Bientôt des commissariats de police européens?

Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a proposé à ses homologues européens, réunis ce lundi à Cannes, la création de «commissariats de police européens», dans plusieurs des Etats-membres particulièrement touristiques ou à l'occasion d'événements exceptionnels.
Un premier commissariat du genre pourrait bien être installé, de façon expérimentale, «à Lourdes, pour la prochaine visite du Pape en France », en septembre prochain, a déclaré Michèle Alliot-Marie à l'issue de la première réunion du Conseil informel Justice-Affaires intérieures. Dès le 1er août, des policiers italiens pourraient être détachés à Paris, Versailles et Nice, trois villes très fréquentées par les touristes italiens. En contrepartie, la France devrait envoyer des policiers français en Italie.

L'objectif est de permettre aux touristes de la zone euro d’avoir affaire à des policiers de leurs pays, parlant la même langue d’origine. Il s'agit de délocaliser «un ou deux policiers originaires des pays des touristes pour les aider. Ils pourront ainsi en cas de problème, comme un vol, trouver quelqu'un qui parle leur langue, qui les guide dans leurs démarches, leur explique leurs droits, les prend en charge», a expliqué la ministre.

L'initiative est soutenue par les autres pays européens. «Nous avons de la bonne bière, chez nous, et si vous en buviez trop, vous seriez content qu'un policier de votre pays puisse vous prendre en charge et vous ramener à votre hôtel» a résumé Ivan Langer, le ministre Tchèque de l'Intérieur. Son homologue espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, a apporté son soutien à une telle mesure, estimant qu'il est important, pour un étranger dans un pays, d'avoir «une possibilité d'écoute dans sa propre langue pour résoudre un problème.»

De tels commissariats auraient une vocation temporaire. Ils seraient installés pour une période donnée, «trois mois dans une zone touristique et un mois ou moins à l'occasion d'une importante manifestation sportive ou culturelle à caractère international», a précisé Michelle Alliot-Marie.

Erasmus policier
De fil en aiguille, les ministres des 27 Etats membres en sont arrivés à évoquer l’idée d’une «sorte d'Erasmus policier». «Si nous voulons que les policiers travaillent facilement ensemble, il leur faut un certain nombre de bases communes» a expliqué Michelle Alliot-Marie. Elle souhaite voir «des policiers d'un pays effectuer une partie de leur formation dans d'autres pays». Il pourrait s'agir «de stages plus ou moins longs, de plusieurs mois à plusieurs années», a-t-elle ajouté.