hatel opposé à la suppression des notes à l'école primaire

Un appel solennel afin d'éviter une stigmatisation des élèves et la sélection par l'échec, soutenu par vingt personnalités, parmi lesquelles Boris Cyrulnik, Daniel Pennac ou Marcel Rufo.

«Il ne faut pas voir la note comme l'échec, comme le rejet, comme la sanction. C'est aussi l'évaluation d'un travail, ça peut être pour l'élève un objectif... un projet de progression pour l'élève», a défendu Luc Chatel. «La note, elle est utile pour avoir des repères, pour mesurer les résultats des élèves.» Le ministre a fait valoir que la loi Fillon sur l'école de 2005 avait prévu, à côté de l'actuel système de notation par les enseignants, «une évaluation par connaissances et compétences» acquises ou non par l'élève de 6 à 16 ans, tout au long de sa scolarité obligatoire. «Je pense que nous avons progressé avec cette double évaluation, les notes d'un côté et l'évaluation par compétences d'un autre côté.»

Les initiateurs de l'appel, publié dans «le Nouvel Observateur» ce jeudi, veulent rompre avec une école de la sélection par l'échec. «Nous appelons à supprimer la notation à l'école élémentaire, qui doit devenir l'école de la coopération et non de la compétition», écrivent-ils.

La philosophie dès la seconde

Le ministre était interrogé par la presse en marge de l'ouverture de la Journée internationale de la philosophie à l'Unesco à Paris. A cette occasion, il a annoncé que l'enseignement de la philosophie dès la classe de seconde serait expérimenté auprès d'établissements volontaires à la rentrée prochaine. Un enseignement anticipé qui «ne modifierait absolument en rien l’enseignement de la philosophie en classe terminale, que ce soit dans son statut et ses finalités ou dans ses programmes et ses horaires», selon Luc Chatel.

En seconde, la philo sera enseignée au travers des «enseignements d'exploration» (deux modules obligatoires au choix) et de l'accompagnement personnalisé (deux heures par semaine). De plus, les enseignants de philosophie pourront se charger des cours d'éducation civique, juridique et sociale (ECJS), en abordant des thèmes tels que la citoyenneté, les droits et devoirs sous l'angle philosophique. Ils pourront aussi «intervenir de manière ciblée au sein des cours d'autres disciplines pour en éclairer la portée philosophique», précise un communiqué du ministère.