2 avril 2011 - la laïcité en débat
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2 avril 2011 - la laïcité en débat
La laïcité en débat :
Quelques éléments de réflexion ( pas de polémique ......ne vous trompez pas ! ) sur le débat sur la laïcité qui va s'ouvrir en France !
Voici un complément à notre éditorial du 5 mai 2003. Il faisait suite au lancement d'un débat sur la laïcité par la classe politique française. Les discours n'ont pas changé : voile et lieux de culte.
Aucun remède n'a été apporté entre-temps aux entorses à la séparation des Églises et de l'État : financement des lieux de culte, jours de congé communautaristes, mariage discriminatoire...
Pour éclairer les enjeux, nous vous proposons un survol des relations entre l'État français et les religions : Des origines à 1871 : mariage de raison, de 1871 à 2007 : divorce à l'amiable
Après une longue embellie d'un demi-siècle, l'Europe est entrée en ce début du XXIe siècle dans une période d'incertitudes et de doutes.
En France, la réouverture du débat sur la laïcité en est la manifestation la plus notoire. Elle n'a rien à voir avec l'Église catholique, qui ne pèse plus beaucoup dans le débat politique, mais dérive de l'implantation de nouvelles religions et en premier lieu de l'islam, en France comme dans le reste de l'Europe.
La crainte paradoxale de l'islam
La visibilité plus grande de l'islam suscite des inquiétudes chez beaucoup de citoyens qui craignent la disparition de leur monde et de leur héritage culturel.
On peut s'interroger sur le paradoxe qui conduit des personnes devenues indifférentes à la religion de leur enfance, y compris au sommet de l'État, à se poser en défenseur des «racines chrétiennes de la France» face à la poussée présumée de l'islam.
Observons que les citoyens les plus conciliants à l'égard de l'islam se rencontrent sans surprise parmi les libertaires internationalistes et agnostiques, qui oeuvrent à l'effondrement des Nations, à commencer par la leur. Mais ils se rencontrent aussi parmi les chrétiens les plus engagés dans leur foi car ceux-là ont confiance en leurs propres ressources.
Cette observation nous éclaire sur le paradoxe ci-dessus. La peur de l'islam et des immigrés pourrait être nourrie par l'absence de perspective de la société post-démocratique entrevue par Alexis de Tocqueville :
«Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie» .
Semblables à cette foule ci-dessus décrite, nos concitoyens s'irritent de retrouver dans les immigrants encore attachés à des communautés d'un autre temps le reflet de ce qu'ils ont perdu : des rites de passage (baptême, communion, mariage, funérailles), des règles qui soudent la communauté (jeûne ou carême), des lieux où celle-ci se retrouve (office religieux).
S'étant éloignés de la religion, ils ne trouvent pas de substitut dans la nation, encore moins dans l'entreprise. Chaque jour, ils s'entendent dire que ces institutions n'ont plus d'avenir dans une Europe néolibérale plus soucieuse de mondialisation des échanges que de renforcement des solidarités.
Le désarroi est dans ces conditions compréhensible même s'il repose sur un malentendu vis-à-vis de l'islam.
Islam, immigration et communautés
En ce début du XXIe siècle, la France compterait environ 4,5 millions de personnes de culture musulmane, dont une minorité seulement va prier à la mosquée.
Les musulmans installés de longue date dans le pays tendent à se laïciser à l'image des autres Français et se fondent dans les classes moyennes comme avant eux les immigrants d'origine portugaise ou espagnole.
Ce phénomène est toutefois caché par la poursuite de l'immigration. Celle-ci tend à s'accroître depuis 2002 et plus encore 2007.
Elle est encouragée par les élites au pouvoir, qui y voient le moyen de faire pression à la baisse sur les salaires, dans les emplois de services qu'elles ne peuvent délocaliser (distribution, restauration, gardiennage, domesticité) à la différence des emplois industriels et agricoles.
Elle oblige à remettre sans cesse sur le métier l'effort d'intégration, d'année en année plus difficile et plus coûteux.
Tentant de répondre aux inquiétudes qui émanent de l'électorat, les dirigeants français et européens agitent le spectre du communautarisme et du multiculturalisme, avec la menace d'un éclatement de la communauté nationale.
La démarche est plaisante en ce qui concerne le chef de l'État français, qui prononce sa diatribe deux jours après avoir présidé le dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).
Il s'agit rien moins que du lobby communautaire le plus influent de France, qui se permet de distribuer des bons et des mauvais points aux hommes politiques en fonction de leur position sur le conflit israélo-palestinien.
Comme lui, les hommes politiques de tous bords n'en finissent pas de courtiser les communautés religieuses les plus actives, loin de l'esprit de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905. Faut-il s'étonner que d'aucuns parlent de réviser celle-ci ? Exercice dangereux.
Ne vaudrait-il pas mieux, au contraire, la renforcer et effacer les menus obstacles à une complète séparation des affaires politiques et religieuses («Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu», Luc 20, 24-26). Parmi ces dispositions, nous relevons le financement des lieux de culte, les jours de congé communautaristes et également les mariages discriminatoires.
http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1248Aucun remède n'a été apporté entre-temps aux entorses à la séparation des Églises et de l'État : financement des lieux de culte, jours de congé communautaristes, mariage discriminatoire...
Pour éclairer les enjeux, nous vous proposons un survol des relations entre l'État français et les religions : Des origines à 1871 : mariage de raison, de 1871 à 2007 : divorce à l'amiable
Après une longue embellie d'un demi-siècle, l'Europe est entrée en ce début du XXIe siècle dans une période d'incertitudes et de doutes.
En France, la réouverture du débat sur la laïcité en est la manifestation la plus notoire. Elle n'a rien à voir avec l'Église catholique, qui ne pèse plus beaucoup dans le débat politique, mais dérive de l'implantation de nouvelles religions et en premier lieu de l'islam, en France comme dans le reste de l'Europe.
La crainte paradoxale de l'islam
La visibilité plus grande de l'islam suscite des inquiétudes chez beaucoup de citoyens qui craignent la disparition de leur monde et de leur héritage culturel.
On peut s'interroger sur le paradoxe qui conduit des personnes devenues indifférentes à la religion de leur enfance, y compris au sommet de l'État, à se poser en défenseur des «racines chrétiennes de la France» face à la poussée présumée de l'islam.
Observons que les citoyens les plus conciliants à l'égard de l'islam se rencontrent sans surprise parmi les libertaires internationalistes et agnostiques, qui oeuvrent à l'effondrement des Nations, à commencer par la leur. Mais ils se rencontrent aussi parmi les chrétiens les plus engagés dans leur foi car ceux-là ont confiance en leurs propres ressources.
Cette observation nous éclaire sur le paradoxe ci-dessus. La peur de l'islam et des immigrés pourrait être nourrie par l'absence de perspective de la société post-démocratique entrevue par Alexis de Tocqueville :
«Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie» .
Semblables à cette foule ci-dessus décrite, nos concitoyens s'irritent de retrouver dans les immigrants encore attachés à des communautés d'un autre temps le reflet de ce qu'ils ont perdu : des rites de passage (baptême, communion, mariage, funérailles), des règles qui soudent la communauté (jeûne ou carême), des lieux où celle-ci se retrouve (office religieux).
