La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
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La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
Publié le 22/04/2010 à 19:34 Le Point.fr
GOUVERNEMENT LETERME
La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
De notre correspondant à Bruxelles, Alain Franco
LES FAITS Le gouvernement d'Yves Leterme présente sa démission au roi
bon je ne vois qu'une solution , les wallons qui sont des notres , se rattachent à la France !
GOUVERNEMENT LETERME
La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
De notre correspondant à Bruxelles, Alain Franco
LES FAITS Le gouvernement d'Yves Leterme présente sa démission au roi
Certaines images valent mieux qu'un long discours. Les visages fermés des parlementaires et ministres francophones tout au long d'une journée chaotique, riche en rebondissements, reflétaient bien l'inquiétude qui règne dans la classe politique au sud de la Belgique. Les mines conquérantes et les sourires satisfaits de leurs homologues flamands au Parlement en disaient long sur leur état d'esprit : la Flandre estime avoir marqué un point en faisant entrer la Belgique dans une nouvelle période de crise. C'est l'impasse. Et pour la troisième fois en trois ans, le Premier ministre Yves Leterme est allé présenter sa démission au roi en son château de Laeken. Pour l'instant, Albert II réserve sa réponse.
N'empêche : la crise est bien là. Alors que les réformes indispensables en ces temps de graves difficultés économiques se font attendre. Et ceci à trois mois de l'accession de la Belgique à la présidence tournante de l'Union européenne. Comme auparavant, la crise tourne autour des droits des francophones qui habitent dans la périphérie flamande de Bruxelles. Conformément à un arrêt de la cour d'arbitrage de 2003, les Flamands réclament la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ce qui reviendrait à restreindre les droits des francophones. Et ce dossier empoisonne les relations entre les deux parties du pays. On négocie, puis on arrête de négocier, le roi nomme un "démineur" pour tenter de trouver des pistes de sortie. En vain.
"La Belgique telle qu'on la connaît ne fonctionne plus"
Alors mardi, en signe de protestation, le parti libéral flamand a tenté le coup de force et s'est retiré du gouvernement. Et ce qui rend la crise plus aiguë, c'est qu'il est soutenu par la quasi-totalité des partis en Flandre. Signe que la classe politique flamande se radicalise de plus en plus sur ces questions communautaires pour séduire les quelque 40 % d'électeurs qui votent pour les partis autonomistes. "C'est une crise politique sérieuse. On est dans un pays qui n'arrive pas à surmonter les écueils institutionnels parce qu'il y a deux logiques qui s'affrontent : l'une, très nationaliste, de repli identitaire au nord du pays, l'autre de tradition plus européenne du côté francophone, qui n'accepte pas que l'on brade des droits élémentaires, où l'on va jusqu'à interdire aux non-néerlandophones d'acheter des biens immobiliers", explique Olivier Maingain, député libéral en pointe sur la défense des francophones.
"C'est une crise de régime, la fin du système actuel. On voit bien que c'est impossible de gouverner comme ça. La Belgique telle qu'on la connaît ne fonctionne plus. C'est ridicule ! Il faut l'autonomie presque totale pour les régions et faire de Bruxelles une sorte de Washington DC", plaide le nationaliste flamand Jean-Marie Dedecker, à la tête d'un parti en pleine expansion en Flandre. Et cette énième crise ne fait peut-être que commencer. Pris dans leur logique d'affrontement, les partis flamands envisagent de mettre à l'ordre du jour du Parlement, la semaine prochaine, la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde. Ceux-ci ayant la majorité, leur vote devrait l'emporter. Ce serait la première fois qu'une communauté voterait en séance plénière contre une autre. Sans esprit de compromis. Une gifle magistrale pour les francophones... "Nous sommes dans une situation très lourde qui peut accentuer la dilution de l'Etat fédéral belge", reconnaît Olivier Maingain.
bon je ne vois qu'une solution , les wallons qui sont des notres , se rattachent à la France !
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
ça ne me gênerait pas , mais qu'ils attendent le mois d'août ...en juillet je monte fêter sur deux week-end d'affilés des mariages et , on va certainement aller goûter leur bière (beaucoup moins chère) !!!
Invité- Invité
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
mais s'ils nous rejoignent , ils ne perdront pas pour autant leur savoir faire !!
