Soldes: le bilan est sévère

Les soldes se terminent tout juste et les commerçants ne cachent pas leur mécontentement. Selon une enquête de la Chambre de commerce de Paris, le bilan de ces six semaines est décevant.
Les soldes se terminent et la déception se fait sentir chez les commerçants. En effet, les résultats sont loin d'avoir été à la hauteur des espérances que ce soit à Paris ou dans le reste de France.

La Chambre de Commerce et d'industrie de Paris (CCIP) a fait paraître une enquête sur les soldes d'été à Paris le 23 juillet. L'ensemble des arrondissements de la capitale et tous les secteurs d'activité sont passés au peigne fin.

Cette enquête dresse un bilan sévère. Entre un pouvoir d'achat en chute libre, une météo désastreuse et des mouvements sociaux de plus en plus pesants, la conjoncture n'a en effet pas été favorable. Après une saison médiocre, les commerçants pariaient pourtant sur les soldes pour écouler leur stock.

Selon l'étude, la moitié des commerçants (51%) sont peu ou pas satisfaits de leurs résultats et 43% ont vu leurs ventes fondre comme neige au soleil comparé à l'année dernière. Près de la moitié des interrogés (48%) accusent la vente sur Internet de grignoter leur part du gâteau. Mais tous les secteurs d'activité ne sont pas touchés de la même manière: alors que le prêt-à-porter subit un sérieux revers, le domaine de la chaussure et le commerce haut de gamme ne sont pas à plaindre.

Paris n'est pas seul dans ce cas. Les provinces ont vu leurs ventes baisser de 15% chez les indépendants surtout à Rennes, Lille, Toulouse et les régions du littoral où les touristes ont changé leurs habitudes d'achat.

En réponse au contexte morose, toujours selon l'enquête de la CCIP, les commerces ont consenti dès l'ouverture des soldes à baisser significativement leurs prix: 40% des commerces ont proposé 60% de remise. Chose rare pour un premier jour, mais qui se fait de plus en plus fréquemment compte tenu de la frilosité des clients. Bien que 85% des commerçants avouent observer une hausse de leur chiffre d'affaire, celle-ci reste "modérée" (+ 20%). En réaction, près de la moitié des commerçants (45%) sont forcés d'organiser des ventes privées pour "fidéliser leur clientèle et renforcer leur activité avant les soldes, période traditionnellement creuse."

Le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français

Comment expliquer ces résultats? Pour Claire Diemer du département Marketing de TNS World Panel la baisse du pouvoir d'achat explique le désintérêt des clients pour les soldes. Il est devenu la première préoccupation des Français (61%) selon une étude de la Sofres", explique-t-elle. Le poids des dépenses contraintes est en constante augmentation.

Par rapport à l'année dernière, le budget des ménages a augmenté de 21 euros.
Du coup, ils sont dans l'obligation d'arbitrer leur dépense. Et selon moi, l'habillement a toutes les chances d'être dans les premiers achats à passer à la trappe", estime-t-elle.

Les foyers les plus touchés sont ceux qui faisaient déjà attention l'année dernière. La répercussion des prix des matières premières s'est fait d'abord ressentir dans le hard discount parce que les grandes marques peuvent absorber plus facilement la hausse des prix. Le hard discount reste néanmoins ce qu'il y a de moins cher.

En résumé, ce sont les ménages qui fréquentaient déjà les hard discount qui sont les plus affaiblis par l'inflation. "Je ne serais pas étonnée que les soldes attirent plus de monde même si les ménages consomment moins", poursuit-elle. Les soldes attirent par leurs prix, mais le comportement des clients à changé. Ils sont contraints de faire attention.

Ce secteur doit réussir à s'adapter à ce nouveau contexte. D'autant plus que la loi de modernisation de l'économie (LME) a été votée à l'Assemblée le 23 juillet. Elle prévoit de modifier certaines règles dans le commerce pour permettre d'écouler plus aisément les fins de série. Entre autres, la réforme permettra aux commerces de choisir deux semaines de soldes en plus dans l'année, au moment de leur choix. Les deux périodes déjà existantes seront réduites d'une semaine.

Pastaga a écrit:La stagnation des salaires est bien de la responsabilité du gouvernement et de Sarko. Leurs mesures pour les chômeurs, la non augmentation des fonctionnaires (qui donnent le ton dans le privé et consomment eux aussi), et la loi TEPA permettent aux entreprises de serrer la vis.
Tu peux penser que c'est de l'antisarkozyme primaire, mais Sarko est bien le bon élève de M Trichet.

Alors oui la conjoncture intenationale n'est pas favorable. Mais avec cette politique ce sont les travailleurs, toute catégorie confondu du temps partiel au cadre sup, qui vont trimer, et ils le feront pour les divers rentiers.

Pastaga a écrit:
L'hyperinflation des années 70 n'a pas géné ceux qui bossaient, les salaires suivaient. Par contre les rentiers en ont pris dans la gueule.