S'étant éloignés de la religion, ils ne trouvent pas de substitut dans la nation, encore moins dans l'entreprise. Chaque jour, ils s'entendent dire que ces institutions n'ont plus d'avenir dans une Europe néolibérale plus soucieuse de mondialisation des échanges que de renforcement des solidarités.
Le désarroi est dans ces conditions compréhensible même s'il repose sur un malentendu vis-à-vis de l'islam.
Islam, immigration et communautés
En ce début du XXIe siècle, la France compterait environ 4,5 millions de personnes de culture musulmane, dont une minorité seulement va prier à la mosquée.
Les musulmans installés de longue date dans le pays tendent à se laïciser à l'image des autres Français et se fondent dans les classes moyennes comme avant eux les immigrants d'origine portugaise ou espagnole.
Ce phénomène est toutefois caché par la poursuite de l'immigration. Celle-ci tend à s'accroître depuis 2002 et plus encore 2007.
Elle est encouragée par les élites au pouvoir, qui y voient le moyen de faire pression à la baisse sur les salaires, dans les emplois de services qu'elles ne peuvent délocaliser (distribution, restauration, gardiennage, domesticité) à la différence des emplois industriels et agricoles.
Elle oblige à remettre sans cesse sur le métier l'effort d'intégration, d'année en année plus difficile et plus coûteux.
Tentant de répondre aux inquiétudes qui émanent de l'électorat, les dirigeants français et européens agitent le spectre du communautarisme et du multiculturalisme, avec la menace d'un éclatement de la communauté nationale.
La démarche est plaisante en ce qui concerne le chef de l'État français, qui prononce sa diatribe deux jours après avoir présidé le dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).
Il s'agit rien moins que du lobby communautaire le plus influent de France, qui se permet de distribuer des bons et des mauvais points aux hommes politiques en fonction de leur position sur le conflit israélo-palestinien.
Comme lui, les hommes politiques de tous bords n'en finissent pas de courtiser les communautés religieuses les plus actives, loin de l'esprit de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905. Faut-il s'étonner que d'aucuns parlent de réviser celle-ci ? Exercice dangereux.
Ne vaudrait-il pas mieux, au contraire, la renforcer et effacer les menus obstacles à une complète séparation des affaires politiques et religieuses («Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu», Luc 20, 24-26). Parmi ces dispositions, nous relevons le financement des lieux de culte, les jours de congé communautaristes et également les mariages discriminatoires.
Quelques éléments de réflexion ( pas de polémique ......ne vous trompez pas ! ) sur le débat sur la laïcité qui va s'ouvrir en France !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
On peut s'interroger sur le paradoxe qui conduit des personnes devenues indifférentes à la religion de leur enfance, y compris au sommet de l'État, à se poser en défenseur des «racines chrétiennes de la France» face à la poussée présumée de l'islam.
moi ce qui m'interroge c'est la mauvaise foi de l'auteur de ce texte !
Certes , les Français ne sont plus fourrés dans les églises tous les jours que Dieu fait , ce qui ne les empêche certainement pas , de ne pas avoir envie de se faire harponner , par une religion bien plus coercitive que la religion chrétienne .
Nous n'allons peut être plus à l'Eglise , il n'en demeure pas moins que les principes de la religion chrétienne ont modelé nos coutumes , notre mode de vie , nos valeurs .
Ainsi il ne vient pas à l'idée des Français de vouloir se faire sauter au milieu d'une foule pour faire le plus grand nombre de victimes , au prétexte qu'elles sont mécréantes et qu'elles ne méritent que la mort , il ne vient pas à l'idée d'un Français normalement constitué sur le plan intellectuel et affectif , de cloitrer ses 6 femmes , avec interdiction , sous peine de mort , de parler à un autre mec !
C'est comme ça et je en crois pas que les Français soient prêts à abdiquer ces valeurs !
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Et oui... je me doutais que ce post serait contesté une fois de plus . L'auteur est certainement un idiot ! Mon but était de permettre un débat pas sur l'auteur dont on se moque éperduement mais sur le fond ! Dommage ... c'est raté une fois de plus !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Les ressentiments accumulés depuis la fin de la Révolution par la collusion entre l'Église et l'État s'expriment avec violence dès la chute du Second Empire.
Le premier coup est porté par le bref épisode de la Commune de Paris, en 1871, qui décrète la séparation des Églises et de l'État, la suppression des budgets du culte et la sécularisation de l'éducation : mesures révolutionnaires que la IIIe République, bien que conservatrice, reprendra peu à peu à son compte
Les républicains repartent à l'assaut de cette Église toute-puissante qui s'est enrichie et a regagné les âmes en moins d'un siècle. «Le cléricalisme ? voilà l'ennemi !» s'exclame Léon Gambetta en 1877. Il vise le conservatisme politique et social préconisé par le haut clergé, avec la bénédiction du président de la République de l'époque, le maréchal Patrice de Mac-Mahon.
De 1879 à 1882, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, athée et fervent républicain, développe un enseignement primaire gratuit, laïc et obligatoire pour concurrencer les congrégations religieuses. Il s'agit de former de bons citoyens libérés de l'«obscurantisme». Cette mission est confiée aux instituteurs, qu'à la suite de Charles Péguy (1913), on qualifiera de «hussards noirs de la République». Le combat contre l'Église et le cléricalisme prend le pas sur les questions sociales, lesquelles devront attendre le Front populaire (1936) pour devenir prioritaires.
Comme leurs ancêtres de 1790, les républicains ravivent une religion laïque, avec ses liturgies (le 14 juillet), ses chants (la Marseillaise), et ses symboles (Marianne vient contrer le culte marial). Le Panthéon reprend du service comme mausolée national - Napoléon 1er l'avait rendu au culte - lors des funérailles de Victor Hugo, suivies par un million de citoyens...
L'opinion catholique riposte et s'accroche au boulangisme comme une nouvelle force pour rétablir un régime conservateur. C'est un échec, prélude au «Ralliement» : l'Église accepte la République, d'abord à demi-mot avec le «toast d'Alger» du cardinal Charles Lavigerie, invitant les catholiques à accepter leur gouvernement (1890), puis avec le pape Léon XIII, en 1892, qui propose de participer à la République pour mieux en combattre l'anticléricalisme
L'ultime combat
Les républicains ne désarment pas. Le 1er juillet 1901, le président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau fait voter une loi bien connue qui établit la liberté d'association mais fait une exception pour les congrégations religieuses en soumettant leur création à une autorisation préalable.
Quand Émile Combes succède à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil, il s'engouffre dans cette brèche et fait voter une nouvelle loi qui interdit d'enseignement les prêtres des congrégations.
Désireux de son côté de favoriser l'avancement des officiers républicains anticléricaux, le ministre de la Guerre, le général Louis André, lance une vaste enquête interne sur les opinions religieuses des gradés : vont-ils à la messe? Ont-ils envoyé leurs enfants dans des écoles catholiques?...
Près de vingt mille fiches sont réunies et confiées pour vérification aux francs-maçons de la loge du Grand Orient de France, fer de lance de la lutte contre l'Église.
