Meurtre de Valentin. «Prélever» une vie

Le principal suspect dans le meurtre du petit Valentin a été mis en examen, hier, pour « homicide avec préméditation sur mineur de 15 ans avec actes de barbarie ». Il aurait avoué le crime à sa compagne, qui, elle, a parlé aux enquêteurs.

Le jour des obsèques du petit Valentin, tué le 28 juillet à Lagnieu (Ain), alors qu’il faisait du vélo, son meurtrier présumé, Stéphane Moitoiret, un marginal de 39 ans, a été mis en examen, hier, pour « meurtre avec préméditation avec acte de barbarie sur mineur de moins de 15 ans ».
Sa compagne, Noëlla Hégo, 48 ans, est poursuivie, elle, pour « non-empêchement de la commission d’un crime, soustraction et disparition d’arme et non-dénonciation », a précisé le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Jean-Paul Gandolière.
Le magistrat a justifié la qualification d'« acte de barbarie » retenue contre Stéphane Moitoiret en raison des « 44 coups de couteau et dix coups de défense » reçus par le petit garçon. L’homme encourt la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Le couple a été écroué hier soir.

« Un retour en arrière »
Si le meurtrier présumé nie les faits, sa compagne a fait des aveux circonstanciés lors de sa garde à vue. Le procureur a retracé, hier, le parcours du couple, tel que relaté par Noëlla Hégo.

« Une fois arrivé à la salle paroissiale de Saint-Sorlin (Ain), où le couple avait l’intention de s’installer, Stéphane Moitoiret aurait voulu faire "un retour en arrière", selon ses mots. Cela signifie, dans leur délire, qu’il voulait provoquer un incident, prélever une vie.
Il aurait quitté le logement avec un couteau avant d’aller tuer Valentin. L’enfant s’est défendu et le suspect se serait blessé à la main gauche avant de s’enfuir après avoir vu deux femmes », a raconté le magistrat. A son retour à la salle paroissiale de Saint-Sorlin, Stéphane Moitoiret est « couvert de sang » mais « ne perd pas le contrôle, il se lave et change ses vêtements », a souligné le procureur. Les vêtements que Stéphane Moitoiret portait au moment du meurtre ont d’ailleurs été retrouvés dans un sac plastique, sur la route de Saint-Sorlin, hier, grâce aux déclarations de Noëlla Hégo. Les recherches se poursuivent pour retrouver l’arme du crime, un couteau. Noëlla Hégo a affirmé aux gendarmes que Stéphane Moitoiret lui avait avoué son crime, mais ce dernier n’a pas reconnu les faits en garde à vue. Selon la femme, toujours citée par le procureur, « il était devenu irritable et violent verbalement, depuis un mois, elle ne le maîtrisait plus ».

Des rapprochements
Ce couple de marginaux, interpellé dimanche en Ardèche, vagabondait depuis plusieurs années « sans direction dans une sorte de mysticisme délirant », a encore noté le procureur. Des rapprochements vont maintenant être faits entre le meurtre de Valentin et toutes les affaires non résolues qui ont eu lieu dans les régions où les deux suspects ont séjourné. Les enquêteurs ont également saisi Interpol.

Si les experts devaient conclure à une "abolition" du discernement au moment des faits, la loi Dati de février 2008 prévoit, dans son volet sur l'"irresponsabilité pénale", une audience devant la chambre de l'instruction qui rendrait "un arrêt de déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental". Cette décision figure au casier judiciaire, contrairement au non-lieu prononcé avant cette loi dans des cas similaires, et peut s'accompagner de mesures de sûreté dans le cadre d'une hospitalisation psychiatrique

Le Journal officiel a publié mardi matin la loi sur la rétention de sûreté qui crée des centres d'enfermement à vie pour les criminels dangereux, signée lundi par le président de la République, après avoir été censurée partiellement jeudi par le Conseil constitutionnel.
Le Journal officiel a publié mardi 26 février la loi sur la rétention de sûreté qui crée des centres d'enfermement à vie pour les criminels dangereux, signée lundi par le président de la République, après avoir été censurée partiellement jeudi par le Conseil constitutionnel.
La loi prévoit notamment l'ouverture de centres où les criminels les plus dangereux, auteurs de crimes sur mineurs et sur majeurs avec circonstances aggravantes, pourront être enfermés à vie à expiration de leur peine de prison. Sont concernés les criminels condamnés à 15 ans de prison et plus.
Décidé par une commission de trois magistrats, le placement en rétention, prévu pour un an, pourra être ensuite renouvelé indéfiniment.

Pastaga a écrit:Vous êtes donc en train de dire que vous ne vallait pas mieux en terrme d'humanité qu'un tueur en série.
C'est précisemment parce que certains ont envie de s'élever au dessus de la bestialité, que la peine mort est abolie. Je préfère payer quelques euros d'impôt en plus et garder mon humanité, le prix n'est pas élevé !