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
je sais !! mais les prix eux s'ajusteront aux tarifs français .... c'est moins marrant !livaste a écrit:mais s'ils nous rejoignent , ils ne perdront pas pour autant leur savoir faire !!
Invité- Invité
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
je ne crois pas que les prix belges soient plus interessants que les notres .
Pour le bouffe entre autre , ils n'ont rien à nous envier , ils sont plus compétitifs sur les fringues ( ou ils l'étaient ) et il fut un temps , les frontaliers allaient en Belgique pour le tabac , mais ce n'est plus interessant ( les Belges maintenant vont , comme les Français , au Luxembourg ).
Pour le bouffe entre autre , ils n'ont rien à nous envier , ils sont plus compétitifs sur les fringues ( ou ils l'étaient ) et il fut un temps , les frontaliers allaient en Belgique pour le tabac , mais ce n'est plus interessant ( les Belges maintenant vont , comme les Français , au Luxembourg ).
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
oui , leur bière est moins chère chez eux( et pas que la bière) .... des cousins me l'ont encore confirmé il y a peu .... le week-end ils sortent en Belgique parce que leurs prix sont bien plus bas .
Invité- Invité
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
"La Belgique est morte le 22 avril 2010"
LEMONDE.FR | 23.04.10 | 16h53 • Mis à jour le 23.04.10 | 19h42
Face à la crise politique, le quotidien belge Le Soir se demande si la Belgique a "encore un sens". Les lecteurs belges du Monde.fr répondent à leur manière à la question.
LEMONDE.FR | 23.04.10 | 16h53 • Mis à jour le 23.04.10 | 19h42
Face à la crise politique, le quotidien belge Le Soir se demande si la Belgique a "encore un sens". Les lecteurs belges du Monde.fr répondent à leur manière à la question.
Il est temps se dire au revoir, par Pierre-Jean D.
Quand un couple ne s'entend plus, qu'il fait chambre à part, qu'il n'est plus solidaire financièrement et qu'il passe son temps à se chamailler, il est temps de faire ses comptes et de se dire au revoir. Ce qui se passe aujourd'hui est peut-être la dernière étape de ce processus de séparation, ou une des dernières. Une chose est certaine, chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du divorce.
Mon père est d'origine francophone, ma mère d'origine flamande, j'ai grandi à Bruxelles, au milieu de deux communautés. Aujourd'hui, je ne peux plus accepter les exigences flamandes sur les communes de la périphérie bruxelloise. Ce sont des dizaines de milliers de francophones qui y vivent. Parfois, ils représentent des majorités importantes, comme dans les communes de Linkebeek, Wemmel, Rhode-Saint-Genèse. Les francophones ne peuvent pas accepter que ces majorités soient livrées a un régime flamand extrémiste et intolérant. (...)
Plus de projet commun, par Michel P.
(...) Certains diront que les Belges sont attachés à la Belgique, ce qui est vrai. Mais si on leur demande de la définir, de proposer des solutions aux problèmes communautaires, les réponses seront radicalement différentes chez les francophones ou les néerlandophones. Donc l'attachement présenté comme commun n'en est pas un. Il ne reste quasiment rien pour lier le pays, si ce n'est la monarchie ou ce qu'il en reste. Plus de grande entreprise nationale, plus de grands hommes d'Etat (...) Ce pays n'a plus de sens et doit être "divorcé" avec un arbitrage international.
En Flandres, je me sens étranger, par Fernand L.[/b]
J'avais une dizaine d'années. Avec mes parents nous étions à Tongres (Limbourg), dans un café. Subitement, j'ai eu une appréhension : l'argent belge a-t-il cours ici ? Cela donne une idée de la manière dont je concevais la Belgique (en fait, pour moi, la Belgique c'était Liège et les environs) et du sentiment d'étrangeté qu'un gamin francophone pouvait éprouver chez les Flamands. Maintenant, chez les Flamands, je me sens étranger : nous sommes les étrangers que l'on rejette. Cela dit, l'éclatement de la Belgique causerait plus de dégâts qu'il n'arrangerait de choses.
[b]Asile politique, par Ricky
Personnellement je viens, en tant que Liègeois, de demander l'asile politique au consulat.liege@ambafrance-be.org
La Belgique est morte ce 22 avril, par Michel T.