L'«affaire des fiches», interrompue en octobre 1904 sur un scandale, aura eu pour effet de bloquer l'avancement de certains officiers, compétents mais jugés trop proches de l'Église, comme Ferdinand Foch dont le frère est jésuite, ainsi que de favoriser la promotion d'officiers républicains athées et laïcs mais incompétents, tel Joseph Joffre. Cela aura des conséquences désastreuses sur les premiers engagements de la Grande Guerre, dix ans plus tard.
Émile Combes ayant été contraint à la démission en janvier 1905, le président Émile Loubet appelle Maurice Rouvier à la présidence du Conseil. Sous son gouvernement est votée la loi sur la séparation des Églises et de l'État, qui jette les bases de la laïcité à la française.
Défendue avec brio par le député Aristide Briand, cette loi de conciliation s'applique aux quatre confessions alors représentées en France : le catholicisme, la confession d'Augsbourg (les protestants luthériens), les réformés (les protestants calvinistes) et les israélites.
Elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes :
-Article 1er : «la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes...».
- Article 2 : «La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte...»
L'État n'entend en aucune façon limiter la liberté de conscience ni cantonner la religion à la sphère privée (il n'est pas question par exemple d'interdire le port d'insignes religieux). Il manifeste sa volonté de neutralité religieuse mais ne s'exonère pas de ses responsabilités.
Il veut «garantir» à chacun les moyens d'exercer librement sa religion dans le respect de celles d'autrui. C'est dans cet esprit que sont instituées des aumôneries dans les milieux fermés (casernes, lycées, prisons, hôpitaux)... et, plus tard, des émissions religieuses sur les chaînes publiques de télévision.
Les biens détenus précédemment par les Églises deviennent la propriété de l'État. Celui-ci se réserve le droit de les confier gratuitement aux représentants des Églises en vue de l'exercice du culte.
Les partisans d'une laïcité intransigeante perçoivent la loi comme une avancée vers la destruction du fait religieux ! Ainsi, le 8 novembre 1906, elle est saluée par une mémorable envolée à la Chambre des députés : «Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus». L'auteur est le député socialiste René Viviani qui, devenu plus tard président du Conseil, engagera la France dans la Grande Guerre.
De son côté, le pape Pie X ne fait rien pour arranger les choses. Ulcéré par le caractère unilatéral de la loi de séparation (le Saint-Siège n'a pas été consulté), il interdit aux catholiques de former les «associations cultuelles» prévues par le texte pour l'utilisation gratuite des édifices religieux devenus propriété de l'État.
C'est ainsi que, faute de trouver preneur, de nombreux bâtiments avantageusement situés en pleine ville (couvents, presbytères, séminaires...) sont récupérés par l'État pour y installer ses propres administrations.
Des catholiques s'opposent aux agents venus inventorier les biens contenus dans les églises, notamment quand des fonctionnaires zélés vont jusqu'à ouvrir les tabernacles, l'endroit le plus sacré des églises où repose, selon les catholiques, le corps du Christ (les hosties).
Des heurts violents ont lieu dans le Nord, le Massif central ou encore l'ouest de la France, jusque devant l'Élysée où le président doit supporter un clan de dévotes venu manifester sous ses fenêtres...
Les choses s'apaisent enfin sous le gouvernement de Georges Clemenceau, en 1907, par une loi qui met finalement 30.000 édifices à la disposition des Églises... Aujourd'hui, les évêques sont plutôt embarrassés par ces édifices patrimoniaux, dont la plupart sont situés dans des villages moribonds et à peine fréquentés deux ou trois fois par mois par une poignée de fidèles.
Une autre loi autorise les croyants à se réunir sans déclaration préalable. Les sonneries de cloches sont autorisées. D'une manière générale, la jurisprudence administrative légitime les manifestations publiques qui satisfont à des traditions locales et à des habitudes (enterrements religieux...).
Après la Grande Guerre, moment rare de communion nationale, les relations diplomatiques sont rétablies entre Paris et le Saint-Siège. Le pape Benoît XV promet de consulter Paris avant la nomination des évêques. Jeanne d'Arc est béatifiée et honorée par une fête nationale le deuxième dimanche de mai.
C'est aussi l'époque où le gouvernement construit la Grande Mosquée de Paris afin de rendre hommage aux 70.000 soldats de confession musulmane morts pour la France pendant la Grande Guerre.
La Grande Mosquée de Paris : une exception républicaine
C'est en 1917, soit bien après la loi de séparation des Églises et de l'État, qu'est prise la décision de construite une mosquée à Paris, la première en métropole, en hommage au musulmans qui ont versé leurs sang pour la défense du territoire, notamment dans la boucherie de Verdun. Une exception républicaine en reconnaissance d'un lourd sacrifice.
L'idée trottait en fait dans la tête de certains politiques depuis 1895, notamment au sein du comité de l'Afrique française, animé par Théophile Delcassé, le prince Bonaparte ou encore le diplomate Jules Cambon. De son côté, le journaliste Paul Bourdarie de La revue indigène, fervent partisan du projet, réunit des délégations et des architectes, et fait pression pour convaincre le gouvernement de l'époque, présidé par Aristide Briand de lancer les travaux.
Le financement est voté en 1920 et les parlementaires débloquent 500.000 francs pour une association culturelle dont les statuts sont déposés à la préfecture d'Alger. Même si le projet initial est divisé par deux, faute de moyens suffisants, la construction prévue est imposante : la mosquée est prévue sur un hectare dans le quartier latin, près du Jardin des plantes, dans un style mauresque, inspiré en partie de celle de Al Quaraouiyin de Fès.
Le 19 octobre 1922, le maréchal Hubert Lyautey en personne, qui a pris part au projet, pose la première pierre de l'édifice et prononce un discours emprunt de cette tolérance religieuse et culturelle qu'il a toujours prônée : «Quand s'érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l'Ile-de-France qu'une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront pas jalouses...» Quatre ans plus tard, la mosquée est inaugurée en personne par le président de la République Gaston Doumergue et le sultan du Maroc Moulay Youssef, ce qui provoquera une vive réaction de l'Étoile Nord-Africaine, mouvement laïque et anticolonialiste tout juste créé, qui ne voit dans cette construction qu'une «mosquée réclame».
En 1924, nouvelle crise lorsque le Cartel des gauches souhaite étendre la loi de 1905 à l'Alsace-Lorraine, redevenue française : la forte mobilisation du clergé et de l'influent général Édouard de Castelnau, à la tête de la Fédération nationale catholique, fait reculer le gouvernement.
Mais deux ans plus tard, le pape Pie XI donne satisfaction à la République en condamnant l'Action française, un mouvement royaliste que l'on dirait aujourd'hui «intégriste». Son chef Charles Maurras, agnostique, affiche un catholicisme de raison que l'on retrouve chez Bonaparte ou encore Pétain («Une messe n'a jamais fait de mal à personne»).
Quand la IIIe République disparaît suite à l'invasion allemande, le régime de Vichy flatte la fraction conservatrice de l'Église : lois familiales, retour des congrégations dans l'enseignement.
Il n'empêche que c'est dans les milieux catholiques traditionnels que se recrutent les premiers résistants. Et en 1942, indignés par les mesures antisémites de Vichy, certains évêques - comme Mgr Jules Saliège, à Toulouse, ou le cardinal Pierre Gerlier, à Lyon - élèvent la voix et prennent leurs distances avec le gouvernement. Leur prise de position suscite une vague d'anticléricalisme virulent dans la presse collaborationniste.
