un ferry italien coule un voilier

Le jour de son arrivée à Toulon, le Moby Aki a toisé d'un peu trop près les voiliers de la darse nord du Mourillon...
L'arrivée du ferry de Moby Lines sur la ligne Toulon-Bastia n'en finit plus de créer des remous. Sauf qu'après les protestations des marins de la SNCM et de la CMN, cette fois, c'est bien au sens propre que le Moby et ses « toons » ont fait des vagues.

Lors de sa venue inaugurale dans la rade, le 1er avril dernier, le navire coloré de la compagnie transalpine a effectivement laissé des traces dans le port de plaisance de la darse Nord du Mourillon.

Le pilote de faction ce jour-là raconte : « Il y avait du vent. Le ferry était amarré au quai de la Corse, particulièrement exposé. J'ai donc proposé au commandant l'aide d'un remorqueur pour appareiller. » Mais, peut-être piqué dans son orgueil de marin à qui on ne l'a fait plus, peut-être par souci de faire économiser à sa compagnie les services des moyens portuaires, le commandant italien refuse la proposition du pilote. Et l'assure de pouvoir gérer seul et sans difficulté le créneau périlleux de son monstre des mers.

Et le cachalot mangea les petits voiliers...

Dans un premier temps, le Moby Aki - c'est son nom - réussit bien à décoller du quai. Sauf que, surpris par la force d'Eole, le commandant décide alors de mettre les gaz à fond pour assurer la manoeuvre... sans se douter que ses puissants moteurs ne pouvaient que provoquer un mini-tsunami dans le port ! Arriva ce qui devait arriver : les voiliers de la darse Nord ont commencé à tanguer dangereusement, se cognant les uns aux autres, avec les dégâts sur les coques que l'on peut imaginer. Pire : le Santiago, amarré aux premières loges, a carrément chaviré, prenant l'eau de toutes parts jusqu'à couler !

Les propriétaires de voiliers ne sont sans doute pas prêts d'oublier la première apparition de Titi et Gros Minet près de leurs pannes. Seuls les pêcheurs de Port-Marchand, finalement, en rigolent encore : on raconte que là-bas, ils n'avaient plus qu'à se baisser pour ramasser les dorades échouées sur le quai.