Je suis né dans le produit artificiel d'une construction du XIXe siècle uniquement destinée à priver une possible résurrection de l'impérialisme français du port d'Anvers, et non dans un Etat homogène. Comme tout couple, la persistance d'une relation dépend de la volonté de vivre ensemble, volonté qui a disparu en Flandre. (...) Notre pays n'a donc plus de sens. Sommes-nous destinés, nous francophones, à vivre en micro-Etat, tels le Luxembourg ou Monaco, ou au contraire à rejoindre la mère linguistique France, l'avenir nous le dira.
La Belgique est morte ce 22 avril 2010, un peu moins de cent quatre-vingts ans après sa création. Paix à son âme. Au même titre qu'une indentité corse, parisienne ou normande, je pourrais très bien m'accomoder d'une identité belge devenue régionale. (...)
Nos enfants liquideront la Belgique, par BL
Je suis né en Wallonie, vis à Bruxelles depuis une dizaine d'années et travaille en Flandre. (...) Je côtoie des Flamands au travail, dans mon quartier, parmi mes amis... jamais eu le moindre problème, même si des différences culturelles existent. Mais les hommes politiques et les médias dressent les communautés les unes contre les autres : c'est si facile de désigner un ennemi coupable de tous les maux, au lieu de s'attaquer ensemble aux vrais problèmes socio-économiques et environnementaux.
A force d'entendre que les Wallons sont paresseux et pompent l'argent flamand via la Sécurité sociale, les Flamands en sont convaincus. Les Wallons commencent à penser que les Flamands sont fascistes, le mot étant de plus en plus repris par les politiques et médias. Ce ne sont plus que clichés et caricatures. Je ne serais pas surpris que les enfants d'aujourd'hui qui auront grandi dans ce climat liquident la Belgique dans vingt ou trente ans...
Ceci n'est pas un pays... , par Jean V.
... aurait dit René Magritte bien connu dans le monde pour ses peintures surréalistes.
Re: La Belgique replonge dans une grave crise communautaire
Vous ne comprennez rien ? Nous non plus !, par Laurence W.
(...) Il est regrettable de constater que notre pays n'a plus aucune vision à long terme, que nous vivotons d'élection en élection, de budget annuel en budget annuel, et qu'à force de compromis, plus rien n'avance. Mais comme le Belge est optimiste de nature, on se dit : "ils" trouveront bien une solution... Et il faut l'être, optimiste, ne serait-ce que pour essayer de comprendre le fond du problème.
Mais y aurait-il seulement un vrai problème ? On finit par en douter, tant cette situation est absurde. Rassurez-vous amis français, anglais, allemands, voisins d'Europe et d'ailleurs, vous ne comprenez-pas ce qui se passe dans notre petite Belgique? Nous non plus! Ça fait partie de ce côté absurde qui caractérise sans doute un petit peu notre nation!
La "belgitude" a un sens, par Antoine T.
(...) Flamands et Wallons nous ne nous comprenons pas toujours mais nous partageons certaines valeurs communes et la "belgitude" n'a lieu d'être qu'en tant que Belge. Alors, oui, la Belgique va peut-être changer sa façon de fonctionner. Mais, je l'espère, elle restera belge, et ses habitants incarneront ce savant et délicieux mélange de cultures.
Oui, notre pays a encore un sens quand nous apprendrons à comprendre l'autre. Et rien que pour ça, la Belgique se doit d'être un modèle. Et si le politique n'y arrive pas, le peuple pourrait prendre la relève. "J'ai un rêve." ; "Ik heb een droom." Si la bonne volonté est de mise aussi bien chez nos politiciens du Nord que chez ceux du Sud, nous pourrons remettre en place un pays dont les habitants ne se préoccupent pas tellement des problèmes de communautés. (...)
Un compromis est possible un fois encore, par Maxime L.
Chaque crise politique en Belgique a toujours été surmontée par le compromis. Ici encore, un compromis est possible entre les deux communautés. Il s'agit uniquement d'un problème technique (redéfinition d'une circonscription électorale) et toutes les revendications annexes ne constituent en rien le fond du problème.