L'enseignement privé, dernière pomme de discorde
Avec l'avènement de la Ve République et le retour de Charles de Gaulle au pouvoir (1958), le conflit entre la République et l'Église n'est plus de saison.
À Rome, l'avènement du pape Jean XXIII et l'ouverture du concile Vatican II offrent l'image d'une Église en phase avec le monde moderne. À Paris, la loi Debré sur l'enseignement privé met un terme provisoire à la vieille querelle héritée de la loi Falloux. Le Général, pétri d'un catholicisme social mâtiné de sympathie pour la monarchie, ne renie pas sa culture : «Je suis un Français libre. Je crois en Dieu et en ma patrie».
Quand il reste le week-end à l'Élysée, il assiste à la messe dans la chapelle du palais, célébrée par son neveu. Mais sa foi n'en reste pas moins discrète et il se veut le garant de la séparation des Églises et de l'État. Ainsi insiste-t-il pour que le vendredi, à l'Élysée, on serve aux dîners officiels de la viande en violation des règles canoniques.
Son successeur George Pompidou, prudent, ne fait pas le traditionnel voyage à Rome pour recevoir du pape son titre honorifique de chanoine du Latran. Une décision qui s'explique par des convictions plus laïques que son prédécesseur, mais surtout plus en phase avec la période post-68... En revanche, Valéry Giscard d'Estaing renoue avec la visite traditionnelle des Présidents au Vatican, ce qui ne l'empêche pas de se mettre à dos une partie des catholiques avec la loi sur l'IVG, en 1975.
Le réveil laïque s'opère brutalement sous François Mitterrand, officiellement agnostique, mais qui n'aime rien tant que flâner dans les églises et les cimetières... C'est aussi sous son mandat qu'un pape aura le plus foulé le sol de France ! Très vite la gauche au pouvoir veut créer un «grand service public unifié et laïque de l'Éducation nationale», supposant la nationalisation des établissements privés et l'intégration des personnels, en rupture avec la loi Debré de 1959 : c'est l'une des 110 propositions du candidat Mitterrand. La question est épidermique, l'enseignement catholique fait front en déversant dans les rues près d'un million de personnes en 1984, obligeant le gouvernement à reculer.
Élu en 1995, Jacques Chirac, prudent, se garde de rallumer la guerre religieuse, tout en affichant ses convictions catholiques et se laissant prendre en photo en train de communier ou à la sortie des offices.
Il est vrai qu'en cette fin du XXe siècle, les Églises chrétiennes ne pèsent plus grand chose dans le paysage politique, tant en France que dans le reste de l'Europe, avec environ 5% de pratiquants réguliers. Elles peinent même à se faire entendre dans les débats de société qui les concernent au premier chef (euthanasie, mariage homosexuel...).
L'islam s'invite au débat
Dans les dernières décennies du XXe siècle, de nouvelles religions se sont implantées en France comme dans le reste de l'Europe occidentale, par le biais des conversions et surtout de l'immigration ; il s'agit principalement de l'islam, mais aussi du bouddhisme et de l'hindouisme. Pour des raisons de nombre, de proximité géographique, d'histoire (menace ottomane et guerre d'Algérie) et d'actualité (islamisme), la présence de l'islam suscite des inquiétudes multiples.
En ce début du XXIe siècle, la France compte environ 4,5 millions de personnes de culture musulmane, dont une minorité seulement va prier à la mosquée. Les musulmans installés de longue date dans le pays tendent à se laïciser à l'image des autres Français et un sondage de 2006 montrerait que les trois-quarts des musulmans vivant en France sont favorables à la séparation des Églises et de l'État.
Le gouvernement a créé et subventionné en 2003 un CFCM (Conseil français du culte musulman), à l'image des Consistoires israélites fondés par Napoléon 1er. Mais cet organisme, tiraillé par les divisions et manifestement incompétent, a échoué à créer un «islam de France».
À droite comme à gauche, certains responsables politiques croient nécessaire de réviser la loi de 1905, avec des raisons parfois diamétralement opposées :
- pour les uns, il s'agit de faciliter l'enracinement de l'islam, au risque de recréer une mosaïque de communautés, en lieu et place de la seule communauté nationale,
- pour les autres, il s'agit de réprimer des pratiques contraires à la tradition française, au risque de stigmatiser et rejeter dans les ténèbres des citoyens déjà bien ancrés dans la Nation.
Notre survol de l'Histoire récente montre que les relations entre l'État et les religions ont viré au drame par deux fois, quand l'État a délaissé les affaires sociales et économiques pour ne s'occuper que de soumettre les Églises ou de les abattre. Ce fut d'abord sous la Révolution puis sous les débuts de la IIIe République.
A contrario, durant les périodes de progrès économique et de réformes sociales (monarchie de Juillet et Second Empire, Front Populaire, Trente Glorieuses), responsables spirituels et responsables politiques ont pu mener leurs affaires chacun de leur côté sans trouble particulier.
Considérant la crise sociale et économique qui frappe la France et l'Europe en ce début du XXIe siècle, on peut craindre que les conditions soient propices à la relance d'un conflit religieux. Mais on peut aussi faire confiance aux dirigeants politiques pour qu'ils résistent à cette tentation en s'abritant derrière la loi de 1905, devenue après beaucoup de critiques le symbole de la «laïcité à la française».
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=592Le premier coup est porté par le bref épisode de la Commune de Paris, en 1871, qui décrète la séparation des Églises et de l'État, la suppression des budgets du culte et la sécularisation de l'éducation : mesures révolutionnaires que la IIIe République, bien que conservatrice, reprendra peu à peu à son compte
Les républicains repartent à l'assaut de cette Église toute-puissante qui s'est enrichie et a regagné les âmes en moins d'un siècle. «Le cléricalisme ? voilà l'ennemi !» s'exclame Léon Gambetta en 1877. Il vise le conservatisme politique et social préconisé par le haut clergé, avec la bénédiction du président de la République de l'époque, le maréchal Patrice de Mac-Mahon.
De 1879 à 1882, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, athée et fervent républicain, développe un enseignement primaire gratuit, laïc et obligatoire pour concurrencer les congrégations religieuses. Il s'agit de former de bons citoyens libérés de l'«obscurantisme». Cette mission est confiée aux instituteurs, qu'à la suite de Charles Péguy (1913), on qualifiera de «hussards noirs de la République». Le combat contre l'Église et le cléricalisme prend le pas sur les questions sociales, lesquelles devront attendre le Front populaire (1936) pour devenir prioritaires.
Comme leurs ancêtres de 1790, les républicains ravivent une religion laïque, avec ses liturgies (le 14 juillet), ses chants (la Marseillaise), et ses symboles (Marianne vient contrer le culte marial). Le Panthéon reprend du service comme mausolée national - Napoléon 1er l'avait rendu au culte - lors des funérailles de Victor Hugo, suivies par un million de citoyens...
L'opinion catholique riposte et s'accroche au boulangisme comme une nouvelle force pour rétablir un régime conservateur. C'est un échec, prélude au «Ralliement» : l'Église accepte la République, d'abord à demi-mot avec le «toast d'Alger» du cardinal Charles Lavigerie, invitant les catholiques à accepter leur gouvernement (1890), puis avec le pape Léon XIII, en 1892, qui propose de participer à la République pour mieux en combattre l'anticléricalisme
L'ultime combat
Les républicains ne désarment pas. Le 1er juillet 1901, le président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau fait voter une loi bien connue qui établit la liberté d'association mais fait une exception pour les congrégations religieuses en soumettant leur création à une autorisation préalable.
