A qui profite l'affaire Banon/DSK ? Qui tire les ficelles ?

Quelle triste histoire pour François Hollande. Dans son salon parisien, au calme, l'œil un peu lointain et concentré, un portrait de Mitterrand, livre à la main devant sa bibliothèque, ornant fièrement son salon, salon dont les murs sont ternis par l'angoisse. Le pauvre, assurément il ne le voulait pas. Tristane Banon. Tristane Banon. Elle aura tout fait foirer, celle-là. Après Ségolène qui lui ôte la candidature des lèvres, voilà que Tristane B. lui ôte la selle de son destrier présidentiel.



François Hollande s'en mord les doigts, si près du but. Mais il se rassure, après tout ce n'est qu'une audition, il n'est impliqué dans aucune charge, à part celle d'avoir gardé un lourd secret sur sa conscience tourmentée, mais ça ne regarde que lui. Mais tout de même, l'atmosphère qui entoure cette affaire, selon lui, sent une désagréable odeur de la putréfaction politique qu'il renifle à plein nez, voulant au plus vite s'extirper de ce bourbier judiciaire, sans quoi la vindicte populaire ne tardera pas à le mettre dans le même sac que le triste sire DSK.

En déplacement à Dijon, cependant, il décide de prendre les devants, prévenant qu'il "n'accepterait pas la manœuvre comme instrument du débat politique". Digne, fier, voyant venir les détracteurs et les dessinateurs satiriques qui voient déjà en lui la nouvelle victime de leur plume acerbe.

Dans un moment d’extralucidité, il se dit que le socialisme ne fait pas bonne figure, face à ces Charlie's Angels qui n'ont que pour but de tuer tous les présidentiables : d'abord DSK, puis bientôt Hollande, sans parler des rumeurs concernant Martine Aubry, mais c'est une toute autre histoire.

Nafissatou Diallo, Anne Mansouret, Tristane Banon, les wonder women du combat perpétuel, éternel pour le droit des femmes que François Hollande estimait déjà acquis. Mais tout porte à croire que ce combat prend, selon lui, des allures politiques. "Seigneur, pitié, éloignez-moi des femmes, la politique, je m'en charge", aurait-il déclaré à ses amis, paraphrasant ainsi Oscar Wilde (ou Jacques Mesrine).

Plus que jamais, la politique devient un roman aux chapitres épineusement bien ficelés. De contes érotiques en manipulations de toutes sortes, ces futures présidentielles sonnent déjà le glas d'une ère où seules les idées d'avenir et les débats techniques faisaient foi.