Qui a tiré sur le médecin de Valenton ?

Le cabinet médical Gros-Buisson, situé à Valenton, a été le théâtre d’une attaque sanglante vendredi soir à l’encontre d’un médecin généraliste. Le docteur Désiré Amsellem a été victime d’une agression par balles alors qu’il sortait de l’établissement après sa journée de travail.

Malgré une opération effectuée au CHU du Kremlin-Bicêtre, dans la nuit de vendredi à samedi, l’état du praticien est toujours très critique.
Agé de 70 ans, le médecin a été blessé dans le dos. Deux coups de feu auraient été tirés dans sa direction, l’un d’eux l’atteignant au niveau de l’omoplate. « Je suis passé avant 21 heures, on lui prodiguait déjà les premiers soins, au coin de son bâtiment, sur la droite. Vers 22 h 30, la police bloquait encore l’accès à la rue », témoigne sur son blog Christian Honoré, conseiller municipal d’opposition de la ville.

« La victime n’a pas été choisie au hasard »

Selon les premiers éléments de l’enquête, confiée à la brigade criminelle de Paris, aucun témoin n’a assisté à la scène et aucune piste n’est encore privilégiée. Sur la commune, hier, c’était l’incompréhension la plus totale. « Il ne s’agit pas d’une agression pour faire peur, on a voulu tuer. Je n’en reviens toujours pas. Ici, le quartier est plutôt calme », témoigne un retraité. Le cabinet médical est, en effet, situé rue Etienne-Dolet, en face du parc Jacques-Duclos. « La victime n’a pas été choisie au hasard, c’est clairement le docteur Amsellem qui était visé. Je suis bouleversée et indignée par ce qui lui arrive. En plus, la personne qui a tiré court toujours », s’inquiète une mère de famille.
Dans les rues de Valenton, peu d’habitants envisagent cet acte comme étant celui d’un ancien patient. « Depuis que cela est arrivé, une idée terrible me hante. Même si aucune raison ne peut justifier cet acte criminel, j’espère toutefois que ces coups de feu n’ont rien à voir avec le fait que le docteur Amsellem soit de confession juive. A l’indignation viendrait s’ajouter la nausée. »Pour l’heure la brigade criminelle n’écarte aucune piste et ne dispose que de maigres éléments : le tireur aurait utilisé un fusil. Elle recherche donc toute personne qui aurait assisté à la scène ou vu un homme fuir avec une arme à la main*.

Vendredi, vers 20 heures, l'homme avait été grièvement blessé par un tir de fusil dans le dos alors qu'il quittait son cabinet où il exerçait toujours. Il avait été opéré dans la nuit de vendredi à samedi à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, subissant notamment l'ablation d'un poumon, et son état était critique.

Appel à témoins

Le parquet de Créteil a lancé dimanche un appel à témoins pour tenter de recueillir des témoignages sur cette agression. Pour l'heure, aucune piste n'est privilégiée même si le médecin, doué d'une «bonne réputation», était clairement visé, selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire à Paris. Mais cet appel à témoins n'a pas encore donné de résultats décisifs, selon la même source.

Après l'agression, la disparition de la mallette du médecin, marié et père de deux enfants, avait été constatée, mais la victime avait encore son portefeuille sur elle. Une perquisition au cabinet médical a été effectuée par les enquêteurs.

Une information judiciaire pour assassinat devrait être ouverte la semaine prochaine.