Quand Émile Combes succède à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil, il s'engouffre dans cette brèche et fait voter une nouvelle loi qui interdit d'enseignement les prêtres des congrégations.
Désireux de son côté de favoriser l'avancement des officiers républicains anticléricaux, le ministre de la Guerre, le général Louis André, lance une vaste enquête interne sur les opinions religieuses des gradés : vont-ils à la messe? Ont-ils envoyé leurs enfants dans des écoles catholiques?...
Près de vingt mille fiches sont réunies et confiées pour vérification aux francs-maçons de la loge du Grand Orient de France, fer de lance de la lutte contre l'Église.
L'«affaire des fiches», interrompue en octobre 1904 sur un scandale, aura eu pour effet de bloquer l'avancement de certains officiers, compétents mais jugés trop proches de l'Église, comme Ferdinand Foch dont le frère est jésuite, ainsi que de favoriser la promotion d'officiers républicains athées et laïcs mais incompétents, tel Joseph Joffre. Cela aura des conséquences désastreuses sur les premiers engagements de la Grande Guerre, dix ans plus tard.
Émile Combes ayant été contraint à la démission en janvier 1905, le président Émile Loubet appelle Maurice Rouvier à la présidence du Conseil. Sous son gouvernement est votée la loi sur la séparation des Églises et de l'État, qui jette les bases de la laïcité à la française.
Défendue avec brio par le député Aristide Briand, cette loi de conciliation s'applique aux quatre confessions alors représentées en France : le catholicisme, la confession d'Augsbourg (les protestants luthériens), les réformés (les protestants calvinistes) et les israélites.
Elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes :
-Article 1er : «la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes...».
- Article 2 : «La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte...»
L'État n'entend en aucune façon limiter la liberté de conscience ni cantonner la religion à la sphère privée (il n'est pas question par exemple d'interdire le port d'insignes religieux). Il manifeste sa volonté de neutralité religieuse mais ne s'exonère pas de ses responsabilités.
Il veut «garantir» à chacun les moyens d'exercer librement sa religion dans le respect de celles d'autrui. C'est dans cet esprit que sont instituées des aumôneries dans les milieux fermés (casernes, lycées, prisons, hôpitaux)... et, plus tard, des émissions religieuses sur les chaînes publiques de télévision.
Les biens détenus précédemment par les Églises deviennent la propriété de l'État. Celui-ci se réserve le droit de les confier gratuitement aux représentants des Églises en vue de l'exercice du culte.
Les partisans d'une laïcité intransigeante perçoivent la loi comme une avancée vers la destruction du fait religieux ! Ainsi, le 8 novembre 1906, elle est saluée par une mémorable envolée à la Chambre des députés : «Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus». L'auteur est le député socialiste René Viviani qui, devenu plus tard président du Conseil, engagera la France dans la Grande Guerre.
De son côté, le pape Pie X ne fait rien pour arranger les choses. Ulcéré par le caractère unilatéral de la loi de séparation (le Saint-Siège n'a pas été consulté), il interdit aux catholiques de former les «associations cultuelles» prévues par le texte pour l'utilisation gratuite des édifices religieux devenus propriété de l'État.
C'est ainsi que, faute de trouver preneur, de nombreux bâtiments avantageusement situés en pleine ville (couvents, presbytères, séminaires...) sont récupérés par l'État pour y installer ses propres administrations.
Des catholiques s'opposent aux agents venus inventorier les biens contenus dans les églises, notamment quand des fonctionnaires zélés vont jusqu'à ouvrir les tabernacles, l'endroit le plus sacré des églises où repose, selon les catholiques, le corps du Christ (les hosties).
Des heurts violents ont lieu dans le Nord, le Massif central ou encore l'ouest de la France, jusque devant l'Élysée où le président doit supporter un clan de dévotes venu manifester sous ses fenêtres...
Les choses s'apaisent enfin sous le gouvernement de Georges Clemenceau, en 1907, par une loi qui met finalement 30.000 édifices à la disposition des Églises... Aujourd'hui, les évêques sont plutôt embarrassés par ces édifices patrimoniaux, dont la plupart sont situés dans des villages moribonds et à peine fréquentés deux ou trois fois par mois par une poignée de fidèles.
Une autre loi autorise les croyants à se réunir sans déclaration préalable. Les sonneries de cloches sont autorisées. D'une manière générale, la jurisprudence administrative légitime les manifestations publiques qui satisfont à des traditions locales et à des habitudes (enterrements religieux...).
Après la Grande Guerre, moment rare de communion nationale, les relations diplomatiques sont rétablies entre Paris et le Saint-Siège. Le pape Benoît XV promet de consulter Paris avant la nomination des évêques. Jeanne d'Arc est béatifiée et honorée par une fête nationale le deuxième dimanche de mai.
C'est aussi l'époque où le gouvernement construit la Grande Mosquée de Paris afin de rendre hommage aux 70.000 soldats de confession musulmane morts pour la France pendant la Grande Guerre.
La Grande Mosquée de Paris : une exception républicaine
C'est en 1917, soit bien après la loi de séparation des Églises et de l'État, qu'est prise la décision de construite une mosquée à Paris, la première en métropole, en hommage au musulmans qui ont versé leurs sang pour la défense du territoire, notamment dans la boucherie de Verdun. Une exception républicaine en reconnaissance d'un lourd sacrifice.
L'idée trottait en fait dans la tête de certains politiques depuis 1895, notamment au sein du comité de l'Afrique française, animé par Théophile Delcassé, le prince Bonaparte ou encore le diplomate Jules Cambon. De son côté, le journaliste Paul Bourdarie de La revue indigène, fervent partisan du projet, réunit des délégations et des architectes, et fait pression pour convaincre le gouvernement de l'époque, présidé par Aristide Briand de lancer les travaux.
Le financement est voté en 1920 et les parlementaires débloquent 500.000 francs pour une association culturelle dont les statuts sont déposés à la préfecture d'Alger. Même si le projet initial est divisé par deux, faute de moyens suffisants, la construction prévue est imposante : la mosquée est prévue sur un hectare dans le quartier latin, près du Jardin des plantes, dans un style mauresque, inspiré en partie de celle de Al Quaraouiyin de Fès.
Le 19 octobre 1922, le maréchal Hubert Lyautey en personne, qui a pris part au projet, pose la première pierre de l'édifice et prononce un discours emprunt de cette tolérance religieuse et culturelle qu'il a toujours prônée : «Quand s'érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l'Ile-de-France qu'une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront pas jalouses...» Quatre ans plus tard, la mosquée est inaugurée en personne par le président de la République Gaston Doumergue et le sultan du Maroc Moulay Youssef, ce qui provoquera une vive réaction de l'Étoile Nord-Africaine, mouvement laïque et anticolonialiste tout juste créé, qui ne voit dans cette construction qu'une «mosquée réclame».
