz-Wolski, « si la Russie peut se permettre d'agir ainsi à l'égard de la Géorgie , pourquoi ne le ferait-elle pas ailleurs ? » Mardi à Tbilissi, Lech Kaczynski se montrait encore plus alarmiste : « Aujourd'hui, c'est la Géorgie, demain ce sera le tour de l'Ukraine et plus tard peut-être de la Pologne. » Certes, nuançait un diplomate polonais, « la Russie ne va pas envahir le Caucase du Sud, mais si l'Occident ne réagit pas fermement, elle s'y garantira une influence politique exclusive ».


Kiev s'en mêle

À l'instar des présidents polonais et lituanien, qui n'ont pas hésité à comparer la médiation française à « un nouveau Munich », une partie de la presse polonaise tire à boulets rouges sur Nicolas Sarkozy, jugé trop « mou ». Une petite phrase du président français sur « les intérêts des russophones » dans le Caucase a fait bondir le très sérieux quotidien Gazeta Wyborcza. Ces propos, qui, selon le journal, « sonnent mal » aux oreilles des Polonais, ont ravivé de vieilles rancœurs. Celles qu'a soulevées une autre petite phrase, cette fois de Jacques Chirac, lors de la crise transatlantique de 2003 (« Vous avez perdu une occasion de vous taire »). Résumant un sentiment général, Gazeta se lamente qu'une fois de plus, « la Vieille Europe n'écoute pas la Pologne ».

Un accord sur le bouclier antimissile va attiser le feu, la Russie estimant que ces intercepteurs constituent une menace directe contre elle. La colère de l'ours russe risque d'être décuplée par la décision de l'Ukraine d'imposer des restrictions à la flotte russe de la mer Noire. Les navires déployés au large de la Géorgie devront quémander une autorisation de Kiev pour regagner Sébastopol, leur port d'attache en Crimée. Qui plus est, l'armée ukrainienne s'assurera que les Russes respectent bien ces restrictions.

Les séparatistes abkhazes occupent 13 villages géorgiens 16.08.2008, 22h15 | Mise à jour : 22h25



Des rebelles abkhazes, appuyés par les forces russes, ont pris le contrôle samedi de 13 villages géorgiens et d'une usine électrique proches du territoire séparatiste d'Abkhazie, a annoncé le ministère géorgien des Affaires étrangères.
«Des bandes armées du régime séparatiste abkhaze, aux côtés d'unités des forces armées régulières russes» ont occupé deux villages dans la région de Zougdidi, 11 villages dans la région de Tsalenjikha, et la centrale hydroélectrique d'Enguri, sur la rivière Enguri, a indiqué le ministère dans un communiqué.

En visite hier à Tbilissi, Angela Merkel, a déclaré que la Géorgie «entrerait dans l'Otan».
Alors que les États-Unis dénoncent le recours à de vieilles méthodes soviétiques, la France a durci sa position à l'égard de Moscou.

Confronté à une Russie multipliant les déclarations va-t-en-guerre, les attaques militaires sur le terrain géorgien et les pieds de nez à l'Occident, Européens et Américains ont fini par hausser le ton dimanche pour avertir Moscou qu'il courait le danger d'un isolement total sur la scène internationale.
Tandis qu'Angela Merkel, arrivée en toute hâte à Tbilissi en provenance de Sotchi, annonçait net et clair que la Géorgie «entrerait dans l'Otan», le président français Nicolas Sarkozy durcissait sa position, pour menacer la Russie de «graves conséquences pour l'avenir du partenariat Russie Union européenne». Dans le même temps, les États-Unis donnaient de la voix pour rappeler les Russes à leurs engagements, Robert Gates dénonçant le retour à Moscou «de vieilles méthodes soviétiques».

L'effet a été quasi immédiat. Quelques minutes après la déclaration française, le président russe Dmitri Medvedev, que Nicolas Sarkozy avait joint longuement au téléphone, annonçait que ses troupes se retireraient à partir de lundi de Géorgie. Parlant après cette annonce, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a estimé que la réputation de la Russie, après une semaine d'invasion, est «en lambeaux». Elle a exprimé l'espoir que «cette fois, la Russie tienne sa promesse».

Approvisionnement difficile

Malgré l'accord de cessez-le-feu, chars et soldats russes étaient toujours, dimanche, bien installés en Géorgie, hors de la province séparatiste d'Ossétie du Sud, et «fortifiaient» même leurs positions non loin de la capitale Tbilissi, selon le gouvernement géorgien. Le secrétaire du Conseil de sécurité de Géorgie, Alexandre Lomaïa, a précisé que les soldats russes avaient établi des postes de contrôle avec des blindés en quatre points, sur la route reliant Gori au village d'Igoety, une localité distante de 30 km de Tbilissi. Une cinquantaine de chars ont aussi pris position, faisant face à Gori, sur environ un kilomètre, à l'entrée de la ville.

L'aide humanitaire arrivait toujours au compte-gouttes, dimanche, dans la région de Gori, les Russes ne donnant aucune «indication claire que les responsables des secours pourront se déplacer sans entrave», a dit le coordinateur de l'ONU.
Les Géorgiens restent donc sur le qui-vive. Samedi, après la destruction par les forces russes d'un pont de chemin de fer, à Kaspi, le ministre de l'Intérieur géorgien avait parlé d'«une grande menace» sur l'approvisionnement de la capi­tale, vu le blocus par les Russes de la route cruciale de Gori, et la mise hors service de la voie ferrée. Dimanche, Le Figaro a pu toutefois constater que les Géorgiens s'appliquaient déjà à reconstruire le pont.
[color=red]Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des 26 pays de l'Alliance atlantique doit se tenir demain pour discuter du conflit russo-géorgien et de l'attitude à adopter envers une Russie de plus en plus agressive[/color].
En avril, les dirigeants de l'Alliance avaient refusé à la Géorgie et à l'Ukraine le statut de candidat officiel qu'elles réclamaient, sous la pression de Berlin et Paris. Mais le jeu a changé avec l'explosion du conflit russo-géorgien. Certains en tirent la leçon qu'il faut absolument tendre la main à Tbilissi. Les autres que cette guerre démontre au contraire la folie d'intégrer la Géorgie et de courir le risque de se retrouver en guerre contre l'ours russe.

Thibault a écrit:La paix universel c est pas pour demain .

Le célèbre parc naturel de la gorge de Borjomi était en feu samedi après un bombardement de l'aviation russe, a affirmé le ministère géorgien des Affaires étrangère.

"La gorge de Borjomi brûle après un bombardement incendiaire hier (vendredi) par des hélicoptères russes dans la forêt de ce parc national", selon un communiqué du ministère.


La Géorgie a demandé l'aide de la Turquie pour "répondre à cette catastrophe naturelle", mais "l'armée de l'air russe patrouille dans la région avec des hélicoptères et refuse d'accorder un droit de passage à l'appareil turc".

on sait depuis longtemps qu'ils n'en n'ont rien à faire , les gouvernants russes , ni de l'humanité , ni de l'écologie !

La gorge de Borjomi, à quelque 120 km au sud-est de Tbilissi, la capitale géorgienne, est l'un des principaux parcs naturels de Géorgie d'où provient notamment une eau minérale très appréciée dans les pays de l'ex-URSS.