Pour Paris, les Farc restent une organisation terroriste

Alvaro Uribe a qualifié de «très confiant, très sincère, très constructif» son entretien avec Nicolas Sarkozy, le remerciant pour son soutien dans son combat «contre le terrorisme». (Le Figaro/Ceccarini)
Le président français, qui a reçu lundi son homologue colombien, accepte le principe d'une médiation européenne, pour parvenir à libérer les otages de la guérilla.
Mission plutôt réussie pour Alvaro Uribe. Reçu lundi à l'Elysée pour un entretien consacré aux otages de la guérilla colombienne, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, le président colombien a réussi à rallier Nicolas Sarkozy à ses propositions de libération des otages. Le président français a apporté son soutien à sa stratégie de relance de la médiation européenne.

Cette mission menée par l'Eglise catholique, à laquelle participerait des émissaires venant de France, d'Espagne et de Suisse, «pourrait être utile si ces efforts disposent de garanties d'indépendance et de marges de discussion» nécessaires a souligné Nicolas Sarkozy. Pour autant Paris ne renonce pas au rôle que pourrait jouer le président vénézuélien Hugo Chavez qu'il considère comme un acteur majeur pour aboutir à la libération d'Ingrid Betancourt. Le président français a «encouragé» Alvaro Uribe «à n'exclure aucun concours utile pour permettre en particulier la libération sans délai des otages», selon le porte-parole de l'Elysée David Martinon. Un appel du pied au président colombien qui a démis en novembre dernier Hugo Chavez de ses fonctions de médiateur entre les Farc et Bogota et veut reprendre la main dans le dossier des otages.


Les Farc refusent les visites de la Croix Rouge

Cependant Paris ne suivra pas l'appel de Hugo Chavez. Auréolé du succès de son opération de récupération de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, le président vénézuélien avait suggéré à la communauté internationale de retirer la guérilla de la liste des organisations terroristes. L'Elysée a annoncé toujours considérer les Farc comme une organisation terroriste. Paris « demeure solidaire des positions de l'Union européenne. Cette question ne pourrait être réexaminée qu'en fonction d'une évolution du comportement des Farc », a indiqué Nicolas Sarkozy.

Cette demande d'Hugo Chavezavait été catégoriquement rejetée par Alvaro Uribe qui « ne veut pas légitimer des terroristes » et a contribué à accroître les tensions entre Bogota et Caracas déjà fort vives depuis qu'Alvaro Uribe a retiré à son homologue vénézuélien sa mission de médiation. Le président colombien a réitéré son refus lundi matin. Partisan de la manière forte vis-à-vis de la guérilla, Alvaro Uribe a expliqué sur Europe 1 que sa priorité était de libérer les otages mais aussi «d'écraser les terroristes». « Nous sommes en train de les vaincre et il faut que la France le comprenne» a-t-il souligné.

La mission de la médiation européenne s'annonce toutefois d'ores et déjà difficile. Les Farc ont indiqué dimanche qu'elles n'acceptaient pas que le Comité international de la croix Rouge (CICR) visite les otages qu'elles détiennent. Raul Reyes, porte-parole de la guérilla a également nié avoir eu récemment des entretiens avec l'Eglise catholique que le président Uribe a mandatée pour établir des contacts avec la guérilla.