En 1924, nouvelle crise lorsque le Cartel des gauches souhaite étendre la loi de 1905 à l'Alsace-Lorraine, redevenue française : la forte mobilisation du clergé et de l'influent général Édouard de Castelnau, à la tête de la Fédération nationale catholique, fait reculer le gouvernement.
Mais deux ans plus tard, le pape Pie XI donne satisfaction à la République en condamnant l'Action française, un mouvement royaliste que l'on dirait aujourd'hui «intégriste». Son chef Charles Maurras, agnostique, affiche un catholicisme de raison que l'on retrouve chez Bonaparte ou encore Pétain («Une messe n'a jamais fait de mal à personne»).
Quand la IIIe République disparaît suite à l'invasion allemande, le régime de Vichy flatte la fraction conservatrice de l'Église : lois familiales, retour des congrégations dans l'enseignement.
Il n'empêche que c'est dans les milieux catholiques traditionnels que se recrutent les premiers résistants. Et en 1942, indignés par les mesures antisémites de Vichy, certains évêques - comme Mgr Jules Saliège, à Toulouse, ou le cardinal Pierre Gerlier, à Lyon - élèvent la voix et prennent leurs distances avec le gouvernement. Leur prise de position suscite une vague d'anticléricalisme virulent dans la presse collaborationniste.
L'enseignement privé, dernière pomme de discorde
Avec l'avènement de la Ve République et le retour de Charles de Gaulle au pouvoir (1958), le conflit entre la République et l'Église n'est plus de saison.
À Rome, l'avènement du pape Jean XXIII et l'ouverture du concile Vatican II offrent l'image d'une Église en phase avec le monde moderne. À Paris, la loi Debré sur l'enseignement privé met un terme provisoire à la vieille querelle héritée de la loi Falloux. Le Général, pétri d'un catholicisme social mâtiné de sympathie pour la monarchie, ne renie pas sa culture : «Je suis un Français libre. Je crois en Dieu et en ma patrie».
Quand il reste le week-end à l'Élysée, il assiste à la messe dans la chapelle du palais, célébrée par son neveu. Mais sa foi n'en reste pas moins discrète et il se veut le garant de la séparation des Églises et de l'État. Ainsi insiste-t-il pour que le vendredi, à l'Élysée, on serve aux dîners officiels de la viande en violation des règles canoniques.
Son successeur George Pompidou, prudent, ne fait pas le traditionnel voyage à Rome pour recevoir du pape son titre honorifique de chanoine du Latran. Une décision qui s'explique par des convictions plus laïques que son prédécesseur, mais surtout plus en phase avec la période post-68... En revanche, Valéry Giscard d'Estaing renoue avec la visite traditionnelle des Présidents au Vatican, ce qui ne l'empêche pas de se mettre à dos une partie des catholiques avec la loi sur l'IVG, en 1975.
Le réveil laïque s'opère brutalement sous François Mitterrand, officiellement agnostique, mais qui n'aime rien tant que flâner dans les églises et les cimetières... C'est aussi sous son mandat qu'un pape aura le plus foulé le sol de France ! Très vite la gauche au pouvoir veut créer un «grand service public unifié et laïque de l'Éducation nationale», supposant la nationalisation des établissements privés et l'intégration des personnels, en rupture avec la loi Debré de 1959 : c'est l'une des 110 propositions du candidat Mitterrand. La question est épidermique, l'enseignement catholique fait front en déversant dans les rues près d'un million de personnes en 1984, obligeant le gouvernement à reculer.
Élu en 1995, Jacques Chirac, prudent, se garde de rallumer la guerre religieuse, tout en affichant ses convictions catholiques et se laissant prendre en photo en train de communier ou à la sortie des offices.
Il est vrai qu'en cette fin du XXe siècle, les Églises chrétiennes ne pèsent plus grand chose dans le paysage politique, tant en France que dans le reste de l'Europe, avec environ 5% de pratiquants réguliers. Elles peinent même à se faire entendre dans les débats de société qui les concernent au premier chef (euthanasie, mariage homosexuel...).
L'islam s'invite au débat
Dans les dernières décennies du XXe siècle, de nouvelles religions se sont implantées en France comme dans le reste de l'Europe occidentale, par le biais des conversions et surtout de l'immigration ; il s'agit principalement de l'islam, mais aussi du bouddhisme et de l'hindouisme. Pour des raisons de nombre, de proximité géographique, d'histoire (menace ottomane et guerre d'Algérie) et d'actualité (islamisme), la présence de l'islam suscite des inquiétudes multiples.
En ce début du XXIe siècle, la France compte environ 4,5 millions de personnes de culture musulmane, dont une minorité seulement va prier à la mosquée. Les musulmans installés de longue date dans le pays tendent à se laïciser à l'image des autres Français et un sondage de 2006 montrerait que les trois-quarts des musulmans vivant en France sont favorables à la séparation des Églises et de l'État.
Le gouvernement a créé et subventionné en 2003 un CFCM (Conseil français du culte musulman), à l'image des Consistoires israélites fondés par Napoléon 1er. Mais cet organisme, tiraillé par les divisions et manifestement incompétent, a échoué à créer un «islam de France».
À droite comme à gauche, certains responsables politiques croient nécessaire de réviser la loi de 1905, avec des raisons parfois diamétralement opposées :
- pour les uns, il s'agit de faciliter l'enracinement de l'islam, au risque de recréer une mosaïque de communautés, en lieu et place de la seule communauté nationale,
- pour les autres, il s'agit de réprimer des pratiques contraires à la tradition française, au risque de stigmatiser et rejeter dans les ténèbres des citoyens déjà bien ancrés dans la Nation.
Notre survol de l'Histoire récente montre que les relations entre l'État et les religions ont viré au drame par deux fois, quand l'État a délaissé les affaires sociales et économiques pour ne s'occuper que de soumettre les Églises ou de les abattre. Ce fut d'abord sous la Révolution puis sous les débuts de la IIIe République.
A contrario, durant les périodes de progrès économique et de réformes sociales (monarchie de Juillet et Second Empire, Front Populaire, Trente Glorieuses), responsables spirituels et responsables politiques ont pu mener leurs affaires chacun de leur côté sans trouble particulier.
Considérant la crise sociale et économique qui frappe la France et l'Europe en ce début du XXIe siècle, on peut craindre que les conditions soient propices à la relance d'un conflit religieux. Mais on peut aussi faire confiance aux dirigeants politiques pour qu'ils résistent à cette tentation en s'abritant derrière la loi de 1905, devenue après beaucoup de critiques le symbole de la «laïcité à la française».
Jeanclaude- Député
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Parfaitement d'accord avec tes propos Livaste!livaste a écrit:On peut s'interroger sur le paradoxe qui conduit des personnes devenues indifférentes à la religion de leur enfance, y compris au sommet de l'État, à se poser en défenseur des «racines chrétiennes de la France» face à la poussée présumée de l'islam.
moi ce qui m'interroge c'est la mauvaise foi de l'auteur de ce texte !
Certes , les Français ne sont plus fourrés dans les églises tous les jours que Dieu fait , ce qui ne les empêche certainement pas , de ne pas avoir envie de se faire harponner , par une religion bien plus coercitive que la religion chrétienne .
Nous n'allons peut être plus à l'Eglise , il n'en demeure pas moins que les principes de la religion chrétienne ont modelé nos coutumes , notre mode de vie , nos valeurs .
