Air France : bientôt des vols à bas prix ?

Air France va-t-elle succomber aux sirènes du modèle low-cost ? Sévèrement concurrencée en France par les compagnies à bas coûts mais aussi par le TGV, la compagnie réfléchit, selon l’AFP, à la création d’une filiale low-cost pour ses vols intérieurs. Baptisé Air France Express, le projet, confirmé par plusieurs sources en interne, pourrait voir le jour dès l’an prochain avec des bases à Marseille, Nice et Toulouse.

Ces dernières permettraient de réduire les coûts en évitant de faire dormir les pilotes et les hôtesses à l’hôtel quand les appareils « découchent ». « Aujourd’hui, le coût en escale d’Air France est deux fois et demi supérieur à celui d’EasyJet », explique-t-on en interne. Sur le modèle low-cost, ces bases permettraient, en outre, d’accélérer les rotations et donc d’augmenter le nombre de vols par avion en une journée.
Jointe hier soir, la compagnie tricolore s’est refusée à tout commentaire. Pourtant, l’idée de se battre avec les mêmes armes que Ryanair ou EasyJet circule depuis plusieurs mois. Créer de toutes pièces une filiale ou racheter une compagnie ? Toutes les options ont été étudiées. Selon certaines sources, Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général, d’abord très réticent à l’idée de bâtir une nouvelle entité, se serait laissé convaincre lors de réunions en août. Avant de prendre la décision, il devra trouver un accord avec des syndicats partagés sur la question du low-cost. « Il va falloir batailler ferme, mais on n’a pas le choix si on ne veut pas mourir », explique un cadre.
« En dix ans, la part de marché des compagnies à bas coût sur le moyen-courrier est passée de 15 à 60 % », rappelle un autre. Air France a déjà réfléchi à une solution pour redresser son réseau domestique. Elle avait envisagé, il y a quelques mois, d’installer à Nice sa filiale Transavia, spécialisée sur le marché touristique, pour desservir des villes de province, mais avait finalement renoncé. En Europe, d’autres compagnies ont déjà créé des filiales pour contrer les low-cost. C’est le cas notamment de l’espagnole Iberia avec Clickair et de Lufthansa, maison mère de Germanwings.