STRESS TESTS - Sept banques européennes échouent, pas de problème pour les françaises

La banque allemande Hypo Real Estate, nationalisée l'an dernier, a échoué aux stress tests, comme l'avaient annoncé la plupart des analystes


Sept banques européennes sur les 91 soumises aux tests de résistance ont échoué, a annoncé, vendredi, le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS). Cinq banques espagnoles (Civica, Cajasur, Unnim, Espiga et Diada), une banque grecque (Atebank) et l'allemande Hypo Real Estate n'ont pas résisté au scénario le plus défavorable utilisé par le CEBS dans ses tests et pourraient se voir contraintes de procéder à un renforcement de leurs fonds propres.

La publication des "stress tests" est censée prouver aux investisseurs que les 91 banques de l'Union européenne passées au crible à travers 20 pays peuvent supporter une nouvelle crise économique et financière et que les autorités sont capables de résoudre les problèmes des établissements qui ne passeraient pas les tests. Les quatre banques françaises BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et BPCE tout comme la banque franco-belge Dexia ont, comme prévu, toutes passé avec succès ces tests. Le scénario retenu correspond à une dépression macroéconomique extrêmement sévère et sans reprise immédiate. L'hypothèse de croissance dans le scénario "stressé" donne deux années de contraction du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro : - 0,2 % en 2010 et - 0,6 % en 2011.

Des tests "très difficiles", réussis avec "mention bien" pour Christine Lagarde

"C'est un résultat satisfaisant, pas une surprise, c'est tout à fait confortant", a commenté Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. Christian Noyer, qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a précisé que l'exposition totale des quatre banques françaises à la dette souveraine européenne s'élevait à 240 milliards d'euros fin mars, dont 43 milliards comptabilisés dans leur "trading book" (portefeuille d'actifs financiers). Il a aussi expliqué qu'un risque de défaut sur la dette souveraine d'un État européen avait été exclu des scénarios des tests. "Les banques françaises ont réussi l'examen avec succès, je dirais avec mention bien", a déclaré, quant à elle, Christine Lagarde, ministre de l'Économie, qualifiant les tests de "très difficiles". "Je n'ai aucun doute sur le fait qu'elles n'ont pas besoin de capital supplémentaire", a-t-elle ajouté. Pour la ministre de l'Économie, "c'est évidemment un sujet de satisfaction parce que ça signifie qu'elles vont pouvoir financer l'économie, les ménages, les entreprises, et que la défiance des marchés devrait maintenant disparaître".

Pour restaurer la confiance des investisseurs, l'Union européenne a soumis 91 banques européennes à des tests de résistance afin de s'assurer que leurs fonds propres étaient suffisants pour affronter une dégradation de la conjoncture économique et des chocs sur les marchés financiers. Conduits par le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS) et tirant les enseignements de la crise de la dette grecque, les tests ont intégré les décotes de marché qui pénalisent la valeur de certaines obligations d'État. Les craintes d'une contagion en Europe de la crise des finances publiques de la Grèce ont lourdement pesé ces derniers mois sur les valeurs financières.