Ainsi il ne vient pas à l'idée des Français de vouloir se faire sauter au milieu d'une foule pour faire le plus grand nombre de victimes , au prétexte qu'elles sont mécréantes et qu'elles ne méritent que la mort , il ne vient pas à l'idée d'un Français normalement constitué sur le plan intellectuel et affectif , de cloitrer ses 6 femmes , avec interdiction , sous peine de mort , de parler à un autre mec !
C'est comme ça et je en crois pas que les Français soient prêts à abdiquer ces valeurs !
et personne n'a spécialement envie de voir les femmes se bâcher derrière un voile intégral non plus sous couvert soi-disant d'une religion archaique que serait selon certains excessifs, l'Islam ! j'ai des amis musulmans et, pour rien au monde ils accepteraient voir leur femme camouflée sous un drap, ni entretenir un harem aux frais du contribuable, ni se résoudre à aller prier le cul en l'air 5 fois par jour !
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Il ne fait aucun doute que ce débat va attiser les haïnes entre les religions et conduire le FN au deuxième tour dans un fauteuil avec l'élimination de Sarkozy pour le 2e tour, mais si il faut passer par ce débat pour nous débarrasser de Sarkozy, alors débattons dans la joie et la bonne humeur.
Georges- Président du Conseil Général
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Très juste analyse Goerges ... dommage que certains prennent ce débat comme une façon de reconquérir un électorat volatilisé vers les extrêmes !
Quand aux femmes voilées etc ... ça sent le réchauffé cet argument ! Quand on sait le nombre de musulmans pratiquant "réellement" leur religion il ya de quoi se marrer ! Mais j'arrête car on va encore me ressortir que je hais les français et admire les étrangers. Pourtant les curés portent des robes, les moines également et même certains ne doivent pas parler si ce n'est pour prier, les carmélites et autres congrégations religieuses cathoques cloïtrées sont voilées et vont à la prière 5 voire 6 fois par jour ... mais la religion catholique ça n'est pas pareil.
Quand aux femmes voilées etc ... ça sent le réchauffé cet argument ! Quand on sait le nombre de musulmans pratiquant "réellement" leur religion il ya de quoi se marrer ! Mais j'arrête car on va encore me ressortir que je hais les français et admire les étrangers. Pourtant les curés portent des robes, les moines également et même certains ne doivent pas parler si ce n'est pour prier, les carmélites et autres congrégations religieuses cathoques cloïtrées sont voilées et vont à la prière 5 voire 6 fois par jour ... mais la religion catholique ça n'est pas pareil.
Jeanclaude- Député
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
je ne vois pas en quoi ça stigmatiserait une partie de la population que de discuter du respect de la laicité! à moins que vous considérez que l'islam est une pauvre religion victime du coté sans-coeur des français souhaitant préserver leur IDENTITE , leur façon de vivre LIBREMENT et sans contraintes débiles!
a force de nier les réalités de ce pays et les conséquences du laxisme vous leur ouvrez une autoroute de possibilités pour qu'ils s'imposent un peu plus au fil du temps ...et ça c'est de la haine pour son propre pays, ses us et coutumes, sa façon de vivre, sa liberté occidentale !
le pire c'est que j'ai des amis musulmans qui pensent la même chose que moi , qu'ils en ont marre de voir des familles déguisées barbes, voiles et tuniques ! on est en FRANCE !
a force de nier les réalités de ce pays et les conséquences du laxisme vous leur ouvrez une autoroute de possibilités pour qu'ils s'imposent un peu plus au fil du temps ...et ça c'est de la haine pour son propre pays, ses us et coutumes, sa façon de vivre, sa liberté occidentale !
le pire c'est que j'ai des amis musulmans qui pensent la même chose que moi , qu'ils en ont marre de voir des familles déguisées barbes, voiles et tuniques ! on est en FRANCE !
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
je ne vois vraiment pas le rapport entre des carmélites qui entrent librement au couvent et l'ensemble des femmes musulmanes qui doivent porter la burqa , se taire , se tenir au fin fond de l'appart et supporter les concubines du seigneur et maître qui a droit de vie et de mort sur ses femmes !
Seul un extrême gauchiste , qui hait tout ce qui est occidental , peut oser ce genre de comparaison stupide et haineuse !
Puisqu'il admire tant la liberté en islam , qu'il parte , et ait au moins le courage de ses opinions !
Seul un extrême gauchiste , qui hait tout ce qui est occidental , peut oser ce genre de comparaison stupide et haineuse !
Puisqu'il admire tant la liberté en islam , qu'il parte , et ait au moins le courage de ses opinions !
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
d'autant plus qu'une religieuse fait le choix de l'être.... et ça ne court pas les rues ...contrairement aux nenettes calfeutrées sous leur bâche dans certaines villes françaises!
et nos religieuses se sont adaptées et s'habillent comme tout le monde la plupart du temps.
et nos religieuses se sont adaptées et s'habillent comme tout le monde la plupart du temps.
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
franline2 a écrit:d'autant plus qu'une religieuse fait le choix de l'être.... et ça ne court pas les rues ...contrairement aux nenettes calfeutrées sous leur bâche dans certaines villes françaises!
et nos religieuses se sont adaptées et s'habillent comme tout le monde la plupart du temps.
évidemment !!
Et les quelques religieuses qui ont choisi leur couvent , ont choisi librement et restent libres de quitter ce couvent , sans risquer d'être tuées !!
Mais pour George s, c'est passionnel et maladif cette haine des chrétiens , il est prêt à tout , pourvu que les derniers chrétiens disparaissent ; et si son parti devait ( malheur de malheur ) prendre par la force le pouvoir , tu peux être certaine que sa première loi serait d'interdire le catholicisme et de pourchasser les catholiques , comme l'ont fait tous les pays kommunistes !
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
livaste a écrit:franline2 a écrit:d'autant plus qu'une religieuse fait le choix de l'être.... et ça ne court pas les rues ...contrairement aux nenettes calfeutrées sous leur bâche dans certaines villes françaises!
et nos religieuses se sont adaptées et s'habillent comme tout le monde la plupart du temps.
évidemment !!
Et les quelques religieuses qui ont choisi leur couvent , ont choisi librement et restent libres de quitter ce couvent , sans risquer d'être tuées !!
Mais pour George s, c'est passionnel et maladif cette haine des chrétiens , il est prêt à tout , pourvu que les derniers chrétiens disparaissent ; et si son parti devait ( malheur de malheur ) prendre par la force le pouvoir , tu peux être certaine que sa première loi serait d'interdire le catholicisme et de pourchasser les catholiques , comme l'ont fait tous les pays kommunistes !
Tu deviens complétement parano; j'ai juste dit : Il ne fait aucun doute que ce débat va attiser les haïnes entre les religions et conduire le FN au deuxième tour dans un fauteuil avec l'élimination de Sarkozy pour le 2e tour, mais si il faut passer par ce débat pour nous débarrasser de Sarkozy, alors débattons dans la joie et la bonne humeur..
Je ne vois pas où tu peux trouver de la haïne pour les chrétiens dans ce que j'ai dit. Pour moi ce débat attisera toutes les haïnes religieuses quelqu'elles soient.
