Le groupe Michelin soupçonné d'abus de position dominante en France
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Le groupe Michelin soupçonné d'abus de position dominante en France
Anne Salomon
14/08/2008 | Mise à jour : 06:54 | .
Le ministère fait il tout e qu'il peut pour ajouter des handicaps à cette entreprise française ?
14/08/2008 | Mise à jour : 06:54 | .
Bercy a transmis au Conseil de la concurrence une plainte du distributeur de pneus Vulco.
Mauvaise nouvelle pour Michelin. Le ministère de l'Économie a décidé de transmettre un dossier d'abus de position dominante visant le groupe, au Conseil de la concurrence.
Tout est parti de courriers adressés à la fin de 2007 par le manufacturier à ses distributeurs. Il les informait qu'il réviserait à la baisse les avantages commerciaux consentis aux distributeurs ayant un lien direct ou indirect avec un fabricant de pneus concurrent. Or, dans un marché très disputé, cette menace pèse lourd puisque la marge de ces distributeurs correspond peu ou prou à l'importance des ristournes qui leur sont accordées par les « pneumaticiens ».
Comme, par ailleurs, aucun distributeur ne peut raisonnablement se passer de Michelin en France, Vulco, lié à l'américain Goodyear, se trouvait soumis à un choix cornélien : soit ne pas vendre de pneus Michelin et perdre des clients, soit vendre des produits Michelin et ne pas gagner un centime. Après un échange de courrier infructueux, Vulco s'est trouvé contraint de se rendre à Bercy auprès des services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin de lui exposer son problème.
Les agents de Bercy ont été convaincus que le dossier méritait d'être examiné de plus près par le Conseil de la concurrence. Celui-ci pourrait en effet ne pas apprécier la teneur du courrier reçu par Vulco. Généralement, il réprime sévèrement tout ce qui est susceptible de fausser le jeu normal du commerce.
«Une politique commerciale irréprochable»
Michelin a déjà connu ce type de mésaventure devant la Commission européenne. En 2001, Bruxelles avait condamné le groupe français à près de 20 millions d'euros d'amende pour des faits similaires. À l'époque, les autorités européennes de la concurrence avaient considéré comme un abus de position dominante le système très complexe mis en place par Michelin et qui combinait remises et avantages financiers divers pour ses revendeurs. Ces ristournes étaient calculées sur le nombre de pneus Michelin vendus chaque année et les revendeurs ne connaissaient le prix d'achat final qu'à la fin de chaque exercice. Ils étaient ainsi non seulement privés de toute visibilité sur leur prix d'achat, mais encore incités à moins s'approvisionner chez les concurrents du groupe.
Chez Michelin où l'on n'a pas entendu parler d'un nouveau contentieux de ce type, on estime au contraire mener une « politique commerciale irréprochable en France ». Le groupe ajoute que sa part de marché n'est en rien « dominante » en France puisqu'elle est rongée par de nouveaux concurrents très agressifs que sont les fabricants coréens et chinois. Autant d'arguments qu'il lui faudra bientôt développer afin de convaincre le Conseil de la concurrence de sa bonne foi.
Le ministère fait il tout e qu'il peut pour ajouter des handicaps à cette entreprise française ?
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