Le danger actuel est l'instrumentalisation des deux communautés par des partis politiques séparatistes. Il faut passer outre et rétablir sérieusement le dialogue. Aucune des communautés n'aura un intérêt dans la séparation du pays surtout en temps de crise économique. (...) Nous avons besoin d'une Belgique unie qui puisse entamer la reconstruction économique de l'après-crise. La population veut des mesures concrètes, cela pèsera indéniablement sur les prochaines élections. Nous n'avons plus les moyens de nous payer ces querelles intestines.
Chocolat, bière, football, par Frédéric D.
La création de la Belgique est peut être un " accident " de l'histoire, et ses frontières et son indépendance sont déjà le fruit d'un compromis (...)
Mais la Belgique c'est aussi :
- Un pays ou les néerlandophones traversent tout le pays pour passer quelques jours en Ardennes, alors que les francophones font de même pour aller à la côte ;
- Un pays où le monde artistique bouillonne, sans jamais tomber dans les clichés communautaires (Arno et Axelle Red sont flamands) sans parler de la mode ;
- C'est la capitale et un des pays fondateur de l'Europe ;
- Ce sont les meilleures bières du monde (aussi bien de Flandre que de Wallonie) ; c'est Jacques Brel, Tintin, Jean-Claude Van Damme, Benoit Poelvoorde ; c'est le port d'Anvers ; le chocolat ; c'est un pays où tout le monde s'enflamme pour un huitième de finale en coupe du monde ; c'est un pays où on ne se prend pas au sérieux.
Bref… c'est un pays qu'on aime.
Nous aimons la France mais nous sommes belges, par Vincent H.
Depuis ma naissance, en 1966, j'ai toujours vécu et été éduqué dans l'esprit "L'union fait la force". Certes les Flamands du Nord ont une langue et une mentalité différentes des Wallons du Sud. Certes, les enjeux économiques sont actuellement plutôt défavorables au Sud. Mais il y a peu (sur l'échelle d'un pays), c'était l'inverse. Le Sud regorgeait de richesses et faisait vivre le pays.
(...) Les gens, la base d'un pays, sont pacifiques, ne veulent pas se séparer, veulent une croissance économique commune. Vous ne verrez pas de conflit ouvert généralisé entre les "Nordistes" et les "Sudistes" (si l'on excepte quelques abrutis communs bien entendu). Pouvez-vous imaginer que la Belgique, à la base de la stabilité européenne après Napoléon, à la base de l'Europe moderne de nos jours, qui contient la capitale de l'Europe.... parle de séparatisme ? Nous en ferions rire des gens, non ?
Pour le reste… laissez-nous vivre. Nous aimons la France mais nous sommes belges. Nous aimons la Hollande... mais nous sommes belges. Et puis, comment ferions-nous encore rire les Français… si nous étions français ?
Un pays qui ressemble à un couple de vieux râleurs, par Jerome Snyers
Belge de 25 ans, je réponds par l'affirmative. Oui, mon pays a encore un sens. Ah, il ne saute pas aux yeux, comme ça, vu de l'extérieur. Et pourtant... cent quatre-vingts ans d'histoire commune ne s'effacent pas d'un seul coup. Le sens de la Belgique est aussi surréaliste que le pays lui-même. Dans un doux paradoxe, c'est précisément parce qu'il existe plusieurs communautés que le pays a du sens. Une communauté qui vit seule n'a pas besoin de sens, elle constitue une évidence. Deux, trois communautés qui vivent ensemble trouvent leur sens dans leur multiplicité.
Attention, amis français, à ne pas confondre "évidence" et "sens" lorsque vous vous penchez sur la situation belge. Des dizaines d'années de palabres, de discussions intenses, de radicalisation politique n'ont pas suffi : le pays est toujours là. Il est comme un vieux couple de râleurs invétérés, sans cesse occuper à formuler des reproches, mais incapables de vivre l'un sans l'autre.
Notons, par ailleurs, un désir populaire de rester unis. Notons l'absence de violence au sein de la population. Notons encore un même sens de l'humour, du surréel et souvent une même incompréhension de part et d'autre de la frontière linguistique. Et une conviction partagée : si les problèmes prennent de l'ampleur, c'est parce qu'on veut bien leur en donner ! Il est peut-être là, le sens de la Belgique ?
En Leve België ! (Vive la Belgique !)
j'aime beaucoup ces commentaires de nos amis belges , mais franchement , ils exagèrent , c'est nous les râleurs , faudrait pas qu'ils l'oublient !
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