Georges- Président du Conseil Général
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
non, je ne ressens aucune haine pour les catholiques, les protestants, les bouddhistes, les juifs, ni même pour les athés!!! je dirais même que je les respecte! mais les islamistes... je n'y arrive pas! c'est pour moi quelque chose qui dure depuis bien avant 2001 ! bien avant les amalgammes terroristes-islamistes...ce ne sont pas les gens qui pratiquent qui me gênent mais la manière pour certains d'imposer leur culture en FRANCE , leur manière d'interpéter le Coran à leur guise, leur manière de provoquer la FRANCE et pousser à la polémique ! ce sont EUX qui provoquent et la faute retombe bien évidement sur nous ... trop gentils, trop cons pendant des décenies et aujourd'hui on se devrait de se la fermer !RIDICULE! je ne vois pas au nom de quoi le débat n'aurait pas lieu !
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Mais je suis pour ce débat et surtout avant les présidentielles, car ce débat aura toutes les chances de nous débarrasser de Sarkozy.
Georges- Président du Conseil Général
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Georges a écrit:Mais je suis pour ce débat et surtout avant les présidentielles, car ce débat aura toutes les chances de nous débarrasser de Sarkozy.
ça je crois que c'est déjà fait, je ne le vois pas se représenter et surtout être ré-élu avec les différentes râclées électorales qu'il se trimballe depuis quelque temps ( régionales, cantonales et bientôt sénatoriales ... )
Jeanclaude- Député
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
le but étant QUE CE DEBAT SE FASSE pour remettre de l'ordre et les idées en place pour certains! quitte à ce que Sarkozy soit battu!
oui mais alors s'il doit être battu pour laisser la place à la gauche , ça revient à dire que c'est donner la place aux amis de l'islam et ennemis des Français !!!!!
oui mais alors s'il doit être battu pour laisser la place à la gauche , ça revient à dire que c'est donner la place aux amis de l'islam et ennemis des Français !!!!!
Invité- Invité
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
franline2 a écrit:le but étant QUE CE DEBAT SE FASSE pour remettre de l'ordre et les idées en place pour certains! quitte à ce que Sarkozy soit battu!
oui mais alors s'il doit être battu pour laisser la place à la gauche , ça revient à dire que c'est donner la place aux amis de l'islam et ennemis des Français !!!!!
J'aimerais bien que tu prouves que la gauche serait ennemie des Français.
Georges- Président du Conseil Général
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Georges a écrit:franline2 a écrit:le but étant QUE CE DEBAT SE FASSE pour remettre de l'ordre et les idées en place pour certains! quitte à ce que Sarkozy soit battu!
oui mais alors s'il doit être battu pour laisser la place à la gauche , ça revient à dire que c'est donner la place aux amis de l'islam et ennemis des Français !!!!!
J'aimerais bien que tu prouves que la gauche serait ennemie des Français.
Si la gauche dans sa globalité n'aimait pas les français ces derniers ne bénéficieraient pas des avantages sociaux que les gens de droite ne refusent pas bien au contraire ! Ils gueulent notamment contre les " 35 heures", système qui aurait mis le pays en faillite ( la 1ère loi sur cette durée du travail émanant d'un politicien de droite Mr DE ROBIEN ), mais prennent sans complexe des jours de RTT ! Je ne les ai jamais vu ni entendu gueuler contre les 5 semaines de congés payés !
Par contre une chose est certaine est que la droite aime une "partie" seulement des français à savoir ceux d'en haut ... la classe moyenne ou le peuple d'en bas elle s'en moque éperduement et ne cesse de lui " pomper" du fric !
Je crois que depuis quelques années cette droite a reçu quelques avertissements sérieux au travers de consultations électorales mais n'en a que faire et poursuit comme si de rien n'était ce qui est bien une preuve qu'elle se fout royalement de cette catégorie de français citée ci-dessus !
Mais comme tu l'as demandé à Franline : qu'elle nous apporte des preuves de ses éternelles argumentations infondées prétendant que l'opposition n'aime pas les français !
Par contre une chose est certaine est que la droite aime une "partie" seulement des français à savoir ceux d'en haut ... la classe moyenne ou le peuple d'en bas elle s'en moque éperduement et ne cesse de lui " pomper" du fric !
Je crois que depuis quelques années cette droite a reçu quelques avertissements sérieux au travers de consultations électorales mais n'en a que faire et poursuit comme si de rien n'était ce qui est bien une preuve qu'elle se fout royalement de cette catégorie de français citée ci-dessus !
Mais comme tu l'as demandé à Franline : qu'elle nous apporte des preuves de ses éternelles argumentations infondées prétendant que l'opposition n'aime pas les français !
Jeanclaude- Député
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Georges a écrit:franline2 a écrit:le but étant QUE CE DEBAT SE FASSE pour remettre de l'ordre et les idées en place pour certains! quitte à ce que Sarkozy soit battu!
oui mais alors s'il doit être battu pour laisser la place à la gauche , ça revient à dire que c'est donner la place aux amis de l'islam et ennemis des Français !!!!!
J'aimerais bien que tu prouves que la gauche serait ennemie des Français.
mais pourquoi , si ce n'est pas haine , vous tenez tant à amener les millions d'immigrés pour nous appauvrir , pour piquer les HLM , les aides de toutes sortes , payées par ceux qui bossent ?
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
livaste a écrit:
mais pourquoi , si ce n'est pas haine , vous tenez tant à amener les millions d'immigrés pour nous appauvrir , pour piquer les HLM , les aides de toutes sortes , payées par ceux qui bossent ?
C'est bien de dénoncer encore faut-il apporter des preuves et des sources sérieuses de tes arguments ! Il me semble que l'immigration, sauf erreur, n'a pas baissée sous le règne du Président actuel ou prouve moi le contraire !
Si l'opposition amène autant d'immigrés que tu le dis ... prouve le ou laisse tomber ce genre d'argument !
Jeanclaude- Député
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
Livaste n'a jamais dit Zéro immigration ! la droite accepte des immigrés mais ne les régularise pas massivement comme a pu le faire l'Italie et l'Espagne il y a quelques années par coups de plusieurs centaines de milliers d'une traite!!! Et ça a donné un arrivage massif en Europe.
Mais je pense que le gouvernement actuel a encore trop régularisé !!!
Mais je pense que le gouvernement actuel a encore trop régularisé !!!
Invité- Invité
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
L'UMP encourage l'immigration pire que le ps. Les mots sont différents des actes.
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
je crois que le gouvernement ferme les yeux sur l'immigration ponctuel de travail.... ils viennent bosser en France pour de gros groupes comme Accord le temps d'une saison d'hiver à la montagne payés au SMIC... logés blanchis nourris et billets d'avion payés!!!
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Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
franline2 a écrit:je crois que le gouvernement ferme les yeux sur l'immigration ponctuel de travail.... ils viennent bosser en France pour de gros groupes comme Accord le temps d'une saison d'hiver à la montagne payés au SMIC... logés blanchis nourris et billets d'avion payés!!!
décidément ça change d'avis à chaque post !
Jeanclaude- Député
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Date d'inscription : 26/09/2008
Re: 2 avril 2011 - la laïcité en débat
ça fait un bail que je dénonce ce cas précis ! il suffit de me lire JC, mais si tu ne lis pas les posts "trop longs" il est évident que tu n'a pas pu constater mes propos ....
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